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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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dégager. Son petit essaya à
plusieurs reprises de la suivre dans sa fuite, puis il renonça et resta auprès
des autres femelles. Jondalar ne s’expliquait pas pourquoi la femelle noisette
s’obstinait à éviter les mâles en rut. La Mère n’attendait-Elle pas que les
mammouths femelles L’honorassent, elles aussi ?
    Comme si d’un commun accord tous avaient décidé une trêve pour
paître, la paix revint et les mammouths avancèrent lentement vers le sud en
arrachant sur leur passage touffe d’herbe après touffe d’herbe, à un rythme
régulier. Profitant de ce répit, la femelle noisette, la tête basse, l’air
harassé, s’efforça de se restaurer.
    Les mammouths passaient l’essentiel des journées et des nuits à
se nourrir. Ils avaient besoin chaque jour d’énormes quantités de fibres
végétales, même de piètre qualité. En hiver par exemple, ils arrachaient l’écorce
des arbres avec leur trompe. A ces centaines de kilos de nourriture quotidienne
digérée en douze heures, s’ajoutait une portion, minime mais indispensable, de
plantes à larges feuilles, succulentes et nourrissantes, ou parfois quelques
feuilles de saule, de bouleau ou d’aulne, plus riches que les herbes grossières
ou les carex, mais dont l’abus était toxique pour les mammouths.
    Lorsque les grands mammifères laineux se furent éloignés à une
distance respectable, Ayla attacha la laisse au cou du jeune loup, au moins
aussi intéressé qu’eux. Il mourait d’envie de s’approcher du troupeau, mais
Ayla ne voulait pas qu’il sème la pagaille. Elle avait le sentiment que la
vieille femelle qui dirigeait le troupeau acceptait leur présence, à condition
qu’ils restent à distance. Les chevaux montraient eux aussi quelques signes de
nervosité. A l’abri des hautes herbes, Ayla et Jondalar leur firent contourner
la clairière pour suivre les mammouths afin de continuer à les observer, car il
y avait dans l’air comme une attente fébrile. Un événement allait se produire.
Peut-être n’était-ce que l’achèvement de l’accouplement auquel ils étaient, en
quelque sorte, invités à assister ? Non, il s’agissait, semblait-il, de
plus que cela.
    Tout en suivant le troupeau, chacun à sa manière étudiait les
énormes bêtes. Ayla chassait depuis son plus jeune âge et elle avait souvent
observé les animaux, mais jamais ses proies n’avaient atteint une telle taille.
On ne chassait pas seul le mammouth. Il fallait constituer des groupes
importants et bien organisés. En vérité, elle avait déjà approché ces animaux
géants lorsqu’elle avait chassé avec les Mamutoï. Mais dans le feu de l’action,
il n’y avait pas de temps pour l’observation, et comment être sûr qu’une si
belle occasion se présenterait encore ?
    La tête d’un mammouth était massive et bombée – avec
des sinus offrant de larges cavités qui aidaient au réchauffement de l’air
glacial inhalé en hiver. La forme bombée du crâne était encore accentuée par
une bosse de graisse et un remarquable toupet de poils drus et foncés. La
nuque, courte et creusée, tombait sur un cou trapu que prolongeait une deuxième
bosse de graisse à hauteur du garrot, au-dessus de l’épaule. De là, le dos
descendait doucement jusqu’au bassin étroit aux hanches presque délicates. Pour
avoir déjà dépecé et mangé de la viande de mammouth, Ayla savait que la graisse
de la deuxième bosse était d’une autre qualité que celle de la couche de huit
centimètres stockée sous la peau du crâne, peau dure et elle-même épaisse de
deux centimètres. Elle était plus fine et plus savoureuse.
    Les mammouths avaient des pattes relativement courtes pour leur
taille, ce qui leur facilitait l’accès à la nourriture puisqu’ils mangeaient
surtout de l’herbe, et non, comme leurs cousins des climats chauds, les
feuilles des arbres. Rares étaient les arbres dans la steppe. Mais comme leurs
cousins, la tête des mammouths était très haut au-dessus du sol, trop grosse et
trop lourde pour qu’un long cou leur permette d’atteindre leur nourriture ou de
s’abreuver comme les chevaux ou les cerfs. Alors leur trompe s’était
développée, apportant l’herbe et l’eau jusqu’à la gueule.
    Le long mufle sinueux et pelucheux du mammouth était
suffisamment fort pour arracher un arbre ou bien soulever un énorme bloc de
glace et le lâcher ensuite de façon qu’il se brise en petits morceaux afin de
se désaltérer

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