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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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poursuivit Corbett avec assurance, Sir Guido Reverchien, en tant que régisseur, avait bien la responsabilité de ce manoir, n’est-ce pas ?
    — En effet.
    — Alors pourquoi certains escaliers sont-ils gardés ? Quels secrets recèle donc Framlingham ?
    — Que voulez-vous insinuer ?
    — On a aperçu un cavalier masqué qui se cachait dans les bois environnants.
    Jacques de Molay consulta les commandeurs du regard avant de hocher la tête.
    — Nous ne savons rien à ce sujet. Quoi d’autre ?
    — La pièce murée au premier étage ?
    — Silence ! ordonna Molay à ses compagnons qui s’étaient mis à accuser Corbett d’espionnage.
    — Avez-vous achevé votre interrogatoire, Sir Hugh ?
    — Oui.
    — Alors, venez voir cette chambre secrète.
    Il se leva et Corbett rangea ses affaires aussi vite que possible pour le suivre.
    — Sir Richard, veuillez nous accompagner ! lança Molay par-dessus son épaule.
    Maîtrisant à grand-peine sa colère, le grand maître gravit un escalier, puis longea une deuxième galerie à plancher et aux murs couverts de boiseries sculptées. Il s’arrêta au milieu de la galerie.
    — Sir Richard, ouvrez cette pièce pour notre hôte !
    L’argentier faillit renverser Corbett en le frôlant brutalement. Il ouvrit un panneau et poussa un levier. On entendit un déclic et une partie des lambris s’escamota pour révéler une porte. Jacques de Molay prit une clef dans son aumônière et l’introduisit dans la serrure. La porte s’ouvrit. Éclairée par une minuscule lucarne, apparut alors une cellule exiguë, au sol nu, aux murs chaulés.
    Légèrement confus, Corbett contempla les coffres et les caisses qui s’y entassaient.
    — Notre salle du trésor, expliqua l’argentier. La plupart de nos commanderies et de nos manoirs en ont. Les demeures royales aussi, n’est-ce pas ?
    Branquier approcha son visage tout près de celui de Corbett.
    — Et même la vôtre, peut-être, garde du Sceau privé ! Ouvrez-vous toutes vos pièces aux curieux et aux indiscrets, Sir Hugh ?
    — J’ai seulement posé une question.
    — Et voilà votre réponse.
    Corbett remarqua une tapisserie au mur, encadrée par de fines baguettes de bois. Les broderies splendides représentaient une Descente de Croix, avec Nicodème et saint Jean. La Vierge, à genoux, dans une attitude d’orante, attendait de recevoir le corps de son fils. L’artiste avait utilisé des teintes si brillantes d’or, de bleu, de vermillon, de vert et de pourpre qu’on aurait cru voir une fresque plutôt qu’une tapisserie.
    — Elle vaut son prix, déclara Molay. Elle a été brodée par un Italien. Le travail des fils d’or, à lui seul, équivaut aux revenus de ce manoir. Mais venez, Sir Hugh, je vais vous montrer autre chose.
    Ils ressortirent de la cellule. Jacques de Molay referma soigneusement la porte et Branquier remit le panneau de bois à sa place. Puis ils longèrent à nouveau la galerie et gravirent quelques marches. En haut, deux soldats barraient l’accès à l’escalier qui menait à une soupente. Ils s’écartèrent sur un ordre bref de leur supérieur qui ouvrit la porte et fit signe à Corbett d’entrer. La longue pièce, mal aérée, était éclairée par une fenêtre ovale située au-dessus d’une estrade rudimentaire où se dressait un autel en bois, décoré de candélabres.
    — Fouillez-la bien ! lança Branquier sur un ton de défi.
    — Inutile, répliqua Corbett. Elle est aussi vide que la cervelle d’une grue !
    Il regarda le plafond en pente et aperçut le ciel par les interstices entre les tuiles. Il se dirigea vers l’autel et remarqua deux coussins sur le sol. Il ramassa des fragments de cire séchée sur l’autel.
    — Il n’y a rien ici ! aboya l’argentier.
    Il semblait mal à l’aise, néanmoins, et même effrayé d’être dans cette pièce.
    — Alors, pourquoi ces gardes ?
    Pris de court, Branquier ouvrit la bouche pour répondre. Jacques de Molay fut plus rapide.
    — Comme vous êtes soupçonneux, Sir Hugh ! Nous appartenons au Temple. Nous avons notre rituel et nos cérémonies.
    — Vous avez, pourtant, une fort belle chapelle, en bas.
    C’est vrai, concéda le grand maître. Mais allez dans n’importe quelle communauté religieuse d’York, que ce soit les cisterciens, les chartreux, les frères de la Sainte-Croix, les frères du Sac, tous ont leurs propres chancelleries et chapelles, loin des regards du public. C’est la

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