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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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panung, l'officier s'adressa à lui en se tenant à une respectueuse distance.
    «Puissant Seigneur, c'est un privilège de vous rencontrer. J'ai servi sous les ordres de votre illustre père dans les campagnes de Birmanie. Et, dernièrement, j'ai eu l'honneur d'être une nouvelle fois engagé à son service. Il me faut cependant agir avec prudence car mes compagnons ne sont pas au courant de mon recrutement.
    - Quel recrutement ? » demanda Sorasak en se soulageant dans les buissons.
    L'officier le regarda avec surprise. «Puissant Seigneur, il s'agit de la nouvelle armée que votre père est en train de former. Lorsque le Barcalon a ordonné son arrestation, votre honorable père a dû chercher refuge au monastère de Louvo, non loin d'ici. Le farang Barcalon a donné l'ordre de placer des postes de garde à toutes les issues de Louvo. »
    Sorasak sentit une vague de colère monter en lui. « Et de quoi accuse-t-on le général Petraja ?
    - Puissant Seigneur, les farangs projettent de s'em-parer du pays à la mort du Seigneur de la Vie et votre honorable père veut s'y opposer... »
    L'officier allait en dire davantage quand le garde qui était sur le bateau se dirigea vers eux.
    «Je m'appelle Tanit, murmura l'officier très vite. Dites-le à votre père. Dites-lui aussi que nous sommes nombreux à le soutenir. »
    Sorasak réajusta son panung et regagna la hutte pour apposer son sceau sur le registre. Puis, tandis qu'officiers et gardes se prosternaient sur son passage, il regagna sa barque qui s'éloigna rapidement du rivage. Ils naviguèrent bon train, les rameurs étant visiblement galvanisés depuis qu'ils avaient découvert l'identité de leur employeur. Le souvenir de ce petit garçon mis en pièces par les crocodiles était encore frais dans leur mémoire. D'après la rumeur, le gouverneur avait abusé de l 'enfant. Rendu furieux par ses gémissements, il avait donné l'ordre de le jeter aux crocodiles. L'histoire s'était répandue dans toutes les provinces du Nord, terrorisant tous les parents.
    Sorasak retint un sourire satisfait en voyant le chef des rameurs exhorter ses hommes à ramer vigoureusement. Voilà donc Petraja de retour au monastère, songea-t-il. Et les farangs prêts à bouger sous la conduite de ce serpent de Vichaiyen. J'ai bien fait de revenir. Il faut que le roi soit vraiment très malade pour laisser ce maudit Barcalon ordonner l'arrestation de mon père adoptif.
    Il observa attentivement le paysage jusqu'à ce qu'il reconnaisse devant lui l'espace boisé qui précédait le monastère.
    «Tu peux me laisser au prochain débarcadère, Sunil, dit-il au chef des rameurs. Après quoi, vous pourrez vous en aller. Je n'ai plus besoin de vous. »
    L'homme s'inclina profondément en s'efforçant de dissimuler son soulagement. Quand le bateau accosta le long du quai, tous les rameurs se prosternèrent sur le passage de Sorasak. Avant de s'éloigner, il se retourna pour jeter rudement un petit sac rempli de piécettes sur le pont.
    Marchant d'un bon pas, il mit une vingtaine de minutes pour gagner les jardins clos de murs du monastère. Quand il demanda à voir son père au moine gardant le portail, on le pria d'attendre car seuls les moines étaient autorisés à pénétrer dans l'enceinte sacrée.
    Sorasak aperçut alors une silhouette sous un arbre voisin. L'homme regardait dans sa direction comme s'il hésitait à s'adresser à lui. Il finit par rassembler son courage et s'avança.
    «Pardonnez-moi, Excellence, mais j'ai entendu par hasard votre honorable nom. J'apporte un message pour le général Petraja de la part de Son Altesse Royale Chao Fa Noi. Voilà déjà longtemps que je suis ici, mais personne n'est encore venu pour me parler. Puis-je vous confier cette lettre?»
    Sorasak tendit la main. «Très bien. Je la prends. Tu peux partir, à présent. »
    L'homme sourit avec reconnaissance et s'éclipsa rapidement. Dès qu'il fut hors de vue, Sorasak fouilla les environs du regard pour s'assurer que personne ne le voyait et alla se dissimuler à l'ombre d'un arbre. A l'aide de son couteau, il souleva le sceau de la lettre. Les sourcils froncés, il la déchiffra sans rien comprendre. Manifestement, l'auteur de ce message s'exprimait selon un code secret. Qui diable pouvait bien être cette « sœur de Davvee » ?
    Il eut une soudaine inspiration. La sœur de Dawee devait désigner le Seigneur de la Vie. Avant appris que la santé du roi se dégradait, Chao Fa Noi avait sans doute

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