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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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trouvé tes outils d’excellente qualité, et il a
admiré ton travail. Sinon, il n’aurait jamais accepté tes béquilles, ni ton
gage, expliqua Ayla.
    — Que pouvait-il faire ? J’ai accepté sa dent. J’ai
trouvé le cadeau étrange, mais j’ai compris le geste. Quel qu’ait été son gage,
je l’aurais accepté de toute façon.
    — Lui, s’il avait jugé ton cadeau inadéquat, il l’aurait
refusé, mais il n’y avait pas que cela. S’il ne t’avait pas respecté, il n’aurait
pas accepté ta parcelle d’esprit en échange de la sienne. Il s’estime trop. Il
aurait préféré vivre avec un vide, un trou, que de posséder une parcelle d’esprit
sans valeur.
    — Décidément, ce Peuple du Clan est bien subtil. Il y a
tellement de nuances que cela devient trop compliqué pour moi.
    — Crois-tu que les Autres soient tellement
différents ? Je n’arrive toujours pas à saisir toutes leurs nuances. Mais
ton peuple est plus tolérant. Ils se rendent davantage visite, voyagent
davantage, accueillent les étrangers plus volontiers. Je suis sûre d’avoir
commis des impairs, mais les Autres ne les ont pas relevés parce que j’étais
une hôte et qu’ils comprenaient que les coutumes de mon peuple étaient sans
doute différentes des leurs.
    Mon peuple est le tien, Ayla, assura Jondalar avec
bienveillance. Ayla le dévisagea d’un air perplexe.
    — Je l’espère, Jondalar. Je l’espère sincèrement,
finit-elle par déclarer.
    La forêt de sapins et d’épicéas commença à s’éclaircir et
les arbres se rabougrirent au fil de l’ascension des voyageurs. La végétation
avait cessé de faire écran, mais leur chemin qui longeait la rivière les conduisit
par de profondes vallées et des affleurements qui les empêchaient de voir les
hauteurs avoisinantes. A un coude de la rivière, un torrent qui tombait de la
montagne se jetait dans la Moyenne Mère. L’air glacial, qui gelait les os jusqu’à
la moelle, avait paralysé l’eau dans sa chute, et les vents coupants avaient
sculpté des formes grotesques dans la cascade de glace. Des caricatures de
créatures vivantes, prisonnières des glaces, semblaient comme pétrifiées au
moment de l’envol. On aurait dit qu’elles savaient le changement de saison
proche, et attendaient leur libération avec impatience.
    L’homme et la femme conduisirent avec prudence les chevaux parmi
les blocs de glace, contournèrent la cascade gelée et gravirent la pente
escarpée. Ils s’arrêtèrent soudain, éblouis par le glacier qui s’étalait enfin
devant eux. Ils l’avaient déjà entr’aperçu, mais cette fois le plateau de glace
semblait proche à le toucher du doigt. Mais ce n’était qu’une illusion d’optique.
Le majestueux glacier était beaucoup plus éloigné qu’il ne paraissait.
    Ils scrutèrent le tortueux torrent gelé qui disparaissait hors
de leur vue en zigzaguant. Il réapparut plus haut parmi une multitude de cours
d’eau qui perlaient du glacier comme autant de rubans argentés. Dans le
lointain, des montagnes bordaient le plateau de glace, entourées de crêtes aux
pics gelés d’un blanc si pur que ses reflets bleutés semblaient miroiter dans l’azur
du ciel.
    Au sud, les deux pics jumeaux qui les avaient accompagnés
avaient disparu depuis longtemps. Un nouveau piton, qui était apparu à l’ouest,
s’estompait à l’est, et les crêtes de la chaîne méridionale qu’ils avaient
longée scintillaient toujours au sud. Une double chaîne d’un massif plus ancien
se détachait au nord. La rivière était très proche de la nouvelle chaîne
calcaire dont ils escaladaient la pente en direction du sud-ouest, vers la
source de la Mère.
    La végétation changeait. Les épicéas et les sapins argentés
furent remplacés par les mélèzes et les pins sur les sols acides qui
recouvraient à peine la roche imperméable. Mais ils étaient loin des
sentinelles majestueuses des terres moins élevés. Les voyageurs avaient atteint
une parcelle de taïga montagneuse, jonchée de semper virens rachitiques
recouverts d’une couche de neige et de glace soudée aux branches une grande
partie de l’année. L’arbre qui avait le malheur de s’élever au-dessus de ses
frères était impitoyablement étêté par les vents coupants qui taillaient les
cimes à un niveau uniforme.
    Le petit gibier se déplaçait facilement le long des pistes qu’il
avait tracées autour des arbres, mais le gros gibier devait se frayer un chemin
en

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