Le Druidisme
prise de possession des secrets et des trésors du magicien,
et aussi les représentations plastiques utilisant largement le motif de la
spirale, laquelle, on le sait bien, est caractéristique de l’art celtique. Car
la spirale est à l’image de l’évolution de l’univers, évolution-involution.
Cette utilisation des motifs en spirale, en cercles concentriques et en
triskell, par les artistes celtes n’est pas gratuite, toute tradition ancienne
intégrant l’art, la vie quotidienne et la religion dans le même creuset sacré.
L’Œuf de Serpent est donc le début d’un cycle, en même temps qu’il est la fin
du cycle précédent. L’Œuf de Serpent est donc la Mort, mais il est aussi la
Vie. Il est l’illustration la plus parfaite de la croyance druidique
fondamentale qui est, selon Lucain dans La Pharsale ,
« la mort est le milieu d’une longue vie ».
Il semble que ce soit la base même de toute la pensée druidique.
Et, partant de là, c’est la justification de la position strictement moniste qu’on dégage facilement de toute la
tradition celtique. Cette tradition, telle qu’elle se révèle dans les récits
mythologiques, héroïques et même dans les contes populaires de l’Europe
occidentale, prend nécessairement appui sur des données scientifiques. Il est
évident que la « science » des druides n’était pas identique à celle
qui caractérise notre époque et qu’elle n’avait rien de
« sophistiqué » en ce sens qu’elle n’utilisait pas de moyens
techniques perfectionnés, mais elle n’en avait pas moins une valeur que les
écrivains de l’Antiquité n’ont pas hésité à reconnaître. Les druides
« enseignent beaucoup de choses » (Pomponius Méla) et
« discutent aussi beaucoup des astres et de leur mouvement, de la grandeur
du monde et de la terre, de la nature des choses » (César) ; ils
étudient « la science de la nature » (Strabon), les « sciences
dignes d’estime » (Ammien Marcellin), le « calcul et
l’arithmétique » (Hippolyte), « les lois de la nature, ce que les
Grecs appellent physiologie » (Cicéron). C’est par des observations très
poussées des phénomènes naturels, par une méditation constante sur les
problèmes posés par la vie et son déroulement, par une prise de conscience que
l’être humain dépend de tout ce qui l’environne – et qu’il peut agir sur cet
environnement –, que les druides ont atteint un très haut degré scientifique
dans la connaissance de la nature. « Les Gaulois avaient réalisé
l’harmonie entre les biorythmes et leur genre de vie » [346] .
Et c’est effectivement la spirale qui représente le mieux
cette pensée druidique, surtout lorsqu’elle est triplée en forme de triskell.
S’il est vrai que les druides, par leur maîtrise de la Parole, c’est-à-dire par
l’utilisation raisonnée des phénomènes vibratoire s,
pouvaient agir sur le psychisme humain, voire sur les objets extérieurs [347] , on
est bien obligé de reconnaître qu’ils avaient découvert certaines notions qui
s’apparentent à la mécanique ondulatoire et qu’ils n’étaient pas loin de penser
que tout, dans l’univers, esprit ou matière, était énergie
vibratoire . Ce n’est pas parce qu’ils ne résolvaient pas le monde en équations
(ce qui d’ailleurs n’est pas prouvé), ou qu’ils ne formulaient pas le fameux
ADN qui sert de pierre angulaire à l’édifice scientifique des temps futurs,
qu’ils n’avaient pas conscience du problème. On sait en effet que « la
molécule d’ADN est susceptible de transmettre à distance un signal de
fréquence, d’intensité et d’amplitude données. Nous pouvons dire que la spirale vibre et
que la vibration est transmise à telle ou telle région éloignée du site de
réception du signal qui se met alors à fabriquer un produit spécifique (ADN
messager et protéines) » [348] . Or
cet ADN est programmé, en principe depuis Adam, qui contient en lui toute
l’humanité future. Ce programme est fixé une fois pour toutes, mais – et c’est
là où le problème devient passionnant – il est ouvert ,
c’est-à-dire qu’il conserve toutes les possibilités de modification, autrement
dit de mutation. C’est une notion capitale dans la mesure où il semble bien que
la pensée métaphysique des Celtes se trouvait engagée dans ce même processus de
compréhension de la vie, celle-ci ne s’expliquant et ne se justifiant que par
une perpétuelle
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