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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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cet homme désire savoir où tu as appris
à parler.
    — Quand cette femme était enfant, peuple et famille
disparurent lorsque la terre trembla. Cette femme a été élevée par un clan,
expliqua Ayla.
    — Cet homme ne connaît pas de clan qui ait élevé une femme
des Autres, fit l’homme.
    — Le clan de cette femme vit très loin. L’homme connaît-il
le fleuve que les Autres nomment la Grande Mère ?
    — C’est notre frontière, fit l’homme d’un geste impatient.
    — La rivière va plus loin que beaucoup l’imaginent, et
tombe dans une mer, à l’est. Le clan de cette femme vit à la fin de la Grande
Mère.
    L’homme la regarda, incrédule, puis l’étudia attentivement.
Contrairement au Peuple du Clan qui utilisait un langage de signes comprenant
les mouvements inconscients du corps, ce qui rendait tout mensonge impossible,
le Peuple des Autres ne parlait qu’avec des mots et cachait souvent ses
pensées. Il ne découvrit aucun signe de dissimulation, mais l’histoire de cette
femme paraissait invraisemblable.
    — Cette femme voyage depuis le début de la dernière saison
chaude, précisa Ayla.
    Il montra des signes de nervosité, et Ayla comprit qu’il
souffrait énormément.
    — Que veut la femme ? Autres sont partis, pourquoi la
femme reste-t-elle ?
    Il savait qu’elle lui avait sauvé la vie, et avait aidé sa
compagne, ce qui impliquait qu’il lui devait une obligation. Elle deviendrait
alors presque sa parente. Cette pensée le troublait.
    — Cette femme est une guérisseuse. Cette femme aimerait
examiner la jambe de l’homme, fit Ayla.
    Il cracha son mépris.
    — La femme ne peut pas être une guérisseuse. La femme n’est
pas du Clan.
    Ayla se garda bien de protester. Elle prit le temps de la
réflexion et tenta une nouvelle approche.
    — Cette femme désire s’entretenir avec l’homme des Autres.
L’homme accéda à sa requête. Ayla se leva et marcha à reculons, avant de se
retourner pour rejoindre Jondalar.
    — Vous arrivez à vous comprendre ? demanda-t-il. Je
vois bien que tu fais des efforts, mais le clan où tu as vécu habite si
loin !
    — J’ai essayé le langage ordinaire de mon clan, mais sans
succès. J’aurais dû m’en douter. Heureusement que j’ai pensé à utiliser le
langage ancestral. Nous nous comprenons parfaitement, maintenant.
    — Tu prétends que le Clan parle un langage compris de
tous ? Où qu’ils habitent, ils se comprennent ? J’ai du mal à te
croire.
    — Évidemment. Mais n’oublie pas que le langage ancestral
fait partie de leur mémoire innée.
    — Tu veux dire qu’en naissant ils savent déjà parler comme
ça ? Un bébé comprendrait ?
    — Non, c’est plus compliqué. Ils naissent avec la mémoire,
mais ils ont besoin qu’on leur apprenne à l’utiliser. J’ignore comment ça
fonctionne, je n’ai pas cette mémoire-là, mais je crois qu’il s’agit davantage
d’un « rappel » de quelque chose qu’ils savent déjà. En principe, un
seul rappel suffit et le mécanisme est en place. C’est pour ça que certains d’entre
eux me croyaient stupide. J’apprenais si lentement ! Je me suis exercée à
mémoriser le plus vite possible, mais cela n’a pas été facile. Rydag possédait
la mémoire, mais il n’avait personne pour lui apprendre à s’en servir... C’est
la raison pour laquelle il ne connaissait pas les signes avant mon arrivée.
    — Toi, lente à apprendre ! s’exclama Jondalar. Je n’ai
jamais rencontré quelqu’un qui apprenait les langues aussi vite que toi.
    — C’est différent, fit-elle, dédaignant le compliment. Les
Autres possèdent une sorte de mémoire pour les mots, nous apprenons à
reproduire les sons que nous entendons autour de nous. Apprendre une nouvelle
langue consiste seulement à retenir un autre arrangement des sons. Même si tu
fais des fautes, on te comprend. Son langage est plus difficile pour nous, mais
ce n’est pas ça qui m’inquiète. Le problème, c’est l’obligation.
    — L’obligation ? Quelle obligation ?
    — Il ne l’admettra jamais, mais il souffre terriblement. Je
veux l’aider, je veux réparer sa jambe. J’ignore comment ils rentreront dans
leur clan, mais nous verrons cela plus tard. Il faut d’abord soigner sa jambe
cassée. Mais il a déjà une dette envers nous, et il sait, puisque je comprends
sa langue, que je connais l’existence des obligations. S’il croit que je lui ai
sauvé la vie, c’est une dette de

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