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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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comme si cela suffisait à les
arranger. Il décida d’adopter une autre méthode.
    — Si tu as vécu là-bas si longtemps, tu as dû connaître ma
mère. Je suis le fils de Marthona...
    Il allait poursuivre, mais l’expression qu’il lut sur le visage
de S’Armuna l’en dissuada. Son air bouleversé accentuait encore sa difformité.
    — Tu es le fils de Marthona, du foyer de Joconan ?
réussit-elle à articuler.
    — Non, ça c’est mon frère, Joharran. Je suis né dans le
foyer de Dalanar, l’homme avec qui elle s’est unie par la suite. Tu connais
Joconan ?
    — Oui, avoua S’Armuna en baissant les yeux.
    Elle s’absorba dans la contemplation de l’outre où l’eau
commençait à bouillir.
    — Alors, tu as forcément rencontré ma mère ! s’exclama
Jondalar avec fièvre. Puisque tu connais Marthona, tu sais que je ne suis pas
un menteur. Elle n’aurait jamais accepté cela de ses enfants. J’admets que cela
paraît invraisemblable – j’ai moi-même du mal à le croire – mais
la femme avec qui je voyage était sur le dos d’un des chevaux que vous poussiez
vers le précipice. C’est un cheval qu’elle a élevé, il n’appartenait pas à la
bande. Et maintenant, je ne sais même pas si elle est encore en vie. Il faut
absolument que tu expliques à Attaroa que je ne mens pas ! Il faut que je
retrouve cette femme. Que je sache si elle vit toujours !
    Le plaidoyer passionné de Jondalar ne provoqua aucune réaction
chez la femme. Elle ne détourna même pas les yeux de l’eau en train de
bouillir. Mais contrairement à Attaroa, elle ne mettait pas sa parole en doute.
Et pour cause : une des chasseresses d’Attaroa lui avait rapporté une
histoire de femme chevauchant parmi la bande de chevaux. Elle craignait que ce
fût un esprit et voulait que la chamane la rassure. S’Armuna se demandait s’il
ne s’agissait pas d’un phénomène surnaturel.
    — Tu as connu Marthona, n’est-ce pas ? insista
Jondalar, en s’approchant du feu pour attirer son attention.
    Devant le succès de sa première évocation de Marthona, il
essayait de faire réagir la chamane.
    — Oui, j’ai connu Marthona, admit-elle en le regardant de
son air impassible. Lorsque j’étais jeune, on m’a envoyée pour être instruite
par la zelandoni de la Neuvième Caverne. Assieds-toi ici.
    Elle ôta l’outre du feu et prit une peau bien douce. Il
tressaillit quand elle lava sa blessure avec la solution antiseptique qu’elle
avait préparée, mais il avait confiance en sa médecine. Après tout, elle la
tenait de son peuple.
    Après l’avoir nettoyée, S’Armuna examina la plaie.
    — Tu es resté évanoui assez longtemps, mais la blessure n’est
pas grave. Elle cicatrisera toute seule. Mais tu souffriras certainement de
maux de tête, ajouta-t-elle en détournant les yeux. Je vais te donner quelque
chose pour les calmer.
    — Non, je n’en ai pas besoin maintenant, mais j’ai encore
soif. Puis-je me servir ? demanda Jondalar en marchant vers la grosse
outre d’où S’Armuna avait puisé l’eau pour la préparation. Je te la remplirai,
si tu veux. Aurais-tu un bol ?
    Après avoir hésité, elle prit un bol sur une étagère et le lui
tendit.
    — Où puis-je remplir ton outre d’eau ? demanda-t-il
après s’être abreuvé.
    — Ne t’inquiète pas pour l’eau.
    Comprenant qu’elle ne le laisserait pas sortir librement, même
pour aller puiser de l’eau, il s’approcha d’elle et la dévisagea attentivement.
    — Nous n’étions pas en train de chasser les chevaux que
vous poursuiviez, assura-t-il. Et même si nous l’avions fait, Attaroa devrait
savoir que nous aurions offert quelque chose en échange. De plus, avec tous les
chevaux qui sont tombés dans le précipice, la viande ne doit pas manquer. Tout
ce que je souhaite, c’est qu’Ayla ne soit pas tombée avec eux. S’Armuna, il
faut que je la retrouve !
    — Tu l’aimes, n’est-ce pas ?
    — Oui, je l’aime.
    Il vit son expression changer. Un éclair de triomphe teinté d’amertume
passa dans ses yeux, en même temps qu’un sourire très doux éclairait son
visage.
    — Nous rentrions chez moi pour nous unir, reprit-il. Je
dois aussi raconter à ma mère comment est mort mon jeune frère, Thonolan. Nous
voyagions ensemble, mais il... il est mort. Elle aura de la peine. C’est triste
de perdre un fils.
    S’Armuna approuva d’un air grave, mais s’abstint de tout commentaire.
    — Les funérailles de

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