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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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force. Jondalar décida de s’éloigner du petit torrent qu’ils remontaient, l’un
de ceux qui formeraient les débuts de la Grande Mère, et d’emprunter une piste
tracée dans le fourré dru des conifères.
    Peu à peu, la végétation s’éclaircit et ils purent apercevoir
une région dépouillée de futaie. Mais la vie était tenace. Des arbrisseaux
nains et des herbacées s’y étaient développés, ainsi qu’une herbe épaisse en
partie enfouie sous un manteau de neige.
    On trouvait une végétation similaire, mais beaucoup plus
abondante, dans les régions septentrionales de moindre altitude. Des arbres à
feuilles caduques réussissaient à survivre dans certains coins protégés des régions
boréales. A l’extrême nord, les arbres, quand il y en avait, étaient chétifs et
rabougris, et à proximité de l’immense glacier seules les plantes qui pouvaient
achever rapidement leur cycle survivaient.
    Au-delà de la limite supérieure de la forêt, de nombreuses
plantes s’étaient adaptées à la rudesse de l’environnement. Ayla remarquait les
changements avec intérêt, et regrettait de ne pas avoir plus de temps à y
consacrer. Elle avait vécu dans des montagnes plus au sud où la végétation, à
cause de l’influence de la mer intérieure, était celle d’un climat froid
tempéré. Ce qu’elle découvrait dans ces régions glaciales la passionnait.
    Les saules majestueux qui déployaient leur grâce le long de
chaque rivière, torrent, ou du moindre ruisseau capable de retenir une parcelle
d’humidité, n’atteignaient pas la hauteur des arbustes ; les bouleaux et
les pins étaient réduits en arbrisseaux rampants. Des tapis de myrtilles et d’airelles,
à peine hauts de dix centimètres, recouvraient le sol. Les squelettes aux branches
atrophiées témoignaient d’une abondance de plantes, mais Ayla n’arrivait pas à
les identifier, et elle se demandait à quoi ressemblaient ces prairies en été.
    On était au cœur de l’hiver, Ayla et Jondalar n’avaient aucune
idée de la beauté de la végétation pendant les saisons plus clémentes. Ils ne
virent aucun rosier sauvage, aucun rhododendron colorer le paysage de leurs
bouquets roses ; point de crocus ou d’anémones, point de belles gentianes
bleues ou de narcisses jaunes ne se risquaient à affronter les vents ; ni
primevères ni violettes n’égayeraient le paysage de leur splendeur multicolore
avant les premières chaleurs du printemps. Pas de campanules, de séneçons, de
marguerites, de raiponces, de saxifrages, de lis, d’œillets, de napels ou d’edelweiss
pour adoucir la monotonie des prés hivernaux gelés.
    Mais une autre vision terrifiante les attendait. Une forteresse
de glace, qui reflétait le soleil avec la magie d’un diamant, leur barrait le
chemin. Sa pure blancheur cristalline scintillait de reflets bleutés qui en
camouflaient les défauts, crevasses, tunnels, grottes et poches qui criblaient
le magnifique joyau.
    Ils avaient enfin atteint le glacier.
    En grimpant vers la crête érodée de la montagne qui supportait
la couronne de glace, ils ignoraient si le petit ruisseau qu’ils longeaient
était la continuation du fleuve qui avait été leur compagnon de route pendant
si longtemps. La mince traînée gelée se mêlait aux innombrables ruisselets qui
attendaient le printemps pour déverser leurs cascades sur la roche cristalline
du haut plateau.
    La Grande Rivière Mère qu’ils avaient suivie depuis le vaste
delta par lequel elle se vidait dans la mer intérieure, le fleuve immense qui
avait guidé leurs pas tout au long de ce Voyage ardu, avait disparu. Ayla et
Jondalar ne tarderaient pas à abandonner le petit ruisseau aux eaux
emprisonnées dans la glace, et devraient poursuivre leur Voyage avec le soleil
et les étoiles pour seuls guides, et les repères dont Jondalar espérait se
souvenir.
    Au-dessus de la prairie, la végétation avait presque disparu.
Seuls, algues, lichens et mousse accrochés aux rochers arrivaient à survivre.
Ayla avait commencé à nourrir les chevaux avec l’herbe qu’ils avaient emportée.
Sans leur double épaisseur de fourrure, ni les chevaux ni le loup n’auraient
résisté. Heureusement la nature les avait adaptés au froid glacial. Dépourvus
de cette épaisse laine, les humains avaient remédié à cette infériorité en
utilisant les fourrures des animaux qu’ils chassaient. Sans elles, ils n’auraient
pas survécu. D’un autre côté, sans la

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