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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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quand j’ai remarqué qu’il avait l’air étonné. Il avait vu mes mains, papa. Il a tiré son épée et a couru jusqu’à nous avant d’obliger Romeu à se battre. Il l’a tué devant moi.
    — Il aurait pu s’agir d’une ruse de sa part, pour vous convaincre, dame Isabel et toi, de son innocence. Peut-être s’est-il dit que l’enlèvement avait échoué et qu’il lui fallait se retirer de ce complot.
    — Oh, papa ! Il était vraiment étonné. Je ne pense pas qu’il ait pu feindre une telle expression. Il n’est pas sournois, affirma-t-elle. Si vous le connaissiez ! Il n’y a en lui ni ruse ni duplicité et il ne pourrait même pas imaginer une machination aussi abjecte. S’il essayait seulement, il en deviendrait rouge de honte. Je ne sais pas comment il a pu survivre à ceci, ajouta-t-elle avec dédain.
    — Souviens-toi que je lui ai parlé. Ce jeune homme m’a impressionné par sa singulière honnêteté et sa franchise. Mais il s’est peut-être mêlé, sans bien s’en rendre compte, d’une chose trop dangereuse pour qu’il s’en échappe à présent.
    — Mais, papa, c’est l’innocence même !
    — Et comment se fait-il que ma fille connaisse si bien les secrets de son cœur ? Et pourquoi plaide-t-elle sa cause avec tant de ferveur ?
    — Oh, papa, dit-elle avec impatience, chacun peut connaître les secrets de son cœur après un moment de conversation avec lui. Il est trop candide pour mon goût. Il n’a pas le sens de l’humour… disons pas assez, et ce n’est pas un esprit très subtil, ajouta-t-elle, avant de se sentir honteuse. Je le crois inquiet ou malheureux pour une raison que j’ignore. Dame Isabel est tombée amoureuse de lui, même si elle le nie. Et lui d’elle. J’en suis certaine. Il rougit de façon charmante quand il lui parle. Il n’a fait d’avances à aucune de nous. C’est un gentilhomme tout à fait honnête. Presque trop honnête, en fait, conclut-elle.
    — J’en suis désolé. Non pas qu’il soit honnête, mais que dame Isabel l’aime. C’est malheureux, mais elle ferait mieux de se préparer au pire. Ce jeune homme s’est mis dans une position impossible. Même si je pouvais l’aider de quelque façon que ce soit, il me serait impossible de rien faire aujourd’hui. Et demain il sera probablement trop tard pour le sauver.
    — Mais, papa… ce n’est pas juste. Le Seigneur ne veut certainement pas qu’un homme meure injustement parce qu’on ne peut rien faire pour lui le jour du sabbat.
    Elle enfonça les ongles dans la paume de sa main pour ne pas éclater en sanglots.
    — Ma chérie, dit Isaac, si je savais mon aide susceptible de le préserver d’une mort injuste, chrétien ou pas, sabbat ou pas, je pourrais tenter d’intervenir. Mais je crois qu’il n’y a rien que je puisse faire.
    — Pourquoi devez-vous toujours vous montrer si prudent ?
    Elle était pleine de détermination, à présent.
    — Si vous ne l’aidez pas, je le ferai. Si dame Isabel faisait appel à son père, il l’aiderait, mais je suis certaine qu’elle ignore les dangers qu’il court. Les sœurs ne lui diront rien. Cet endroit ressemble parfois à une prison.
    Raquel saisit fermement son père par le bras.
    — Papa, je dois aller voir dame Isabel.
    — Maintenant ? fit Isaac.
    — Je ne peux attendre le coucher du soleil. Puis-je envoyer Yusuf lui porter un message ? Ensuite je m’en irai.
    — Tu te proposes d’aller par les rues et de te rendre seule au couvent ?
    — Je pensais que vous laisseriez peut-être Yusuf m’accompagner, suggéra-t-elle d’un ton incertain.
    — Seule, avec un enfant ? Il est vif et intelligent, mais il n’est pas de taille à protéger une femme seule. Et comment reviendras-tu ?
    — Je passerai la nuit au couvent et je rentrerai demain matin. Je trouverai quelque chose à raconter.
    — Laisse d’abord Yusuf aller au couvent porter ton message. Il pourra en profiter pour savoir ce qu’il advient de Tomas.
    — Dois-je remettre le livre à sa place avant de partir, seigneur ?
    — Oui, dit Raquel. Et je vais écrire quelques lignes à dame Isabel.
     
    Tandis que les spectateurs bavardaient et que les officiers du tribunal spéculaient sur l’heure à laquelle ils pourraient souper, un petit garçon se glissa par une porte entrouverte pour faire courant d’air. Il se cacha de groupe en groupe et s’avança ainsi dans le prétoire, où il se dissimula sous un banc, prêt à tout

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