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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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un bruissement d’ailes annonça l’envol d’une grande
outarde qu’Ayla aperçut soudain. Elle saisit la fronde ceignant son front. C’était
une solution pratique : les cheveux d’Ayla étaient maintenus et son arme
était à portée de main.
    Mais l’énorme outarde – avec ses dix kilos, c’était l’oiseau
le plus lourd des steppes – volait vite pour son poids et était déjà
hors d’atteinte avant qu’Ayla ait sorti une pierre de sa bourse. En regardant s’éloigner
l’oiseau moucheté, ailes blanches, ailerons noirs, elle regretta de ne pas
avoir deviné ce que Loup avait débusqué. L’outarde aurait composé un repas
délicieux pour eux trois, et fourni des restes copieux.
    — Dommage qu’on n’ait pas été assez rapide, regretta
Jondalar. Ayla remarqua qu’il rangeait une sagaie légère et son propulseur dans
leur étui.
    — Si seulement j’avais appris à me servir du Bâton Qui
Revient de Brecie, soupira Ayla en ajustant sa fronde autour de sa tête, c’est
tellement plus rapide ! Lorsque nous nous sommes arrêtés près du marécage
où les oiseaux nichaient, en allant chasser le mammouth, elle tirait si vite
que je n’en croyais pas mes yeux. Et elle pouvait toucher plus d’un oiseau à la
fois.
    — Oui, elle était habile. Mais elle s’était sans doute
exercée aussi longtemps que toi avec ta fronde. On n’acquiert pas une telle
adresse en une saison.
    — Si encore l’herbe n’était pas aussi haute, j’aurais vu ce
que Loup débusquait et ma fronde aurait été prête à temps. Je croyais qu’il
courait après un campagnol.
    — Tâchons d’ouvrir l’œil, recommanda Jondalar, Loup va
sûrement effrayer d’autres proies.
    — J’ai regardé, pourtant ! s’exclama Ayla, mais je n’ai
rien vu. (Elle leva les yeux pour s’assurer de la position du soleil et se
dressa sur Whinney, tentant de découvrir ce que les herbes cachaient.) Tu as
raison, de la viande fraîche ne nous ferait pas de mal. J’ai vu toutes sortes
de plantes bonnes à manger. J’allais m’arrêter pour en récolter, mais il y en
avait tant que j’ai décidé d’en cueillir plus tard. Au moins elles seront
fraîches, au lieu de se faner sous ce soleil brûlant. Il nous reste bien les
grillades de bison du Camp des Fougères, mais elles ne nous feront qu’un seul
repas. Et puis, inutile d’entamer les réserves de viande séchée en cette saison
où la viande fraîche abonde. Quand nous arrêtons-nous ?
    — Nous ne devons pas être loin de la rivière, l’air se
rafraîchit, et l’herbe haute pousse près de l’eau, d’habitude. Quand nous
serons arrivés près des berges, nous pourrons commencer à chercher un endroit
pour camper, en descendant le courant, répondit Jondalar qui se remit en route.
    Le mur d’herbes hautes s’étendait jusqu’au bord de la rivière,
et des arbres avaient commencé d’apparaître en approchant des rives humides.
Ils s’arrêtèrent pour laisser boire les chevaux, et descendirent de leur
monture afin d’étancher leur propre soif, en utilisant un petit panier
étroitement tressé qui leur servait à la fois de louche et de godet. Bientôt,
Loup surgit de l’herbe à son tour, se mit à laper bruyamment, puis se laissa
tomber avec un grand plouf et regarda Ayla, haletant, la langue pendante.
    — Loup a chaud, lui aussi, remarqua-t-elle en souriant. Il
a dû explorer les environs. Je me demande ce qu’il a découvert. Dans ces herbes
hautes, il voit davantage de choses que nous.
    — Oui, et je préférerais qu’on en sorte avant d’installer
notre campement. Je me sens comme enfermé là-dedans. J’aime bien voir ce qui se
passe autour de moi, déclara Jondalar en rejoignant son cheval.
    Il saisit Rapide par les poils durs de sa crinière, d’un bond
puissant il passa une jambe par-dessus le cheval, et, s’aidant des bras, il se
mit avec aisance à califourchon sur le dos du vigoureux étalon. Puis il le
guida sur le sol ferme, à l’écart de la rive boueuse, vers l’aval.
    Les grandes steppes étaient loin de se réduire à une gigantesque
étendue monotone d’épis ondulant gracieusement au rythme du vent. L’herbe
géante poussait dans les endroits très humides, riches aussi de plantes les
plus diverses. Dominée par des herbes de plus d’un mètre, pouvant atteindre
jusqu’à trois mètres cinquante – bluestems bulbeux, stipes, touffes
de fétuques – la prairie colorée comprenait aussi une variété

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