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Le Fardeau de Lucifer

Le Fardeau de Lucifer

Titel: Le Fardeau de Lucifer Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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sortir d’ici pour de bon ! Je la soupçonne d’avoir été déçue de ne pas pouvoir me garder encore un peu, dit-il en m’adressant un clin d’œil espiègle qui me fit rire malgré moi. Elle tient beaucoup à ma compagnie, je crois.
    —    Vous voilà donc libre, et elle libérée, ironisai-je.
    Une fois son membre artificiel bien en place, il enfila ses braies, se leva et en testa la solidité. Je ne lui laissai pas voir que j’avais remarqué sa grimace de douleur lorsqu’il avait appuyé sur sa jambe malade.
    —    Alors ? fit-il en se rassoyant sur sa paillasse. Je soupçonne que tu n’es pas passé seulement pour t’informer de ma santé. Tu as du nouveau ?
    —    Je crois, oui.
    J’avisai un bout de pain et des tranches d’oignon dans un plat sur sa table. Comme je n’avais pas pris le temps de manger, je me servis et lui en offris une portion. Entre deux bouchées, je lui relatai ce que j’avais appris sur la muraille.
    —    La nuit dernière, j’ai eu une conversation intéressante avec un garde nommé Germond, commençai-je. Au début, il était méfiant, comme les autres, mais l’eau-de-vie que j’avais apportée a fini par le rendre bavard.
    —    In vino veritas 1 , fit-il, amusé. Et qu’a-t-il dit ?
    —    D’après lui, ces derniers temps, la nuit, le chemin de ronde a été aussi achalandé qu’une route de commerce.
    —    Tiens. Pourtant, seules les sentinelles sont autorisées à y circuler. Qui donc s’y promène ?
    —    C’est ici que ça devient intéressant. Selon Germond, à part nous et dame Esclarmonde, on y a vu à plusieurs reprises Véran et dame Daufina.
    Montbard fronça les sourcils, soudain très attentif.
    —    Qu’est-ce qu’ils faisaient là ?
    —    Voilà deux mois environ, continuai-je, Véran a offert à certains gardes de prendre leur tour.
    —    Il sait pourtant qu’il n’en a pas le droit, fit mon maître.
    —    Néanmoins, il l’a fait. Germond l’a vu, une fois, appuyé contre le créneau. Il tenait un papier à la main et ne semblait pas savoir quoi en faire. Lorsqu’il a réalisé qu’il était observé, il l’a fourré dans sa poche et s’est empressé de reprendre sa ronde.
    —    Tu penses la même chose que moi ?
    —    Je n’ai guère le choix. Mais j’ai du mal à imaginer Véran trahir la cause.
    —    Tout est possible, jouvenceau.
    —    Peut-être attendait-il le bon moment pour jeter la Vérité de l’autre côté, suggérai-je.
    —    Et espérer que le vent conduise par hasard les parchemins entre les mains de son contact de l’autre côté du mur ? rétorqua-t-il. Allons donc ! S’il a couru le risque de s’en emparer, ce n’est pas pour les lancer aux quatre vents !
    —    Peut-être avait-il simplement pour mandat de les détruire ? contrai-je. Ou peut-être que celui qui devait se présenter au pied de la muraille pour les recevoir n’y était pas.
    Montbard se leva et se mit à claudiquer de long en large en se tirant la barbe. Je notai avec satisfaction qu’il se déplaçait avec de plus en plus d’aisance sur sa prothèse.
    —    Encore faudrait-il qu’un étranger puisse s’avancer jusque-là sans être aperçu, ce qui ne me semble guère possible, dit-il. Et depuis ? Véran a-t-il été revu sur la muraille ?
    —    Avant-hier, me dit-on. Pour poser des questions à mon sujet, figurez-vous.
    —    Hum. Il ne s’intéresserait pas à toi s’il était le coupable.
    —    Alors il n’est pas le seul, rétorquai-je, car d’après Germond, la semaine dernière, Jaume en faisait autant.
    Montbard s’arrêta net et se retourna vers moi, l’air stupéfait.
    —    Au moins, nous savons que nous ne sommes pas les seuls à chercher et que tous obéissent aux ordres de Ravier.
    Il grogna et reprit sa marche, se triturant la barbe de plus belle.
    —    Et Daufina, que faisait-elle sur les remparts ? s’enquit-il. Il me semble que ce n’est pas la place d’une Parfaite.
    —    C’est l’autre chose que j’ai apprise. Il s’avère qu’elle est. particulière.
    —    Ah ? Comment donc ?
    —    Selon mon informateur, figurez-vous qu’elle a la réputation d’être un peu sorcière.
    Mon maître me regarda un instant, incertain, puis éclata de rire.
    —    Sorcière ? Une Parfaite ? Allons donc ! Ces femmes sont plus pieuses que des nonnes ! Et aussi sèches de l’entrecuisse ! Et quoi

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