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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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s’abandonnait parfois à des sujets personnels. Alors il errait dans des contrées encore plus sombres que le monde obscur de ses enquêtes, et de fort désagréables crises d’angoisse remontaient à la surface et le submergeaient.
    Une bonne partie concernait ce qui était arrivé à son père. Quand le petit Sean avait dix ans, il s’était tiré une balle dans la tête. Ce jour-là, le jeune garçon était rentré de l’école et s’était précipité dans le bureau pour dire bonsoir à son père. Il avait trouvé celui-ci assis dans son fauteuil favori, comme chaque soir. Seulement cette fois, tout l’arrière de son crâne avait disparu.
    Les deux heures suivantes étaient toujours très frustrantes.
    L’épuisement l’empêchait de sortir du lit pour faire quelque chose d’utile. En même temps, il était trop énervé pour se rendormir. Alors il restait étendu dans le noir, laissant son esprit voguer vers les lieux les plus désolés. Il attendait. Un sommeil libérateur intervenait vers six heures du matin, ce qui ne lui apportait qu’un repos très relatif car il devait se lever une heure plus tard pour aller travailler.
    Cette nuit-là, le réveil de quatre heures fut provoqué par un appel de l’agent de service de nuit. Il l’informait que l’homme qu’ils avaient poursuivi dans les rues de Lower Manhattan {17} venait de succomber. Le factionnaire parla d’une hémorragie interne et d’un arrêt cardiaque, et mentionna les vains efforts entrepris pour le ranimer.
    Comme d’habitude, Reilly avait passé les deux heures suivantes à ruminer l’affaire. Avec Gus Waldron, ils venaient de perdre la piste la plus prometteuse — et à dire vrai, la seule exploitable pour l’instant, car il était peu probable que Lucien Boussard puisse leur apprendre grand-chose, à condition qu’il fût un jour en mesure de parler. Subrepticement, ces réflexions autour de l’enquête glissèrent vers d’autres pensées qui s’agitaient dans son esprit depuis qu’il avait quitté l’hôpital dans la soirée. Des pensées liées à Tess Chaykin.
    Il songea à la première chose qu’il avait notée quand ils s’étaient assis dans la cafétéria : elle ne portait pas d’alliance, ni aucune autre bague, d’ailleurs. Ce genre de détail jouait un rôle important dans sa vie professionnelle.
    Mais cette fois, cela ne concernait pas le travail : Tess n’était pas suspecte.
    — Il s’appelait Gus Waldron.
    Une tasse de thé brûlant entre les mains, Reilly écoutait Aparo. Celui-ci parcourait le casier judiciaire avec des yeux exercés, allant à l’essentiel pour épargner les détails inutiles à l’équipe d’agents fédéraux réunis autour de la table.
    — C’était une personne de tout premier plan qui va cruellement manquer à la communauté, continua Aparo, pince-sans-rire. Boxeur professionnel, petit niveau, un homme sauvage sur le ring et en dehors, interdit de combat dans trois États. Quatre chefs d’accusation pour voies de fait et vol à main armée, à la fois ici et dans le New Jersey. Deux séjours à Rikers {18} ...
    Il leva les yeux et ajouta d’un ton sarcastique :
    — Sans oublier une croisière sur le Vernon Bain.
    Le Vernon C. Bain avait été baptisé en hommage à un directeur de prison très apprécié, mort dans un accident de voiture. C’était une vieille barge de huit cents lits qui abritait des détenus de haute et moyenne sécurité.
    — Soupçonné de deux homicides, les deux à coups de poing. Pas d’inculpation dans les deux cas. Joueur compulsif. Sa vie n’a été qu’une succession d’échecs.
    Aparo releva les yeux.
    — Voilà.
    — Ça ressemble à un type toujours à court de fric, observa Jansson. Sait-on qui il fréquentait ?
    Son subordonné tourna une page et consulta une liste des relations de Waldron.
    — Josh Schlattmann, mort l’année dernière... Reza Fardousi, un gros lard de cent cinquante kilos. À mon avis, pas un cheval de ce pays ne serait en mesure de le supporter.
    Ses yeux parcoururent l’inventaire.
    — Lonnie Morris, un dealer à la petite semaine actuellement en liberté conditionnelle. Croyez-le si vous voulez, mais il vit chez sa grand-mère, qui possède un magasin de fleurs dans le Queens, où il travaille.
    Le visage d’Aparo se troubla.
    — Branko Petrovic, continua-t-il. Un ex-flic. Et écoutez ça : il appartenait à la division montée de la police new-yorkaise.
    Il balaya ses collègues du

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