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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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s'efforçant de se lever. Je ne
vais pas vous déranger plus longtemps.
    — Allons donc, monsieur Potts. Je ne doute pas que vous
auriez agi de même pour moi. Je vais vous faire conduire sans tarder à vos
appartements. » Il se pencha et fit retentir le gong auprès de son bureau.
    Un instant plus tard, un serviteur apparut. Derrière lui
un messager attendait d'être reçu par le directeur de la VOC.
    « Conduisez M. Potts à la maison d'amis, dit-il au
domestique. Et appelez tout de suite le docteur Korn-feldt. »
    Le serviteur s'inclina et emmena Potts.
    Aarnout Faa fit signe au messager. « Oui ? Qu'est-ce que
c'est? » demanda-t-il sèchement en hollandais.
    Le messager, un Siamois, ne comprenait pas le hollandais.
Il salua brièvement et tira de sa bourse une lettre. Il la déposa poliment sur
le bureau. Aarnout Faa la prit et la lut. Rédigée en anglais, elle réclamait la
présence immédiate au ministère du Commerce d'un certain M. Pieter, interprète
à la factorerie hollandaise. M. Pieter devait accompagner immédiatement le
messager. La signature était illisible mais le billet portait le cachet du
ministère.
    « Dis à tes supérieurs qu'il est parti pour Ligor, déclara
Aarnout Faa. Il est parti ce matin. »
    Le messager resta impassible. Le Hollandais prit une
plume et écrivit en gros caractères dans l'espace libre au-dessous du cachet : « Il est parti pour Ligor. »
    Le messager salua et partit avec le billet.
    « Mon Seigneur, j'entends presque le murmure de vos
pensées. » Sunida se retourna et allongea un bras sur la poitrine de Phaulkon,
respirant tendrement son épaule. « Parlez-moi si vous voulez, je ne dors pas. »
On était au milieu de la nuit et ils étaient allongés par terre sur la natte de
Phaulkon. Il n'avait pas fermé l'œil : c'était la même chose depuis trois
nuits.
    « Je croyais que tu dormais, Sunida, je ne voulais pas te
réveiller. » Phaulkon posa affectueusement sa main sur la sienne. « Il est vrai
que mon esprit n'arrive pas à trouver le repos.
    — Parfois, mon Seigneur, il vaut mieux parler et
exorciser les esprits qui sont en vous. » Elle sourit dans l'obscurité. « Vous
pouvez m'en charger si vous le souhaitez. Mon corps serait heureux de vous
soulager de vos souffrances, mon Seigneur. »
    Phaulkon se pencha et lui respira la joue. Que ferait-il
sans cette femme magnifique? Jamais il n'avait autant aimé quelqu'un. Elle
paraissait ne jamais discuter avec lui et, lorsqu'elle était mécontente, elle
se contentait de s'éclipser discrètement jusqu'à ce que sa colère se soit
calmée. Il finissait par en avoir mauvaise conscience, bien davantage que si
elle était restée plantée devant lui à le traiter de tous les noms.
    Certes, elle avait raison : il était extrêmement soucieux.
Il avait terminé un brouillon du traité avec la France, mais, quand il avait
sollicité une audience privée du roi, Sa Majesté était soudain apparue trop
occupée pour le recevoir. Le Pra Klang lui avait ordonné de laisser le texte au
ministère. Il l'examinerait, avait-il dit, en discuterait avec Sa Majesté et
tiendrait Phaulkon au courant.
    Était-ce à cause de Pieter? se demanda une nouvelle fois
Phaulkon. Il avait été consterné d'apprendre que Pieter était parti pour Ligor
le jour même où il l'avait convoqué. Il avait même envisagé d'aller à sa
recherche, mais il s'était engagé à ne pas quitter Ayu-
    thia avant le retour de l'expédition en Perse et, de
toute façon, ces fins caboteurs hollandais étaient trop rapides pour que l'on
puisse les rattraper. Pieter passerait encore dix jours en haute mer et, à
supposer que Van Risling le libère — ce qui était peu probable —, il faudrait
dix jours de plus à Pieter pour regagner Ayuthia. Et Phaulkon n'avait pas dix
jours devant lui. Il maudit le sort et son piètre jugement. Il aurait dû
informer aussitôt Sa Majesté du projet d'invasion des Hollandais, au lieu de
tourner autour du pot. Sans le témoignage de Pieter, on aurait l'impression
qu'il avait inventé toute cette histoire d'invasion pour obliger Sa Majesté à signer
le traité. Même ses protestations réitérées de sincérité à Sunida — qui,
supposait-il, étaient transmises au palais par les voies habituelles —
semblaient n'aboutir à rien. Cinq jours maintenant s'étaient écoulés, presque
une semaine sur les trois qui lui restaient.
    Pour ajouter à ses soucis, il n'avait pas encore trouvé
le temps de préparer un rapport sur

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