Le grand voyage
tout prévu, poursuivit Joplaya. Nous nous enfuirons
et nous fonderons notre propre Caverne, comme l’a fait Dalanar. Bien sûr nous n’accepterons
que des tailleurs de silex.
Son rire semblait forcé et elle n’osait regarder que Jondalar.
— Tu vois ce que je te disais, Ayla ? fit Jondalar en
pressant la taille de Joplaya. Elle plaisante tout le temps.
Mais Ayla ne trouvait pas la plaisanterie si drôle.
— Sérieusement, Joplaya, tu ne t’es promise à
personne ?
— Echozar m’a demandé, mais je ne me suis pas encore
décidée.
— Echozar ? Je ne crois pas le connaître. C’est un Zelandonii
?
— Non, il est Lanzadonii. Il nous a rejoints il y a
quelques années, après que Dalanar l’a sauvé de la noyade. Il doit être encore
dans la caverne. Il est très timide. Tu comprendras quand tu le verras, il a l’air...
il est différent. Il n’aime pas rencontrer des étrangers, il ne veut pas aller
à la Réunion d’Été des Zelandonii. Mais quand on le connaît mieux, il est très
gentil. Et il donnerait sa vie pour Dalanar.
— Iras-tu à la Réunion d’Été cette année ? Viens au
moins assister à notre Cérémonie de l’Union. Oui, nous allons nous unir, Ayla
et moi, ajouta-t-il en pressant la taille d’Ayla, cette fois-ci.
— Je ne sais pas encore, fit Joplaya en baissant les yeux.
J’ai toujours su que tu ne t’unirais pas à Marona, mais je n’avais pas imaginé
que tu ramènerais une femme de ton Voyage.
En entendant le nom de la femme à qui il avait promis de s’unir
et qu’il avait abandonnée en partant, Jondalar se troubla, et ne remarqua pas
qu’Ayla se raidissait en voyant l’homme que Joplaya courait rejoindre à l’entrée
de la caverne.
— Jondalar ! Regarde cet homme !
La voix d’Ayla le surprit. Il l’observa. Elle était livide.
— Qu’est-ce qui ne va pas, Ayla ?
— On dirait Durc ! Ou en tout cas, mon fils lui
ressemblera quand il sera adulte. Jondalar, cet homme est un demi-Clan !
Jondalar examina l’homme plus attentivement. Ayla avait raison.
L’homme que Joplaya poussait vers eux avait l’apparence d’un
membre du Clan. Mais quand il approcha, Ayla remarqua des différences notables.
D’abord, il était presque aussi grand qu’elle.
Elle fit un geste furtif de la main, un geste que personne ne
pouvait remarquer, mais l’homme écarquilla les yeux, incrédule.
— Où as-tu appris ça ? demanda-t-il en lui renvoyant
son signe.
Sa voix était profonde, mais claire. Il n’avait pas d’accent,
pas de problème de prononciation. C’était bien un esprit mêlé.
— J’ai été élevée par un clan. Ils m’ont recueillie quand j’étais
toute petite. Je ne me souviens pas avoir eu une autre famille.
— Tu as été élevée par un clan ? s’exclama-t-il. Eux
ont maudit ma mère de m’avoir mis au monde ! dit-il d’un ton amer. Quel
est donc le clan qui a voulu de toi ?
— J’avais bien deviné qu’elle n’avait pas l’accent
mamutoï ! intervint Jerika.
On s’attroupait autour d’eux. Jondalar poussa un profond soupir
et se redressa. Il avait toujours su que les antécédents d’Ayla viendraient à
la surface un jour ou l’autre.
— Lorsque j’ai connu Ayla, elle ne parlait même pas,
Jerika, expliqua-t-il. En tout cas, pas avec des mots. Mais elle m’a sauvé des
griffes du lion des cavernes. Et c’est précisément parce qu’elle est experte
dans l’art de donner des soins que le Foyer du Mammouth des Mamutoï l’a
adoptée.
— Alors c’est une mamut ? Où est donc son tatouage ?
Je ne vois pas de marques sur ses joues, s’étonna Jerika.
— C’est la femme qui l’a élevée, une guérisseuse de ceux qu’elle
appelle le Clan – les Têtes Plates – qui lui a enseigné l’art
de soigner, mais elle est aussi puissante qu’une Zelandoni. Mamut avait
commencé à l’initier au Service de la Mère, mais nous sommes partis avant qu’il
ait terminé. C’est la raison pour laquelle elle n’est pas tatouée.
— Je me doutais bien qu’elle était une Zelandoni.
Évidemment, pour avoir ce pouvoir sur les animaux ! Mais comment une Tête
Plate a-t-elle pu lui apprendre à soigner ? s’exclama Dalanar. Vois-tu,
avant de rencontrer Echozar, je les prenais pour des animaux. Il m’a fait
comprendre qu’ils possédaient une sorte de langage, et maintenant j’apprends qu’ils
ont des gens qui soignent. Tu aurais dû m’en parler, Echozar.
— Comment
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