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Le Fardeau de Lucifer

Le Fardeau de Lucifer

Titel: Le Fardeau de Lucifer Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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tous les côtés à une vitesse telle qu’il peina visiblement pour leur résister. Dépassé, il dut reculer et j’écartai sa lame d’un coup sec. Tirant parti de l’ouverture, je lui abattis le pommeau de mon épée sur la joue, ouvrant là une plaie qui se mit aussitôt à couler.
    —    Fils de chienne, dit-il en tâtant son visage douloureux. Tu me diras où sont les parchemins même si je dois te trancher les pendeloches avec mes dents.
    —    Tu t’intéresses à mes génitoires, fot-en-cul ? Je me disais, aussi, qu’avec ton air efféminé.
    En furie, Raynal fit pleuvoir des coups avec force. Sa colère l’aveuglait et il devenait imprudent.
    —    Rends les documents dès maintenant et évite-toi la honte de faire tanner ton joli petit croupion devant tout le monde, dis-je pour le piquer. Sauf si les fessées te plaisent, évidemment.
    Il se précipita sur moi, son visage ensanglanté lui donnant des airs de dément. Son arme volait vers mes bras, mes jambes, mon torse et ma tête. Je n’étais nullement en danger, mais, concentré que j’étais à parer ses coups, je fus bêtement surpris par une astuce que j’avais moi-même souvent utilisée. Sans que je m’en rende compte, il avait passé sa jambe derrière la mienne. D’un coup d’épaule, il me renversa et j’atterris lourdement sur le dos, plus surpris que sonné.
    Son arme se dirigea vers ma tête et je réagis par instinct en alliant la défensive et l’offensive, comme Montbard me l’avait enseigné. En même temps que je bloquais le coup, j’enfonçai mon pied dans son ventre et j’entendis avec satisfaction ses poumons qui se vidaient. Je roulai sur moi-même dans la poussière et me relevai.
    Lorsque nous fûmes tous deux à nouveau solides sur nos pieds, nous nous mîmes à tourner en rond, nous étudiant, chacun désormais bien avisé de la capacité de l’autre. Tous les soldats s’étaient interrompus pour nous regarder. Du coin de l’œil, j’aperçus Ravier, qui nous observait. Il ne semblait pas avoir l’intention de nous arrêter.
    Raynal profita du fait que mon attention était ailleurs pour balayer le sol du pied et projeter un nuage de poussière qui m’enveloppa le visage. Aveuglé, les yeux en feu, je sentis plus que je ne vis mon adversaire approcher. Instinctivement, je me penchai vers l’avant et la lame qu’il destinait à ma tête m’effleura les cheveux. Prolongeant mon mouvement, je lui enfonçai l’épaule dans le ventre et, bandant mes muscles, le soulevai dans les airs comme un de ces barils que Montbard m’avait si souvent forcé à transporter. Pour l’humilier entièrement, je le portai ainsi sur plusieurs pas avant de le rabattre violemment sur le sol, où il s’écrasa, le souffle coupé.
    Alors qu’il tentait de se relever, je lui appliquai mon pied sur le visage. Sa tête se renversa vers l’arrière et il retomba dans la poussière, à demi conscient. D’un coup puissant du revers, je fis voler son arme, qu’il ne tenait plus que d’une main faible. Puis j’abaissai la pointe de Memento vers sa gorge. Autour de nous s’était formé un grand cercle que personne n’osait briser.
    —    Notre petit divertissement est terminé. Où sont les documents ? demandai-je à voix basse, les dents serrées, appuyant juste assez fort pour ne pas tirer de sang.
    —    Si je les avais, crois-tu vraiment que je te les donnerais en sachant que tu me tueras de toute façon ?
    —    Où sont-ils ? répétai-je en augmentant la pression contre sa gorge.
    —    Voilà une question à laquelle toi seul peux répondre, rétorqua-t-il, haletant. Tue-moi. Ainsi, tu pourras me blâmer pour ta trahison. Mais hâte-toi. On approche.
    La réponse de Raynal me fit hésiter. Le raisonnement qu’il venait de tenir était celui que Montbard et moi-même lui avions appliqué. S’il était coupable, réagirait-il avec une telle conviction ? Ou était-ce qu’il avait simplement déjà fait passer les documents à l’extérieur de Montségur, de sorte que sa mission était remplie et que son sort ne lui importait plus ? Il était certes un homme de conviction, un templier qui ferait face à la mort les yeux grands ouverts. Peut-être jouait-il la comédie jusqu’au bout en espérant confondre les choses pour ne pas avoir à admettre son crime ? Ou peut-être était-il innocent, tout simplement. Une lame apparut soudain et écarta sèchement la mienne.
    —    Assez, fit la

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