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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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protection du feu et des fourrures de
leurs proies, leurs ancêtres ne se seraient jamais aventurés vers le nord.
    Les bouquetins, les chamois et les mouflons étaient chez eux
dans les hauts pâturages, mais n’y restaient pas si tard dans la saison. Les
chevaux, eux, ne grimpaient jamais à une telle altitude, mais Whinney et Rapide
avaient le pied sûr.
    Tête basse, les chevaux hissaient le matériel et les pierres qui
brûlent indispensables à la survie des voyageurs. Les cavaliers, guidant leur
monture, cherchaient un endroit plat pour planter la tente, contre le froid
intense et le vent coupant. L’entreprise était harassante, et même Loup n’éprouvait
plus l’envie d’explorer les environs comme à son habitude.
    — Je n’en peux plus, gémit Ayla, alors qu’ils ployaient
sous les rafales. J’en ai assez du vent, assez du froid. J’ai l’impression qu’il
ne fera plus jamais chaud. Je ne savais pas qu’il pouvait exister un froid
pareil !
    Jondalar hocha la tête d’un air approbateur. Lui savait que le
froid allait encore empirer. Il surprit le regard qu’Ayla jeta vers la masse
colossale de glace, et comprit que le froid n’était pas sa seule inquiétude.
    — Allons-nous vraiment traverser toute cette glace ?
demanda-t-elle, affichant enfin les véritables raisons de sa peur. Est-ce
vraiment faisable ? Je ne sais même pas si nous réussirons à monter sur le
plateau.
    — Ce n’est pas facile, mais je l’ai déjà fait avec
Thonolan. D’ailleurs, pendant qu’il fait encore jour, je vais chercher le
meilleur passage pour les chevaux.
    — J’ai l’impression que nous voyageons depuis toujours,
Jondalar. Combien de chemin nous reste-t-il ?
    — Nous ne sommes pas encore à la Neuvième Caverne, mais ce
n’est plus très loin. Ce n’est rien à côté de ce que nous avons déjà fait. Après
avoir franchi le glacier, nous serons presque arrivés à la Caverne de Dalanar
où nous nous reposerons un moment. Tu feras sa connaissance, et celle de Jerika
et des autres. J’ai hâte de montrer à Dalanar et Joplaya les techniques de
taille du silex que m’a enseignées Wymez. Nous pourrons rester quelque temps
chez eux, et arriver tout de même avant l’été.
    L’été ! Ayla était abattue. Mais nous sommes en
hiver ! se dit-elle. Si elle avait pu imaginer à quel point le Voyage
serait long, elle n’aurait peut-être pas été si pressée de suivre Jondalar.
Elle se serait appliquée davantage à le convaincre de rester chez les Mamutoï.
    — Allons jeter un coup d’œil à ce glacier, proposa
Jondalar. Voyons comment nous pouvons escalader le dernier obstacle. Après nous
vérifierons que nous avons tout le matériel qu’il nous faut pour traverser.
    — Il faudra entamer la réserve de pierres qui brûlent pour
faire du feu ce soir. Il n’y a aucun combustible par ici. Il faudra aussi faire
fondre de la glace... Enfin, ce n’est pas ça qui manque !
    Seules quelques rares poches retenaient encore une quantité
négligeable de neige. Jondalar n’était venu qu’une fois par cette route, mais
la neige était plus abondante dans son souvenir. Il ne se trompait pas. Ils
étaient dans la région sous le vent, et les chutes de neige épisodiques
arrivaient plus tard, au changement de saison. Jondalar et Thonolan avaient
affronté une tempête de neige en redescendant.
    L’hiver, les vents doux et humides qui soufflaient de l’océan
étaient aspirés par les hautes pressions qui régnaient au-dessus du glacier. L’air
humide se refroidissait, se condensait, et se changeait en neige qui ne tombait
que sur la glace, et nourrissait la panse de l’insatiable glacier.
    La glace qui recouvrait l’archaïque massif érodé circonscrivait
la précipitation à sa propre surface, aplanissant la calotte jusqu’à la
périphérie. L’air refroidi, asséché, descendait et courait sur les flancs de la
montagne, mais n’apportait pas de neige au-delà des limites du glacier.
    En cherchant un moyen d’escalader le rempart de glace, Jondalar
et Ayla remarquèrent des éboulis et des rochers soulevés par les dents du
glacier en marche.
    Par endroits, la roche archaïque du haut plateau affleurait au
pied du glacier. Le massif, plissé et soulevé par les pressions immenses qui
avaient créé les montagnes du sud, avait été autrefois un solide bloc
cristallin comprenant un haut plateau identique à l’ouest. Les forces qui
avaient secoué l’inébranlable montagne,

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