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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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lui-même, l’animal
marchait de long en large, hésitant à se lancer. Ayla lui siffla des
encouragements. Finalement le loup plongea bravement dans l’eau.
    Ils atteignirent la rive opposée sans incident, et frigorifiés.
Le vent qui mordit leurs jambes mouillées à leur descente de cheval n’arrangea
rien. Avec leurs mains, ils essorèrent l’eau qui dégoulinait sur leurs cuisses
et se hâtèrent d’enfiler leurs jambières et leurs bottes. Elles étaient
fourrées de peaux de chamois feutrées, cadeau d’adieu des Sharamudoï
particulièrement appréciable dans de telles circonstances. En se réchauffant,
leurs membres fourmillèrent de picotements.
    Dès qu’il atteignit la rive, Loup s’ébroua, et après l’avoir
examiné, Ayla constata avec satisfaction que le bain glacé n’avait pas aggravé
sa blessure.
    Ils retrouvèrent facilement la trace des chevaux et remontèrent
sur le dos de Rapide. Encore une fois, Loup tenta de les suivre, mais fut vite
distancé. Ayla se retournait souvent et le voyait avec inquiétude rapetisser
rapidement. Qu’il les eût retrouvés la nuit dernière apaisait ses craintes, et
en outre, lorsque Loup partait chasser de son côté, il les rattrapait toujours.
Elle n’aimait pas qu’il restât à la traîne, mais il était impératif de
retrouver Whinney.
    Ce ne fut que vers le milieu de l’après-midi qu’ils aperçurent
enfin les chevaux dans le lointain. A mesure qu’ils se rapprochaient, Ayla se
crevait les yeux à chercher sa jument. Elle crut entrevoir la robe louvette de
Whinney, mais n’aurait pu l’affirmer tant cette couleur était répandue dans la
bande. Le vent en tournant renseigna les chevaux sur leur présence, et ils s’enfuirent.
    — Ces chevaux-là ont déjà été chassés, remarqua Jondalar.
    Il se retint à temps d’ajouter ce qui lui traversa l’esprit :
il y a par ici des gens qui apprécient la viande de cheval. Inutile d’affoler
Ayla.
    Le troupeau distança rapidement le jeune étalon et ses deux
cavaliers. Ils continuèrent à le pister. C’était tout ce qu’ils pouvaient faire
pour l’instant.
    Pour une raison connue d’eux seuls, les chevaux obliquèrent au
sud vers la Grande Rivière Mère. Le relief s’éleva, le sol devint rocailleux et
l’herbe plus rare.
    Ils parvinrent alors à un vaste pré surplombant le paysage. De l’eau
miroitait en contrebas, et ils découvrirent qu’ils se trouvaient sur un plateau
dont ils avaient contourné la base quelques jours auparavant et que la rivière
qu’ils avaient traversée enserrait de ses bras avant de se jeter dans la Mère.
    Voyant que les chevaux se mettaient à brouter, ils s’approchèrent.
    — Regarde, Jondalar, la voilà ! s’écria Ayla.
    — Comment peux-tu en être aussi sûre ? Il y a
tellement de chevaux de cette couleur.
    C’était la vérité, mais Ayla connaissait trop bien sa jument
pour avoir l’ombre d’un doute, et lorsqu’elle siffla, Whinney leva la tête.
    — Tu vois c’est elle !
    Au deuxième sifflement, Whinney s’avança. Mais la femelle
dominante, une puissante et élégante jument à la robe tourdille [20] s’élança pour lui barrer la route. Le mâle se précipita à la rescousse. C’était
un extraordinaire cheval clair, à la crinière argentée, avec une raie grise le
long de l’échine, et une queue argentée qui paraissait presque blanche lorsqu’il
l’agitait. Les canons [21] étaient également argentés. Il obligea Whinney à réintégrer la bande en lui
mordillant les jarrets, sous le regard intéressé des autres femelles qui
observaient la scène avec nervosité. Sa tâche accomplie, il revint au galop
provoquer le jeune étalon. Il frappa du devant, rua et hennit, défiant Rapide
en combat singulier.
    Intimidé, le jeune étalon recula et au grand désespoir de ses
cavaliers, aucun encouragement, aucune cajolerie ne l’incitèrent à s’approcher.
Parvenu à distance respectable, il appela sa mère et le hennissement familier
de Whinney lui répondit. Ayla et Jondalar descendirent de cheval pour examiner
la situation.
    — Qu’allons-nous faire ? gémit Ayla. Ils ne la
laisseront jamais partir.
    — Ne t’inquiète pas, il y a un moyen. S’il le faut, nous
utiliserons nos propulseurs, mais je ne crois pas que ce sera nécessaire.
    Sa froide assurance calma Ayla qui n’avait même pas pensé aux
propulseurs. Elle ne voulait pas tuer de chevaux, mais elle était prête à tout
pour récupérer son

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