Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
cerf.
    — Ayla, tu vois celui qui est près du grand buisson ?
Là-bas, un peu à l’écart des autres ? (La jeune femme acquiesça d’un signe
de tête.) Je crois que nous pouvons l’isoler facilement. Essayons.
    Ils se concertèrent avant d’adopter une stratégie, puis se
séparèrent. Loup ne quittait pas Ayla des yeux et, à son signal, il bondit vers
le cerf qu’elle lui indiquait, suivi de Whinney et sa cavalière. Jondalar
arrivait d’en face, une sagaie engagée dans le propulseur.
    Les cerfs avaient senti le danger et ils bondirent dans toutes
les directions. Celui que les chasseurs avaient repéré s’enfuit devant la femme
et le loup qui le chargeaient et fonça droit sur Jondalar. Il arriva si près
que Rapide pila net.
    Jondalar était prêt à utiliser son propulseur, mais le jeune
étalon le déséquilibra. Le cerf bifurqua pour fuir l’homme et le cheval qui lui
barraient le chemin, et tomba sur l’énorme loup. Terrorisé, il fit volte-face
et s’élança pour passer entre Ayla et Jondalar.
    Ayla exerça une légère pression sur les flancs de Whinney tout
en visant l’animal en fuite. La jument obtempéra et poursuivit le cerf pendant
que Jondalar, revenu de ses émotions, déclenchait son arme au même moment qu’Ayla.
    Les deux sagaies le transpercèrent presque simultanément, et le
cerf s’arrêta par saccades. Il tenta de fuir une dernière fois, mais c’était
trop tard. Les sagaies avaient atteint leur cible et la bête chancela, puis s’écroula.
    La plaine s’était vidée. Le troupeau s’était dispersé, mais les
deux chasseurs sautèrent de cheval sans y prêter attention. Jondalar sortit son
couteau à manche d’os, empoigna les andouillers veloutés, tira la tête du cerf
en arrière, et lui trancha la gorge. Ils contemplèrent en silence la mare de
sang qui se formait autour de la tête de l’animal. La terre assoiffée but le
liquide gluant.
    — Quand tu retourneras près de la Grande Terre Mère,
remercie-La de notre part, demanda Jondalar au cerf mort à ses pieds.
    Ayla approuva d’un signe de tête. Elle était habituée à ce
rituel. Jondalar prononçait ces paroles chaque fois qu’ils tuaient un animal,
même un petit, et ce n’était jamais machinal. Il parlait avec chaleur et
respect, et ses remerciements étaient sincères.
    Les pentes des collines s’accentuèrent et des bouleaux se
mêlèrent aux arbustes, puis des charmes, des hêtres, et quelques chênes. A
basse altitude, la région ressemblait aux collines boisées du delta. Mais à
mesure qu’ils montaient, ils commencèrent à voir des sapins, des épicéas, des
pins et quelques mélèzes parmi les immenses arbres à feuilles caduques.
    Ils parvinrent dans une clairière, sorte de mamelon surplombant
les bois. Jondalar s’arrêta pour s’orienter et Ayla en profita pour admirer la
vue. Ils étaient plus hauts qu’elle ne l’avait cru. Par-dessus les forêts, elle
apercevait à l’ouest la Grande Rivière Mère. Tous ses chenaux s’étaient
rejoints et le fleuve serpentait entre des murailles rocheuses. A présent, elle
comprenait pourquoi Jondalar avait tenu à contourner les gorges.
    — J’ai déjà franchi ce passage en bateau, expliqua-t-il. On
l’appelle la Porte.
    — La Porte ? s’étonna Ayla. Comme la porte d’un
enclos ? Ce qui ferme l’ouverture et empêche les animaux de sortir ?
    — Je ne sais pas pourquoi on l’appelle comme ça. Peut-être
le nom vient-il de là. Pourtant, cela ressemble davantage aux barrières qui
bordent le chemin menant à la porte. Le passage est assez long, j’aimerais t’y
emmener un jour en bateau. Tiens, c’est une idée, ajouta-t-il en souriant.
    Ils descendirent le mamelon et reprirent leur ascension de la
montagne. Un mur d’arbres gigantesques se dressa devant eux, première ligne d’une
forêt mixte de bois durs et d’arbres à feuilles persistantes. A peine
avaient-ils pénétré sous la sombre voûte feuillue qu’ils se retrouvèrent dans
un univers nouveau. Ils mirent du temps avant de s’accoutumer à la pénombre de
la forêt primitive. La fraîcheur de l’humidité et sa riche odeur de moisissure
les enveloppèrent aussitôt.
    Une mousse verte recouvrait le sol d’un épais tapis qui s’étendait
aux rochers, habillait indifféremment les arbres tombés depuis longtemps et les
troncs d’arbres morts ou les vivants. Le loup, qui courait devant, sauta sur
une souche moussue que le pourrissement

Weitere Kostenlose Bücher