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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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Seigneur.
    - Bien, cela nous laisse un peu de temps. Voici ce que tu dois faire : il va falloir que tu tues le garde qui t'apporte à manger car il pourrait donner l'alerte.»
    Sorasak esquissa un sourire. «Je t'ai vu sur le ring. Cela ne devrait guère te poser de problème. Il n'y a que trois ou quatre autres gardes ici, mais ils sont beaucoup plus nombreux à la grande porte. Mes hommes et moi nous nous en occuperons ; cependant nous ne pouvons pénétrer trop loin à l'intérieur du domaine. Il te faudra donc, seul, maîtriser ceux qui gardent l'entrée de ta prison. L'élément de surprise jouera en ta faveur et tu devrais y parvenir. Tout ce que tu as à faire, c'est de gagner le grand portail. Là, tu te retrouveras entre des mains amies. Nous t'y attendrons au crépuscule. »
    Somchai rayonnait. Il hocha vigoureusement la tête en signe d'accord.
    Sorasak se dirigea vers la porte; avant de sortir, il se retourna, comme si une nouvelle idée venait de lui venir à l'esprit.
    « Ne te préoccupe pas du nombre de ces chiens que tu seras obligé de tuer. Ce ne sont que des hommes du Barcalon, après tout. »
    Somchai se baissa subitement et se mit en posture d'attaque. Puis, rapide comme l'éclair, il esquissa plusieurs mouvements dans le vide, comme confronté à un adversaire imaginaire. «Ne vous faites pas de souci pour moi, lança-t-il fièrement. Je serai prêt pour eux. »
    En regagnant le portail en compagnie du secrétaire, Sorasak déclara :
    « Il a reconnu le meurtre mais ne manifeste aucun repentir et ne parle que de s'enfuir. Il ne faut pas lui
    faire confiance. Je vous recommande de doubler la garde au portail. »
    En quittant la maison de Phaulkon, Sorasak se rendit directement au monastère pour faire son rapport à Petraja. «Il tentera de s'échapper, père, je vous le garantis. Nul doute que les gardes l'abattront au cours de cette tentative. »
    Le général lui lança un regard satisfait. «Tu as fait du bon travail, fils.»
    Une fois encore, il avait obtenu de l'abbé l'autorisation de parler à Sorasak. Seule la crainte de ce que ces fanatiques de chrétiens pouvaient bien projeter avait conduit l'austère moine à faire une entorse au strict règlement du monastère. Il fallait bien que le général garde des liens avec le monde extérieur. C'était l'avenir du bouddhisme qui était en jeu.
    Sorasak lança à son père un regard perçant. «J'espère que vous avez eu le temps de songer à ma requête, père. »
    Les yeux de Petraja se rétrécirent. «J'y ai songé, fils, mais le moment n'est pas venu. Le peuple ne te connaît pas encore. Tu es jeune et tu dois te montrer patient. »
    Sorasak fit jouer ses muscles. «Jeune? Je suis plus âgé que Piya qui a pourtant le soutien de ce serpent de Vichaiyen.
    - Piya ne montera pas sur le trône du Siam.
    - Qui le fera alors ? » lança Sorasak d'un ton agressif
    Petraja eut un mince sourire. «Moi, et tu me succéderas. Je ne vivrai pas éternellement. Apprends d'abord de moi tout ce que tu pourras.»
    Sorasak resta pour une fois sans réplique.
    « Mais je croyais que vous souteniez Chao Fa Noi ? Quels droits avez-vous au trône?
    - Les droits d'un patriote. Et j'ai le soutien du clergé bouddhiste. De plus, j'ai l'intention d'épouser Yotatep. Je chasserai du Siam les farangs et, après moi, tu poursuivras cette politique. »
    Sorasak le contempla. La colère et la crainte l'habitaient simultanément. Son père adoptif était le seul homme pour lequel il éprouvait quelque considération - un sentiment qui tenait presque du respect si jamais il savait ce que cela voulait dire.
    « Mais... et Chao Fa Noi ? Ne l'aviez-vous pas assuré de votre soutien ? »
    Les lèvres de Petraja se retroussèrent. «Tu ne devrais pas ouvrir mes lettres, fils. Disons plutôt que Chao Fa Noi croit que je le soutiens. »
    Sorasak plissa les yeux. «J'ai davantage de droits légitimes au trône que vous.
    - Sans doute, mais il te faudra bien attendre ton tour. Je préparerai la voie pour toi. Je veux que tu me succèdes non parce que je t'ai élevé comme un fils, mais parce que je sais que tu maintiendras le Siam entre des mains siamoises. »
    Une veine se mit à battre sur la tempe de Sorasak. « Pourquoi le Seigneur de la Vie n'a-t-il jamais voulu me reconnaître ? »
    Petraja s'était attendu à cette question.
    «A cause des basses origines de ta mère. Et aussi parce que tu étais un enfant vraiment indiscipliné, ce qui n'augurait rien de bon pour

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