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Le Druidisme

Le Druidisme

Titel: Le Druidisme Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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plus remarquables. Qualifier cette « Lumière du Héros »
d’ aura , de corps subtil ou de corps astral ne
change rien à l’affaire : il s’agit de tout ce qui peut relier le monde
visible au monde invisible, chose infiniment précieuse, ce qui explique à la
fois le rite des Têtes Coupées et l’acharnement mis à l’acquisition ou à la conservation
de telles têtes. C’est certainement l’un des traits les plus originaux et les
plus spécifiques de la liturgie druidique.
    En ce sens, les Têtes coupées constituent un Trésor sacré.
La plupart des religions ont eu cette notion de Trésor que l’on garde
jalousement dans un sanctuaire ou à proximité immédiate de celui-ci. C’est une
sorte de « dépôt de garantie » par lequel les humains établissent un
contrat avec les dieux, et il ne faut pas le confondre avec les différentes
« dîmes » perçues par les prêtres. Là aussi, il y a sacrifice en ce
sens que tout Trésor matériel est transcendé, transmué en Trésor spirituel.
C’est dans cette optique que les Celtes amassaient des Trésors, principalement
de l’Or, qui étaient déposés dans des lacs ou des étangs sacrés. Strabon nous
parle ainsi de l’Or caché dans un lac, près de Toulouse, et qui passait pour
être de l’Or de Delphes ramené par les Gaulois après leur expédition en Grèce,
au second siècle avant notre ère. César affirme : « Il n’est pas
souvent arrivé qu’un homme osât, au mépris de la loi religieuse, dissimuler
chez lui son propre butin ou toucher aux offrandes des dieux ; semblable
crime est puni d’une horrible mort dans les pires tourments » (VI, 17).
Mais quand le Romain Cepion s’empara de Toulouse, il pilla la ville et en
profita pour faire main basse sur le Trésor sacré. Strabon dit qu’il y avait
15 000 talents, c’est-à-dire trois cents tonnes d’or. Et comme cela ne porta
pas bonheur à Cepion, une tradition fut bientôt colportée à propos de
« l’Or maudit de Delphes ». On ne peut pas commettre un sacrilège
impunément, et les Celtes ont été particulièrement sensibles à cette notion.
Car dans la pensée druidique, par le moyen du sacrifice, un objet ou un être
passe au rang du divin [265] .

5) LES FÊTES ET LES JOURS
    L’année celtique, bâtie sur un calendrier lunaire, avec un
mois intercalaire tous les cinq ans, est divisée nettement en deux saisons,
Hiver et Été, ce qui fait que son axe princier va du 1 er  novembre
au 1 er  mai. Répétons-le : le calendrier celtique, donc le
festiaire druidique, n’a strictement aucun lien avec
les solstices , contrairement à ce qu’affirment de vagues néo-druides qui
ont puisé leurs connaissances et leur tradition dans leurs fantasmes [266] . En
réalité, les fêtes druidiques ont lieu quarante jours après un solstice ou un
équinoxe : cela s’explique parfaitement, la quarantaine étant la période
d’attente, d’incubation, de préparation à l’éclosion de la fête, celle-ci étant
considérée comme une orgie , c’est-à-dire une
cristallisation de toutes les énergies libérées.
    La première fête est celle du 1 er  novembre, Samain ou Samhuin ,
en irlandais, ce qui correspond au terme gaulois samonios du Calendrier de Coligny, témoignage incontestable de l’année calendaire des
Celtes du paganisme. Samain (à prononcer cho-ouinn ) est étymologiquement la « fin de
l’été », autrement dit le début de l’Hiver. C’est le premier jour de
l’année nouvelle, ou plutôt la première nuit, puisque les Celtes comptent par
nuits. On peut s’étonner que le Nouvel An coïncide avec la période hivernale
débutante : n’oublions pas que la croyance druidique, attestée par César,
fait de Dis Pater, c’est-à-dire d’une divinité nocturne, l’origine des êtres et
des choses.
    C’est une fête considérable à laquelle tout membre de la
communauté doit obligatoirement assister : « Tout homme des Ulates
qui ne venait pas lors de la nuit de Samain perdait la raison et l’on dressait son tumulus, sa tombe et sa pierre le lendemain
matin » [267] . La
fête consistait en une assemblée de tous les hommes et de toutes les femmes
composant la communauté. On y discutait des affaires politiques, économiques et
religieuses. On y faisait des festins interminables marqués par la viande de
porc et le vin. La viande de porc donne en effet l’immortalité, comme le montre
la légende des « porcs de Mananann », et le vin

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