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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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encore
ses protège-sabots dont l’usure commençait à apparaître. Même une peau aussi
solide que celle de mammouth finissait pas s’élimer après un tel traitement.
    Après avoir rangé tout leur équipement, Ayla et Jondalar
allèrent chercher le canot et découvrirent que le fond était humide et
détrempé. Il fuyait.
    — Je n’ai pas très envie de traverser une rivière dans un
canot en pareil état, constata Jondalar. Que dirais-tu de l’abandonner ?
    — C’est préférable, à moins que nous voulions le tirer
nous-mêmes, fit Ayla. Les perches du travois sont restées sur le glacier, et il
n’y a pas d’arbre pour en tailler d’autres.
    — Voilà qui règle la question. Heureusement que nous n’avons
plus de pierres à transporter, et nos bagages sont tellement réduits que nous
pourrions les porter, même sans les chevaux.
    — S’ils n’étaient pas revenus, c’est ce que nous aurions
été obligés de faire pour partir à leur recherche, remarqua Ayla. Je suis
contente qu’ils nous aient retrouvés.
    — Moi aussi. Je m’inquiétais, dit Jondalar.
    Comme ils descendaient le versant sud-ouest de l’ancien
massif qui supportait le champ de glace désertique sur son sommet érodé, une
pluie fine se mit à tomber. Elle nettoya la neige sale accumulée dans les creux
ombragés de la forêt d’épicéas clairsemés qu’ils traversèrent. Un lavis de vert
colorait la prairie ocre et les buissons d’arbustes qui l’entouraient. Plus
bas, perçant le brouillard, on devinait le miroitement d’une rivière qui s’écoulait
d’ouest au nord en suivant la vallée tectonique. Au sud de la rivière, les
falaises montagneuses déchiquetées disparaissaient dans une brume pourpre dont
surgissait, tel un spectre, la haute chaîne recouverte de glace jusqu’à
mi-flancs.
    — Je suis sûr que Dalanar te plaira, disait Jondalar comme
ils chevauchaient paisiblement côte à côte. Et tu aimeras les Lanzadonii. La
plupart sont d’anciens Zelandonii.
    — Qu’est-ce qui les a poussés à fonder une nouvelle
Caverne ? demanda Ayla.
    — Je ne sais pas. J’étais trop jeune quand ma mère et
Dalanar se sont séparés, et je ne l’ai vraiment connu que lorsque je suis allé
vivre avec lui. Il nous a appris comment travailler la pierre, à Joplaya et à
moi. Je crois qu’il a décidé de fonder une nouvelle Caverne quand il a
rencontré Jerika, et il a choisi son emplacement après avoir découvert une mine
de silex. Les pierres des Lanzadonii commençaient déjà à être célèbres quand j’étais
encore un enfant.
    — Jerika, c’est sa compagne, et... Joplaya... c’est ta
cousine ?
    — Oui, ma proche cousine. C’est la fille de Jerika, née au
foyer de Dalanar. Elle taille très bien le silex, mais ne lui répète surtout
pas. Tu verras, elle est très drôle, toujours en train de plaisanter. Je me
demande si elle a trouvé un compagnon. Grande Mère, cela fait si
longtemps ! Ils seront surpris de nous voir !
    — Jondalar ! s’écria Ayla en baissant la voix. Regarde
là-bas, près des arbres. Un cerf !
    — Attrapons-le !
    Jondalar empoigna son propulseur, une sagaie, et commanda Rapide
d’une simple pression des genoux. Bien qu’il ne guidât pas sa monture avec la
même dextérité qu’Ayla, une année de chevauchée avait considérablement
perfectionné sa technique.
    Ayla poussa Whinney à la suite de Jondalar et engagea une sagaie
dans son propulseur. La jument, débarrassée de son travois, était d’autant plus
fringante. Le cerf, alerté par le bruit, s’enfuit en décrivant de larges bonds,
mais les deux cavaliers le prirent en tenailles et n’eurent aucun mal à l’abattre.
Ils le dépecèrent, choisirent les meilleurs morceaux, en gardèrent quelques-uns
à offrir au peuple de Dalanar, et laissèrent Loup se régaler des restes.
    Vers le soir, ils trouvèrent un torrent limpide qui dévalait la
pente à gros bouillons ; ils le suivirent jusqu’à un vaste pré planté de
quelques arbres, des fourrés bordaient le cours d’eau. Ils décidèrent d’installer
leur campement et de cuire leur chasse. La pluie s’était calmée et plus rien ne
les pressait.
    Le lendemain matin en sortant de la tente, Ayla s’arrêta
bouche bée, abasourdie par la beauté du spectacle. Elle crut rêver. Ils
venaient d’endurer des conditions climatiques impitoyables, un hiver glacial
dans un univers de désolation, quelques jours à peine avaient passé, et

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