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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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chevelure blanche puis, d'un geste fataliste, il sembla balayer cette conversation :
    — Soit, n'en parlons plus. Songez seulement que le réseau secret du Temple, que je représente, est promis à la disparition définitive et que seul ce fabuleux trésor peut lui redonner vie. Au reste, les diamants des Templiers ne sont pas le seul secret d'Enguerrand de Bamberg et il en est un autre bien plus terrible qui vous fait observer depuis des siècles, vous, les Bamberg !
    Tancrède avala difficilement sa salive et demanda d'une voix accablée :
    — Qu'est-ce encore que cela ?
    — La femme qu'aimait Enguerrand de Bamberg et dont vous descendez : elle était déjà, pour les Templiers à l'époque, la clé de la plus grande énigme de l'histoire de l'humanité. Dynastie oblige : vous êtes, aujourd'hui, la solution du grand mystère.
    Bamberg, très las, regarda vers la fenêtre, résigné à ce qu'il allait entendre. Ce mystère, qu'il connaissait en partie, il ne le voulait surtout pas savoir en sa plénitude.
    La neige recommença à tomber...
    1 À partir d'une demi-tonne pour les chevaux de course, bien davantage pour les autres.

9.
    L'équipage, dont les chevaux fourbus accusaient l'effort par une encolure basse, arriva à l'Auberge des Virages vers deux heures du matin.
    Quelques flocons tourbillonnaient tandis qu'au sol, l'épaisseur de la couche de neige atteignait une dizaine de centimètres.
    Un homme se précipita. La quarantaine, il tenait un flambeau de la main droite, le bras gauche ayant été amputé au-dessus du coude. Il se nommait Ulrich Hofflingen, ancien premier lieutenant et originaire de Berlin.
    Il ouvrit la portière de la voiture au Grand Maître des Teutoniques dont le visage était toujours enveloppé de gaze noire.
    Les traits reflétant une anxiété sincère, Hofflingen demanda :
    — Comment se sent Votre Seigneurie ?
    Von Ploetzen répondit d'une voix un peu brisée, altérée par la douleur :
    — Comme toujours, je saigne des yeux et du nez... Ah, quel enfer que cela, Ulrich !
    Un instant désemparé, Ulrich se reprit :
    — J'ai envoyé l'aubergiste et ses servantes en leurs chambres. Nos gens, arrivés en ces lieux, ont préparé un repas pour Votre Seigneurie.
    Le Grand Maître hocha la tête :
    — Je vais d'abord me soigner, essuyer ce qui me coule des yeux et me brouille la vue. Là-bas, comme je le craignais, les choses ont mal tourné avec ce vieux fou de Pomarès et voilà ce Bamberg sur ses gardes.
    — À ce propos, j'ai deux bonnes nouvelles. Six gentilshommes nous arrivent, se trouvant cette nuit en la ville de Sens. On les considère comme des perles de la Prusse, nos plus grandes familles, et ils savent tout de l'art militaire. Pour les quatorze autres, les Français, l'évasion a réussi. Parmi eux, neuf condamnés à mort. Des hommes redoutables, eux aussi.
    La gaze se gonfla à hauteur du Grand Maître des Teutoniques qui laissa échapper un soupir :
    — Espérons, Hofflingen, espérons! Ceux-là, nous les utiliserons dès demain, Pomarès nous cause trop de tourments.

    Les deux hommes se dirigèrent vers l'entrée de l'Auberge des Virages.
    D'une voix accablée, Hofflingen lança :
    — Que Votre Seigneurie ne me laisse plus jamais en arrière en ces chaudes affaires, l'inquiétude n'a cessé de me dévorer l'âme.
    — Quoi, combattre ? Avec votre seul bras droit ?
    — Ce bras demeure redoutable.
    Peu accessible aux sentiments d'humanité, ou le dissimulant, Von Ploetzen fut néanmoins touché et grommela :
    — Nous verrons cela. Au reste, l'affaire ne sera point facile et peut-être en effet aurai-je besoin de votre bras contre ce Bamberg. Mais toujours, servez-moi d'abord là où je vous en donne l'ordre.
    ***
    Bamberg, Worden, La Mothe-Sislées et Pomarès se trouvaient en la forge du château depuis un certain temps déjà car la nuit était fort avancée.
    Pomarès, songeur, observait un creuset posé sur le fourneau. Un creuset banal, sans finesse, conçu pour qu'on y fabrique, par la fusion du métal, une dague quelconque ou un poignard sans style.
    Sortant brusquement de sa léthargie, le vieillard se ressaisit et observa Bamberg droit dans les yeux :
    — L'instant est venu de me donner la perle noire...
    Le duc, étrangement docile, écarta son vêtement et ôta de son cou une pierre noire, plate et de peu d'épaisseur, de la taille d'un oeuf de pigeon.
    Worden, qui avait toujours connu cette pierre au cou de son cousin et devinait ce qui allait en

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