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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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s’affaissèrent.
    — D’après son propre Évangile, Jeshua de Nazareth — Jésus, si vous préférez — n’était pas le fils de Dieu.
    Les mots ricochèrent dans l’esprit de Reilly pendant ce qui lui sembla une éternité avant de plonger à la verticale jusqu’au creux de son ventre, broyant ses entrailles. Il leva les mains, esquissant un vague geste englobant tout ce qui les entourait.
    — Et tout ça... ?
    — Tout ça, s’exclama Brugnone, est le meilleur qu’un homme, qu’un simple mortel puisse faire. Tout fut créé avec la plus noble des intentions. Cela, vous devez le croire. Qu’auriez-vous fait ? Que voudriez-vous que nous fassions maintenant ? Depuis près de deux mille ans, on nous a confié ces croyances qui étaient si importantes pour les hommes qui ont fondé l’Église et auxquelles nous continuons d’être fidèles. Tout ce qui aurait pu saper ces enseignements, cette foi, devait être éradiqué. Il n’y avait pas d’autre choix, parce que, jadis, nous ne pouvions abandonner nos fidèles, et nous ne le pouvons pas davantage maintenant. Aujourd’hui, ce serait même encore plus catastrophique de leur dire que tout est...
    Il cherchait les mots idoines, sans parvenir à finir sa phrase.
    — ... une gigantesque supercherie ? conclut Reilly.
    — Est-ce cela ? Qu’est-ce que la foi après tout, si ce n’est la croyance en quelque chose qui n’a pas besoin d’être prouvé, la croyance en un idéal ? Et ce que nous représentons a toujours été un idéal de grande valeur dans lequel le monde a pu croire. Nous avons besoin de croire en quelque chose. Nous avons tous besoin de foi.
    La foi.
    Reilly faisait tout son possible pour saisir les implications de ce que le cardinal Brugnone était en train de dire. Dans son propre cas, c’était la foi qui l’avait aidé, à un très jeune âge, à faire face à la perte dévastatrice de son père. C’était la foi qui l’avait guidé tout au long de sa vie d’adulte. Et ici, au coeur même de l’Église catholique, il entendait dire que tout cela n’était qu’une immense imposture.
    — Nous avons aussi besoin d’honnêteté, tonna Reilly avec colère. Nous avons besoin de vérité.
    — Mais par-dessus tout, l’homme a besoin de foi, aujourd’hui plus que jamais, insista Brugnone avec force, et ce que nous proposons est bien préférable à l’absence totale de foi.
    — La foi en une résurrection qui n’a jamais existé ? La foi en un paradis qui n’existe pas ?
    — Croyez-moi, agent Reilly, beaucoup d’hommes très honnêtes ont affronté cette question au cours du temps et tous en sont arrivés à la même conclusion : il faut que cela soit préservé. Le vide est trop horrible à contempler.
    — Mais nous ne sommes pas en train de parler de ses paroles et de ses enseignements. Nous ne faisons que parler de ses miracles et de sa résurrection.
    — Le christianisme n’a pas été bâti sur les prêches d’un sage, continua le cardinal sur un ton qui restait inflexible. Il l’a été sur quelque chose de beaucoup plus retentissant : les paroles du Fils de Dieu. La résurrection n’est pas simplement un miracle : c’est le fondement même de l’Église. Enlevez ça et tout s’effondre. Pensez à la phrase de Saint Paul dans sa première épître aux Corinthiens : « Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre message est vide et vide aussi notre foi. »
    — Les fondateurs de l’Église... ce sont eux qui ont choisi ces mots, fulmina Reilly. Tout l’objet de la religion est de nous aider à essayer de comprendre ce que nous faisons ici, n’est-ce pas ? Alors comment pourrions-nous simplement commencer à comprendre, si nous partons sur une prémisse fausse ? Ce mensonge a altéré tous les aspects de nos vies.
    Brugnone opina du chef.
    — Peut-être, peut-être. Et peut-être que si tout avait commencé maintenant et pas il y a deux mille ans, les choses auraient pu être traitées différemment. Mais, hélas, ce n’est pas le cas. Tout existe déjà. Cet héritage nous a été transmis et nous devons le préserver. Agir autrement nous détruirait... et, je le crains, porterait un coup dévastateur à notre monde fragile.
    Ses yeux n’étaient plus focalisés sur Reilly, mais sur quelque chose au loin, quelque chose qui semblait douloureux.
    — Nous avons toujours été sur la défensive, depuis les commencements. Je suppose que c’est naturel, vu notre position,

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