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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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et bien péri aujourd'hui.
    Avant de regagner Louvo, Petraja avait rendu visite à l'un de ses vieux amis à Ayuthia, le colonel Virawan, un officier de haut rang qui avait servi sous ses ordres pendant les campagnes de Birmanie. Après son séjour au monastère, le général souhaitait apprendre ce qui se passait dans la capitale par un informateur de première main. Mais il y avait aussi une autre raison à ce détour: avant de partir, il voulait être certain que le jeune prince avait bien réduit les deux esclaves au silence.
    Par Virawan, Petraja apprit que les Français se rendaient de plus en plus impopulaires auprès des habitants de Bangkok. Sous l'effet de l'ennui et du mal du pays, ils devenaient arrogants et la discipline se relâchait. On racontait même que nombre d'entre eux s'en prenaient aux jeunes Siamoises et les contraignaient à avoir des relations sexuelles avec eux. Le bruit courait également que Pra Piya était prêt à se convertir à la religion des farangs. Enfin, on commençait à raconter un peu partout que le roi était trop malade pour gouverner - ce que Petraja fut trop heureux de confirmer.
    Le général et son vieux camarade se penchèrent alors avec tristesse sur le sort malheureux et de plus en plus menacé de leur bien-aimé pays. En tant que militaires, ils s'accordaient à penser qu'il devenait
    urgent de lever une armée, ce qui les conduisit à examiner toutes les stratégies possibles pour y parvenir. Mais cet objectif était irréalisable sans l'accord du roi.
    Ils discutèrent toute la nuit et ce ne fut que très tard, alors que la ville était depuis longtemps endormie, qu'une idée leur vint. D'abord hésitants devant l'audace d'un tel plan, ils en étudièrent tous les détails avec une ardeur croissante jusqu'à ne plus douter de son succès.
    Lorsqu'il gagna enfin son lit, Petraja décida d'exposer cette idée à Chao Fa Noi le lendemain matin afin de l'inclure dans la conspiration. Malgré les liens qui l'unissaient à Virawan, il préféra ne pas en avertir son ami.
    Le matin suivant, sur le coup de onze heures, il se trouva donc une nouvelle fois à la porte du palais, demandant à être introduit. Il s'était renseigné la veille et savait que le même capitaine de la garde serait en service. Pourtant, lorsque celui-ci parut au portail, il ne sembla nullement ravi de revoir Petraja. Il fallut à ce dernier user de toute sa force de persuasion - et de l'appât d'une bourse rebondie - pour obtenir d'être introduit une fois encore. Le capitaine ne céda que lorsque Petraja lui eut donné sa parole que ce serait là sa dernière visite.
    Il insista cependant pour l'escorter personnellement et prétendit ne pouvoir l'assurer d'être reçu. Une exécution avait eu lieu tôt le matin et le prince, profondément affligé, s'était enfermé dans ses appartements.
    «De qui donc s'agit-il? demanda innocemment le général.
    - Deux adolescents, à ce que l'on m'a dit.»
    Petraja esquissa un sourire satisfait. Lorsqu'ils eurent gagné les quartiers réservés au prince, il constata de lui-même que l'atmosphère paraissait en effet tendue. Les gens vaquaient à leurs affaires avec plus de lenteur et sans leur bonne humeur habituelle. Le capitaine de la garde confia Petraja à l'un des hommes du
    prince et ne lui accorda que cinq minutes pour traiter son affaire. Il l'attendrait à la porte des appartements royaux pour le raccompagner. Les serviteurs de Chao Fa Noi semblaient hésiter à déranger leur maître, mais l'un d'eux reconnut finalement le général. Après que quelques pièces d'argent eurent changé de mains, il fut finalement admis.
    L'air hagard et bouleversé, Chao Fa Noi accueillit Petraja en feignant la surprise. Il devinait en réalité qu'il n'était revenu que pour s'assurer que les exécutions avaient bien eu lieu.
    « Déjà de retour, Général ? Ne prenez-vous pas trop de risques? Je pensais que nous ne devions communiquer que par courrier.
    - Vous avez raison et ce n'est pas prudent. Ceci sera d'ailleurs ma dernière visite, Altesse. Mais ce que je désire vous confier est de la plus haute importance. Il eût été trop dangereux de vous en aviser par lettre. »
    Petraja parut hésiter. «Je serai franc avec vous: il est vrai que je souhaitais également juger par moi-même que vous aviez bien tenu votre promesse.» Il eut un sourire aimable. « Il m'est agréable de constater que vous l'avez fait. Voyez-vous, je suis un homme prudent. Nous avons

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