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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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alors que nous nous retrouvions, pour la première fois depuis la semaine précédente, dans mon bureau de l’Hypogée.
    — Appelez l’archevêché et demandez des renseignements sur le sacristain de l’église, proposa Farag.
    — Le sacristain ? s’étonna-t-il.
    — Oui, je suis d’accord avec Farag, moi aussi je crois qu’il a quelque chose à voir avec la confrérie, affirmai-je. Une intuition.
    — Mais pour quelle raison voulez-vous que j’appelle ? On va me dire que c’est un homme bien qui, depuis plusieurs années, s’occupe avec générosité de Sainte-Lucie. Alors, si vous n’avez pas de meilleure idée, je propose qu’on laisse tomber.
    — Mais je suis certaine qu’il est chargé de garder le lieu de l’épreuve, de le maintenir en état et d’éliminer les restes de ceux qui échouent. Vous ne vous souvenez pas comme les chaînes brillaient ?
    — Même si c’était le cas, répliqua le capitaine d’un ton sarcastique, vous croyez vraiment qu’il nous confesserait sa condition de stavrophilake si nous le lui demandions ? Imaginons qu’on obtienne que la police l’arrête bien qu’il n’ait commis aucun délit, et qu’il soit l’ancien et respectable sacristain de l’église dédiée à sainte Lucie, patronne de Syracuse. On lui demande de se déshabiller pour voir s’il y a des scarifications sur son corps. Bien sûr, il refuse. Nous pouvons alors exiger un mandat pour l’y obliger, mais là, une fois le sacristain mis à nu dans le commissariat, surprise ! aucune marque sur son corps. Il est bien celui qu’il prétend être. Alors, il demande des réparations et nous dénonce, ce qui bien sûr retombera sur le Vatican et fera un scandale dont la presse se régalera !
    — En fait, lança Farag pour calmer le capitaine, si le sacristain est un stavrophilake, j’imagine qu’il se charge non seulement des tâches qu’Ottavia a mentionnées, mais qu’il risque aussi de prévenir la confrérie que des candidats ont commencé les épreuves d’initiation.
    — C’est une possibilité, en effet, dit le capitaine. Nous devons surveiller nos arrières, ici, à Rome.
    — En parlant de Rome, repris-je sous leurs regards surpris, je pense que nous devrions prendre en considération l’idée que nous pouvons mourir au cours de ces épreuves. Il n’est pas question d’avoir peur ou de reculer, mais il est préférable que les choses soient bien claires avant de poursuivre.
    Le capitaine et Boswell se regardèrent avant de se tourner vers moi :
    — Je croyais cette question résolue, professeur Salina.
    — Comment ça ?
    — Nous n’allons pas mourir, Ottavia, déclara d’un ton très décidé Farag en remontant ses lunettes. Personne ne dit que ce ne sera pas dangereux, mais…
    — Mais… aussi dangereux que cela puisse être, continua le Roc, je ne vois pas pourquoi nous échouerions à des épreuves que des centaines de stavrophilakes ont remportées avec succès depuis des siècles.
    — Non, je ne dis pas qu’on va mourir à coup sûr. Mais c’est une éventualité et nous ne devons pas l’oublier.
    — Nous en sommes tous conscients, Son Éminence le cardinal Sodano et Sa Sainteté le pape compris. Mais personne ne nous oblige à le faire. Si vous ne vous sentez pas capable de continuer, je le comprendrai très bien. Pour une femme…
    — Et voilà, ça recommence ! m’exclamai-je, indignée.
    Farag commença à rire sous cape.
    — On peut savoir ce qui te fait rire ?
    — Je ris parce que maintenant tu vas vouloir être la première à passer les épreuves.
    — Et alors ?
    — Rien, lâcha-t-il en éclatant de rire.
    Le plus étrange, c’est qu’avant que je n’aie eu le temps de réagir, un autre éclat de rire tonitruant résonna dans le laboratoire. Je n’en croyais pas mes oreilles : Farag et le capitaine étaient tous les deux pris d’un fou rire incontrôlable. Que pouvais-je faire, à part les tuer ? Je poussai un soupir et souris d’un air résigné. S’ils étaient prêts à aller au bout de cette aventure, je me promis de les devancer de deux pas.
    La question était réglée. Il fallait juste se remettre au travail.
    — Nous devrions commencer à étudier l’inscription grecque, suggérai-je d’un ton patient, en appuyant les coudes sur la table.
    — Oui, oui, marmonna Boswell en séchant ses larmes.
    — Très bonne idée, articula le capitaine entre deux hoquets.
    Il était agréable de découvrir que

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