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Le Fardeau de Lucifer

Le Fardeau de Lucifer

Titel: Le Fardeau de Lucifer Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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sol. Sa force et son habileté à manier l’épée faisaient le reste.
    Après un mois de ce régime, Montbard avait atteint une forme qui était aussi proche que possible de celle d’antan. Certes, il ne serait jamais plus le combattant redoutable qu’il avait été, mais il demeurait une force avec laquelle tout adversaire devrait compter. Si la situation l’exigeait, il pourrait encore tenir son bout dans une bataille. Je ne doutais pas, toutefois, que sa survie ne serait plus assurée et résolus de veiller sur lui de mon mieux. Cet homme valeureux m’avait fait et je ne lui devais pas moins.
    Si les choses étaient tranquilles, le personnage du Cancellarius Maximus ne me turlupinait pas moins pour autant. Je brûlais d’envie de percer son identité et de comprendre le rôle qu’il jouait dans la préservation de la Vérité. S’il connaissait l’emplacement de la seconde part, je devais à tout prix trouver le moyen de le contacter.
    La personne la plus susceptible de savoir quoi que ce soit au sujet du mystérieux inconnu m’apparaissait être Esclarmonde de Foix, dont le rôle dans toute cette histoire avait été central depuis l’an 1187. Un soir de la fin d’avril, je me présentai donc chez elle. La vénérée Parfaite m’accueillit avec chaleur et m’offrit un verre de vin que j’acceptai avec plaisir. Elle se contenta d’un peu d’eau fraîche. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous voir beaucoup depuis la nuit fatidique dans le temple des Neuf et ce fut tout naturellement que nous revînmes sur les événements.
    —    Que sais-tu de ce Cancellarius Maximus ? finis-je par demander.
    Esclarmonde se permit un petit sourire cynique.
    —    Pourquoi cette curiosité ?
    —    J’ai juré de protéger la Vérité et je vois mal comment y arriver sans comprendre les mécanismes qui la protègent, mentis-je.
    —    Et pourtant, c’est précisément pour assurer cette protection que les mécanismes dont tu parles ont été mis en place.
    —    C’était voilà plus d’un siècle, contrai-je. Les choses ont changé. À l’époque, il n’était pas question de croisade.
    —    Je te le concède.
    —    Alors, que sais-tu ? insistai-je.
    Elle but une gorgée d’eau et réfléchit un moment avant de me répondre.
    —    Je suis membre de l’Ordre depuis plus d’un quart de siècle, dit-elle. J’avais à peine seize ans lorsqu’on m’a initiée. Au fil du temps, j’ai entendu des rumeurs ici et là. Des suppositions et des ouï-dire, tout au plus. Ce qui est certain, c’est qu’il existe un autre Ordre, hormis le nôtre, qui veille sur la seconde part de la Vérité. Cela, tu le sais déjà, comme nous tous. Nul ne connaît son emplacement, ni même la nature des documents qu’il conserve. Hugues de Payns était un homme d’une grande prudence. Il était conscient de la terrible portée de la Vérité et il a organisé les choses de façon que l’ensemble du secret ne soit connu de personne.
    —    Sauf du Cancellarius Maximus ?
    —    C’est justement ce qui est gardé secret, mais la supposition paraît logique. En temps et lieu, par la volonté divine, elles seront réunies, dit le parchemin de Robert de Sablé. Quelqu’un, quelque part, connaît donc forcément l’ensemble du secret et l’emplacement des deux parts pour en ordonner la révélation. La réponse à la missive déposée à son intention par Véran dans un endroit connu du Magister seul prouve son existence. Pour le reste, son identité demeure un mystère.
    —    Et si le Cancellarius Maximus n’était qu’une invention du pape et de ses sbires ? suggérai-je. Dans ce cas, sa réponse ne serait qu’une dangereuse tromperie visant à faire sortir l’Ordre de l’ombre pour mieux l’abattre. Pour l’ennemi, la mort du Magister serait une bonne chose.
    —    J’ai souvent songé à cette possibilité, moi aussi, avoua Esclarmonde.
    —    Et ?
    —    L’Église cherche à s’emparer de la Vérité depuis le moment où elle a été exhumée des ruines du temple de Salomon par notre frère Hugues et ses compagnons. Elle la cherchait sans doute bien avant cela, comme nous. Peut-être a-t-elle planté le personnage du Chancelier comme une graine et l’a-t-elle entretenue depuis en espérant qu’elle soit utile un jour. Je ne vois rien qui me permette d’écarter l’hypothèse, ni de la rejeter. Nous devrons être prudents.
    Un silence

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