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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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promptement en arme meurtrière. Le regard de Petraja se portait alternativement sur le garde et sur Desfarges, comme pour rappeler à ce dernier les dangers qui pesaient sur sa vie.
    « Nos rapports indiquent que le soulèvement au Laos est des plus inquiétants, poursuivit Petraja, et Sa Majesté m'a chargé de vous informer qu'elle comptait sur le soutien de ses alliés pour écarter tout danger dans cette région. »
    Le général, dont l'orgueil était maintenant rabattu, cherchait un moyen d'échapper à ce piège. La stratégie de Petraja était évidente. Les hommes du commandant Du Bruant seraient attirés hors de Songkhla et tomberaient sans doute en chemin dans une embuscade. Ceux de Verdesal subiraient probablement le même sort dès qu'ils auraient quitté la protection du fort de Bangkok. Petraja veillerait à ce que les deux unités ne se rejoignent jamais.
    Il eut soudain une idée. « Mon Seigneur, je crains de ne pouvoir accéder à votre demande qu'à la condition d'intervenir en personne. Dans l'armée française, voyez-vous, le règlement exige qu'un ordre émane de la bouche même du commandant pour être respecté.
    Des ordres écrits de ma main ne seront pas suivis, de crainte qu'il ne s'agisse d'un document falsifié. Nous ne pourrons satisfaire les désirs de Sa Majesté que si j'en exige moi-même l'exécution. Je vous prie donc de me laisser partir afin que je me rende à Songkhla et à Bangkok pour informer mes hommes de ces nouvelles circonstances. »
    Surpris par cette réponse Petraja demeura un long moment silencieux.
    «Vous êtes autorisé à retourner à Bangkok, Général, mais vos deux fils resteront ici en otages. Ils ne seront libérés que lorsque vos troupes seront toutes rassemblées à Louvo. Dans le cas contraire, vos fils seront mis à mort. Quant à votre division de Songkhla, il vous faudrait trop de temps pour vous y rendre en personne. Je vais donc remettre cet ordre écrit de Sa Majesté que vous ferez traduire en français. Lorsque vous y aurez apposé votre sceau, il sera envoyé par messager rapide. J'espère que votre représentant à Songkhla comprendra qu'il vous est impossible de lui communiquer ces ordres de vive voix, compte tenu de la distance et de l'urgence. »
    Le général allait protester quand il surprit un tel éclat de haine dans les yeux de Petraja qu'il jugea préférable de se taire pour l'instant.
    Le Siamois pointa vers lui un doigt menaçant. « Nous savons aussi que Vichaiyen est sous votre garde. J'exige qu'il soit relâché et regagne Louvo sur-le-champ afin d'y être jugé. La présence de vos fils ici garantira son retour. S'il n'est pas revenu dans trois jours, ils seront exécutés. »
    Cette allusion au sort de sa progéniture raviva la colère de Desfarges.
    «Essayez-vous de me dire que le seigneur Phaulkon n'est pas retenu dans ces murs?»
    Petraja lui jeta un regard sceptique. «Il est avec vous, Général, comme vous le savez, et vos fils paieront pour avoir recueilli un tel criminel.»
    L'irritation de Desfarges, encore accrue par l'in-confort de sa position, atteignit son comble.
    « Et quand donc aura lieu cette cérémonie ? demanda-t-il d'un ton coupant.
    - Quelle cérémonie ?
    - Cette soi-disant promotion de mon fils au poste de Barcalon. C'est pour cela que je suis venu ici. »
    Quand la traduction de cette réponse leur parvint, les assistants sourirent entre eux.
    «Elle a été... reportée...» Petraja regarda autour de lui d'un air satisfait. «Indéfiniment.»
    Desfarges se redressa avec effort, faisant de son mieux pour dissimuler la raideur de ses membres. Ignorant délibérément le garde armé derrière lui, il fit un pas en avant et lança à Petraja un regard furieux.
    «C'est probablement la seule vérité qui soit sortie de votre bouche aujourd'hui, Petraja. Maintenant, à votre tour d'écouter ce que j'ai à dire. »
    L'interprète hésitait, effrayé de traduire ces paroles. Desfarges se tourna vers lui, méprisant. « Parle, espèce de lâche ! » Mais la langue de l 'homme restait collée à son palais.
    Ses larges épaules frémissant de colère et d'indignation, Desfarges fit face à Petraja.
    « Dites à ce singe derrière moi que s'il ose porter la main sur le maréchal de France ou s il arrive quoi que ce soit à mes fils, mes bateaux transporteront mes troupes à Ayuthia et mes canons détruiront votre capitale. Vos bicoques en bois feront un beau feu de joie. Si vous voulez la guerre, vous

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