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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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avait-il toujours connu la vérité, depuis l’origine ?
    L’automobile remonta la via di Porta Angelica jusqu’à la porte Sainte-Anne. Un grand portail de fer fut ouvert par des gardes suisses au costume chamarré. Après un rapide signe de tête de l’homme d’Église, la Lexus fut invitée à entrer dans le plus petit État de la planète, précipitant Reilly dans le coeur de son univers spirituel ébranlé.
    La voiture s’arrêta à l’extérieur d’un bâtiment de pierre à portiques et De Angelis sortit sans attendre. Reilly le suivit. Ils gravirent un escalier, puis dépassèrent un double vestibule plongé dans un silence solennel. Ils parcoururent à grandes enjambées de longs corridors pavés, traversèrent des pièces sombres à hauts plafonds et remontèrent de larges escaliers de marbre. Enfin, ils s’arrêtèrent devant une porte de bois gravée de motifs entrelacés. L’ecclésiastique enleva ses lunettes d’aviateur et les remplaça par sa vieille paire sale. Reilly vit son expression se métamorphoser, avec l’aisance d’un grand acteur sur le point de monter sur scène, passant de celle de l’agent clandestin à celle de l’homme qu’il avait connu à New York. L’homme du FBI fut surpris de le voir inspirer profondément, comme pour rassembler son courage. Puis l’ecclésiastique frappa contre la porte avec son index.
    La réponse jaillit sur un ton doux :
    — Avanti.
    De Angelis ouvrit la porte et précéda Reilly à l’intérieur.
    Les murs de la pièce étaient couverts du sol au plafond de rayonnages qui croulaient sous les livres. Il n’y avait aucun tapis sur les chevrons du parquet de chêne. Dans un angle, près d’un âtre de pierre, un grand canapé était planté entre deux fauteuils assortis. Devant deux hautes portes-fenêtres se trouvait un bureau entouré d’une chaise capitonnée et de trois fauteuils à oreilles. Le seul occupant de la pièce, un personnage impérieux et robuste aux cheveux grisonnants, fit le tour du bureau pour venir accueillir De Angelis et son invité.
    De Angelis présenta le cardinal Brugnone à l’hôte américain et les deux hommes se serrèrent la main. La poigne du prélat était ferme. Ses yeux parcoururent l’agent fédéral. Reilly sentit qu’il était étudié avec une acuité déstabilisante. Sans détacher son regard de son invité, Brugnone échangea avec l’ecclésiastique quelques mots en italien que Reilly ne put comprendre.
    — Asseyez-vous, je vous en prie, agent Reilly, lui dit-il en lui désignant le canapé. J’espère que vous allez accepter l’expression de ma gratitude pour tout ce que vous avez fait et ferez dans cette malheureuse affaire. Et aussi pour avoir bien voulu venir ici aujourd’hui.
    Dès que Reilly se fut assis — De Angelis ayant pris un fauteuil — , Brugnone montra qu’il n’était pas d’humeur à s’égarer dans de vaines digressions.
    — On m’a transmis quelques informations sur vous.
    Reilly se tourna vers De Angelis, qui ne le regardait pas.
    — On m’a dit que vous êtes un homme de confiance, tin homme intègre dont l’honnêteté ne souffre aucun compromis.
    Le cardinal fit une pause. Ses yeux intenses étaient rivés sur Reilly. Ce dernier était ravi de pouvoir aller immédiatement au coeur du problème.
    — Je veux simplement la vérité, répondit-il.
    Ses grosses mains carrées jointes, Brugnone se pencha en avant.
    — Je crains que la vérité ne soit celle que vous redoutez.
    Après un instant de silence, il se leva de son fauteuil et fit quelques pas lourds vers les portes-fenêtres. Le prélat regarda dehors. Ses yeux clignèrent dans la vive lumière de midi.
    — Neuf hommes... neuf démons. Ils se sont présentés à Jérusalem, et Baudouin leur a donné tout ce qu’ils voulaient, pensant qu’ils étaient de notre côté, croyant qu’ils allaient nous aider à répandre notre message.
    Sa voix s’abaissa jusqu’à n’être plus qu’un grommellement guttural.
    — Il a été fou de les croire.
    — Qu’ont-ils trouvé ?
    Brugnone inspira. Puis il se tourna vers son hôte.
    — Un journal. Un journal intime et très détaillé. Une sorte d’Évangile. Les écrits d’un charpentier nommé Jeshua de Nazareth.
    Il s’arrêta, fixant l’Américain d’un oeil perçant avant d’ajouter :
    — Les écrits... d’un homme.
    Reilly sentit se vider ses poumons.
    — Juste un homme ?
    Brugnone hocha la tête. Ses épaules

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