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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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défenseur de la foi catholique ? Que dire de Mme de La Vallière, Mme de Maintenon, Mme de... »
    De Bèze l'interrompit vivement. «Vous êtes un vrai démon, Constant, et, parfois, je me demande pourquoi je vous aime tant. »
    Phaulkon souriait toujours. Il s'avança vers le prêtre et mit un bras autour de ses épaules. «Vous m'aimez, mon Père, parce que je suis un pragmatique. Quoi que je puisse penser, vous savez que je dis la vérité.» Il plongea son regard dans celui du prêtre. « Et parce que vous savez fort bien que je n'aurais jamais ordonné la mort de Malthus. »
    De Bèze ne cilla pas.
    « Une femme européenne a assisté au meurtre. Elle assure qu'en plongeant son couteau dans sa poitrine, l'assassin a crié votre nom.»
    Phaulkon le contempla, incrédule. «Quoi?
    - On m'a rapporté les paroles de l'assassin: "Avec les compliments de Constantin Phaulkon."
    - C'est ridicule!» Phaulkon eut un rire moqueur. «Et, d'ailleurs, qui diable est cette femme qui ne craint pas de me mettre en cause?
    - Une Anglaise, venue retrouver son frère. Un missionnaire, je crois. Malthus a été tué sur le pont du bateau qui venait de l'amener à Bangkok.
    - Comment savez-vous tout cela ? »
    Le religieux esquissa un mince sourire. «J'ai encore un ou deux amis qui savent comment me joindre. Les nouvelles circulent vite chez les jésuites. Il paraît que Desfarges a reçu cette femme en audience. Il la garde dans les locaux de son état-major pour qu'elle puisse identifier le meurtrier.
    - J'interrogerai cette femme moi-même, coupa sèchement Phaulkon. Ou elle ment ou elle souffre d'hallucinations.
    - Les Français ne la lâcheront pas comme ça. Elle est leur seul témoin. »
    Phaulkon fronça les sourcils. « Et je suppose, dit-il avec amertume, que l'armée française me croit coupable. »
    Le Père haussa les épaules. «La sincérité de vos croyances fait l'objet d'une controverse entre les Français. »
    La colère de Phaulkon ne cessait d'augmenter. Maudits hypocrites! fulminait-il tout en arpentant la pièce. Ils souhaitaient son aide et, dans le même temps, essayaient de l'incriminer.
    Il se tourna brusquement vers le prêtre. « Eh bien, vous avez tous tort! Désormais, nous sommes liés pour le meilleur et pour le pire. Ni vous, ni moi ne pouvons nous permettre d'être abandonnés par l'armée française. Le roi est trop malade pour gouverner et si Petraja venait à penser que je n'ai plus le soutien de la France, son audace n'aurait plus de limites. Il a derrière lui tout le clergé bouddhiste. Avant même d'avoir eu le temps de réagir, vous et tous vos frères jésuites iriez pourrir le restant de vos jours dans les cachots du Palais. Si vous avez vraiment de la chance, on vous donnera peut-être vingt-quatre heures pour quitter le pays et regagner la France. »
    De Bèze leva une main apaisante. «C'est la raison pour laquelle nous devons rester indéfectiblement liés l'un à l'autre, Constant. Nous sommes politiquement associés, n'est-ce pas?»
    Phaulkon le regarda. Bien plus qu'un simple associé, le petit prêtre était son seul allié de confiance parmi la communauté chrétienne, et il était exact qu'ils avaient besoin l'un de l'autre.
    «Vous êtes le seul de tous vos frères à avoir une attitude pragmatique, mon Père. Comme vous le savez, je ne peux m'éloigner du roi. C'est pourquoi vous devez trouver au plus vite le moyen d'amener cette femme ici afin que j'éclaircisse cette affaire.»
    Le prêtre leva un sourcil. «Ne vous ai-je pas expliqué que j'étais recherché par mes frères? Comment agir au grand jour sans risquer d'être capturé?
    - Je vais vous donner des gardes du corps. Mes meilleurs hommes.» Il sourit. «Vous voilà devenu un véritable prêtre-soldat, de Bèze. À partir de maintenant, aucun jésuite n'osera porter la main sur vous. » Le prêtre se mit à rire. Il jeta un coup d'œil affectueux au Grec. «Je vais voir ce que je peux faire... » Les deux hommes s'étreignirent et Phaulkon raccompagna de Bèze jusqu'à la porte.
    13
    Les douze esclaves accroupis sur le sol échangeaient des regards anxieux. Ils avaient reçu l'ordre de s'aligner dans une cour reculée du Palais royal, là où l'on avait attribué ses appartements à Chao Fa Noi.
    D'un ton impérieux, le prince leur commanda de se lever. Inquiets, ils s'exécutèrent prudemment. Ils
    étaient six hommes et six femmes, entièrement nus et visiblement terrifiés. Depuis qu'on l'avait informé de

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