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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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consterné.
    — Il y a sûrement un nid d’oiseau dans le conduit, dit
Charlotte, pragmatique.
    Elle avait découvert ces choses-là depuis son mariage. Plus
d’une fois, elle avait dû appeler le ramoneur pour sa propre maison.
    — N’ouvrez pas les fenêtres : ça va créer un appel
d’air, et le feu prendra pour de bon. Allez chercher un balai avec un long
manche, et nous essayerons de le déloger.
    Ne sachant pas si elle devait obéir à cette femme inconnue, la
bonne ne bougea pas.
    — Eh bien, allez-y, ma fille !
    Mrs. Heath décida qu’elle aurait donné le même conseil, si
son éducation ne l’avait pas empêchée de parler la première.
    — Je ne vois pas pourquoi vous avez eu besoin de moi.
    Emily saisit l’occasion pour tourner la situation à son
avantage plutôt que d’échouer dans sa mission à cause d’un problème domestique
imprévu.
    — Le nid risque d’être assez haut. Peut-être
pourrions-nous vous aider car, si c’est mal fait, il y a de quoi déclencher un
vrai incendie.
    Et, sans attendre leur assentiment, elle sortit résolument
de la pièce et suivit la petite bonne dans l’escalier. Charlotte se joignit à
elles, curieuse de voir le reste de la maison et d’entendre leur conversation, même
si, contrairement à Emily, elle ne pensait pas apprendre grand-chose sur
Fulbert ou Fanny.
    La chambre verte était envahie de fumée qui leur emplit la
gorge sitôt qu’elles eurent poussé la porte.
    — Oh non !
    Emily recula en toussant.
    — Ah, c’est affreux ! Ce nid doit être énorme.
    — Allez chercher un seau d’eau pour éteindre le feu, ordonna
Charlotte d’un ton brusque. Prenez donc un broc dans la salle de bains, dépêchez-vous.
Quand ce sera fini, nous ouvrirons toutes les fenêtres.
    — Oui, madame.
    La bonne fila, terrifiée à l’idée qu’on l’accuse d’avoir
provoqué ce désastre.
    Emily et Mrs. Heath continuaient à tousser, contentes de laisser
les commandes à Charlotte.
    La fille revint et, les yeux arrondis d’inquiétude, tendit
le broc à Charlotte. Mrs. Heath ouvrit la porte et, ne voyant pas de flammes, décida
de reprendre les choses en main. S’emparant du broc, elle traversa la pièce et
jeta l’eau sur le foyer fumant. Un jet de vapeur et de suie jaillit sur son
tablier blanc. Furieuse, elle bondit en arrière. La bonne pouffa de rire et, pour
se rattraper, fît mine de s’étouffer.
    Mais le feu était bel et bien éteint : des ruisseaux d’eau
noire coulaient dans l’âtre.
    — Allons-y ! lança Mrs. Heath avec détermination.
    Elle avait un compte personnel à régler avec cette chose et
elle ne se laisserait pas faire, surtout devant les visiteuses et sa propre
bonne. Elle saisit le balai dont la fille se servait pour balayer le sol et marcha
sur la cheminée. D’un geste prompt, elle l’enfonça dans le trou caverneux et
rencontra quelque chose de dur. Elle grimaça, surprise.
    — Il est drôlement gros, ce nid ! Je parie que l’oiseau
est toujours là, d’après ce que je sens. Vous aviez raison, miss.
    Elle le piqua vigoureusement et fut recompensée par une avalanche
de suie. Oubliant momentanément ses manières, elle l’insulta copieusement.
    — Essayez sur le côté, pour voir si on ne peut pas le
déséquilibrer, suggéra Charlotte.
    Emily observait la scène en plissant le nez.
    — Ça ne sent pas très bon, dit-elle d’un air morne. Je
ne pensais pas que les cendres humides étaient aussi… aussi nauséabondes !
    Mrs. Heath inclina le balai et poussa de toutes ses forces. Il
y eut une nouvelle pluie de suie, un raclement ; puis, tout doucement, le
cadavre de Fulbert Nash glissa le long du conduit et s’étala sur le foyer
mouillé. Noirci par la suie et la fumée, il grouillait d’asticots. La puanteur
était innommable.

9
    Pitt ne tira aucune satisfaction de la découverte du corps
de Fulbert, pas même celle d’avoir élucidé un mystère. Il s’attendait à ce que
Fulbert fût mort ; cependant, la plaie profonde dans le dos rendait la
thèse du suicide impossible, même si c’était quelqu’un d’autre qui avait enfoui
le cadavre dans la cheminée. Du reste, pourquoi un innocent aurait-il agi de la
sorte, excepté Afton Nash peut-être, pour cacher la culpabilité de son frère ?
Pour tous les autres, le suicide était la réponse idéale au viol et au meurtre
de Fanny.
    La mort remontait à longtemps, sans doute au soir de sa
disparition. Le cadavre, décomposé sous

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