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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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souvent mourir.
Mais d’avoir vu quelqu’un ramasser deux pierres dans une rivière, et à l’aide
de ces deux seuls cailloux, de sa dextérité et de son savoir-faire, lui avoir
offert la possibilité de changer son destin, marqua durablement Doban. Il n’osait
pas encore le demander – il se méfiait toujours de tout le monde – mais
son plus cher désir était d’apprendre à fabriquer des outils.
    Jondalar, conscient de l’intérêt du jeune garçon, aurait aimé
avoir plus de silex pour commencer à lui enseigner les rudiments du métier. Ce
peuple va-t-il à un Rassemblement ou une Réunion d’Été où l’on peut échanger
des idées, des informations et des marchandises ? s’interrogeait-il. Cette
région devait certainement posséder des tailleurs de silex susceptibles d’enseigner
leur savoir à Doban. Il avait besoin d’une activité où être boiteux n’aurait
pas d’importance.
    Jondalar tailla quelques échantillons de propulseur en bois pour
montrer aux hommes à quoi ressemblaient ces engins et comment les façonner.
Aussitôt, plusieurs d’entre eux s’attelèrent à la tâche. Il tailla aussi des
pointes de sagaie en silex, et découpa de fines lanières de cuir dans leurs
peaux les plus robustes pour fixer les pointes sur les hampes. De son côté,
Ardemun découvrit l’aire d’un aigle royal et rapporta d’excellentes plumes. Il
ne leur manquait plus que les hampes.
    Afin d’essayer d’en tailler une avec les maigres matériaux à sa
disposition, Jondalar découpa une planche longue et assez mince. Il s’en servit
pour enseigner aux jeunes comment fixer la pointe et attacher les plumes, il
leur montra comment tenir le propulseur et leur expliqua les techniques de jet.
Mais façonner une bonne hampe à partir d’une simple planche était un travail
long et fastidieux, le bois était sec et cassant, sans souplesse.
    Il lui fallait de jeunes arbres bien droits, ou des branches
assez longues qu’il pût redresser, encore qu’il aurait aussi besoin de les
chauffer sur un feu. Son confinement lui pesait. Si seulement il pouvait aller
chercher de quoi fabriquer ses hampes ! Comment persuader Attaroa de le
laisser sortir ? Le soir avant de s’endormir, lorsqu’il fit part de ses
sentiments à Ebulan, l’homme le regarda d’un air bizarre, hocha la tête et se
retourna sur sa couche. Cette réaction étrange surprit Jondalar, mais il l’oublia
vite et sombra dans le sommeil.
    De son côté, Attaroa pensait beaucoup à Jondalar. Elle se
réjouissait de la distraction qu’il lui offrirait pendant le long hiver. Elle s’imaginait
déjà qu’elle le dominait, qu’il se pliait à ses volontés, et qu’elle étalait sa
puissance aux yeux de tous, prouvant sa supériorité sur le beau géant blond.
Quand elle en aurait terminé avec lui, elle avait d’autres projets. Elle se
demandait s’il était mûr pour sortir et travailler. Epadoa lui avait fait part
des changements qu’elle avait flairés dans l’Enclos, et de ses soupçons
concernant l’étranger, mais elle n’avait apporté aucune preuve tangible.
Peut-être était-ce le moment de séparer le Zelandonii  des autres hommes. Elle
songea à le renvoyer dans la cage. Ce serait un bon moyen de rendre les hommes
nerveux et inquiets.
    Dans la matinée, elle demanda à ses femmes de lui fournir une
équipe de travailleurs et d’y inclure le Zelandonii. La perspective de voir
autre chose que la terre nue et la palissade oppressante réjouit Jondalar. C’était
la première fois qu’on l’autorisait à sortir de l’Enclos pour travailler, il n’avait
aucune idée de ce qu’Attaroa lui préparait, mais il espérait trouver de jeunes
arbres bien droits. Les rapporter dans l’Enclos serait une autre histoire.
    Plus tard, ce même jour, Attaroa, paradant avec la pelisse de
Jondalar, sortit de sa caverne accompagnée de deux de ses femmes et de S’Armuna.
Les hommes avaient transporté des os de mammouth et les entassaient à l’endroit
où Attaroa l’avait exigé. Ils avaient travaillé depuis le matin sans manger et
sans boire. Jondalar n’avait pas encore eu l’occasion de chercher ses hampes et
encore moins de trouver un moyen de les couper et de les rapporter au Camp des
Hommes. Il était surveillé de près, et on ne lui laissait pas le temps de se
reposer. Il avait faim, il avait soif, il était déçu, épuisé et fou de rage.
    Jondalar reposa le fémur qu’il portait avec Olamun, et se
redressa

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