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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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s’en
remettre. Et jusqu’à hier soir, il ignorait dans quelles circonstances c’était
arrivé. Il a toujours considéré les Têtes Plates comme des bêtes cruelles, et
aujourd’hui il est obligé de réviser son jugement, en partie grâce à toi, Ayla.
Ah, des années de haine à effacer !
    — Oui, mais toi, Roshario ? C’était ton fils.
    — Moi aussi, je les détestais. Et puis, la mère de Jetamio
est morte, et nous avons recueilli la petite. Elle n’a pas tout à fait pris la
place de Doraldo, mais elle était si malade et elle avait tellement besoin que
je m’occupe d’elle que j’ai peu à peu oublié la mort de mon fils. Plus je la
considérais comme ma fille, moins la perte de Doraldo me pesait. Dolando s’est
mis à aimer Jetamio, mais les garçons comptent davantage pour les hommes.
Surtout les garçons nés dans leur foyer. Il n’a jamais accepté que Doraldo
disparaisse si jeune, à l’aube de sa vie, affirma Roshario, les yeux brillants
de larmes. Maintenant, Jetamio aussi s’en est allée. J’ai longtemps hésité
avant de recueillir Darvo. J’avais peur qu’il ne meure jeune, lui aussi.
    — C’est toujours dur de perdre un enfant, déclara Ayla.
    Roshario crut apercevoir une ombre de douleur assombrir le
visage d’Ayla quand elle se leva pour aller préparer les remèdes. Elle revint
chargée de bols dans lesquels elle mettait ses gerbes. Roshario n’en avait
jamais vu de pareils. Les Shamudoï gravaient ou peignaient tous leurs outils,
ustensiles et récipients, et ceux de Shamud étaient à la fois peints et
sculptés. Les bols d’Ayla étaient délicatement poncés et d’une forme agréable,
mais ils étaient nus. Le grain du bois constituait leur seule décoration.
    — As-tu encore mal ? demanda Ayla en aidant Roshario à
s’allonger.
    — Un peu, mais de moins en moins, assura la femme pendant
qu’Ayla ôtait ses bandages.
    — On dirait que c’est désenflé, remarqua Ayla qui examinait
le bras de Roshario. C’est bon signe. Je vais remettre les attelles et la
bandoulière de peau au cas où tu voudrais te lever. Ce soir, je t’appliquerai
un emplâtre. Lorsque l’enflure sera complètement résorbée, je t’envelopperai le
bras dans de l’écorce de bouleau que tu garderas jusqu’à ce que l’os se
ressoude. Au moins pendant une lune et demie, expliqua-t-elle en ôtant
délicatement la peau de chamois humide pour examiner l’ecchymose causée par ses
manipulations de la veille.
    — De l’écorce de bouleau ? s’étonna Roshario.
    — Oui. Trempée dans l’eau chaude, elle se ramollit et
épouse la forme qu’on lui donne. Comme elle durcit en séchant, elle maintiendra
bien ton bras pour empêcher l’os de bouger. Cela te permettra d’aller et venir
sans danger.
    — Je ne serai plus obligée de rester couchée à ne rien
faire ? Je vais donc pouvoir me lever et me rendre utile ? s’exclama
Roshario, l’air ravi.
    — Tu ne pourras te servir que d’un bras, mais rien ne t’empêchera
d’aller sur tes deux jambes. C’est la douleur qui te clouait au lit.
    — Oui, c’est vrai.
    — Je voudrais faire une petite expérience avant de remettre
tes bandages. Essaie de bouger les doigts, si tu peux. Vas-y doucement, tu
risques d’avoir un peu mal.
    Ayla s’efforça de prendre un ton détaché. Si quelque lésion
interne empêchait Roshario de bouger les doigts, cela voudrait dire qu’elle ne
retrouverait pas l’usage complet de son bras. Les deux femmes observaient la
main de Roshario, le visage tendu. Elles sourirent en même temps avec
soulagement quand Roshario leva son majeur, puis tous les autres doigts.
    — Bravo ! s’exclama Ayla. Voyons si tu peux les plier
maintenant.
    — Oh, ça tire ! gémit Roshario.
    — Essaie de serrer le poing si ce n’est pas trop
douloureux.
    — Si, ça fait mal, mais j’y arrive.
    — Très bien. Montre jusqu’où tu peux bouger ta main.
Peux-tu la plier vers ton poignet ?
    Roshario grimaça et souffla, mais elle réussit à plier la main.
    — Bon, ça suffit, décréta Ayla.
    Loup émit une sorte de toux rauque pour annoncer l’arrivée de
Jondalar. Les deux femmes se retournèrent et sourirent en le voyant entrer.
    — Je viens voir si je peux me rendre utile. Veux-tu que je
t’aide à porter Roshario dehors ? demanda Jondalar.
    Apercevant le bras meurtri de Roshario, il détourna rapidement
les yeux. La chose enflée et la peau décolorée ne l’inspiraient

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