Le grand voyage
d’essayer.
Dalanar lui avait répondu qu’il devait en parler avec Jerika, sa
mère, et il avait seulement voulu savoir si Joplaya avait donné son accord et s’il
l’aimait. S’il l’aimait ? S’il l’aimait ? Oh, Mère, il me demande si
je l’aime !
Echozar prit place parmi les Lanzadonii et son cœur se mit à
battre quand il vit Dalanar se lever et marcher jusqu’au foyer au centre de la
caverne. Une statuette en bois était fichée dans le sol devant le foyer. La
poitrine opulente, le ventre plein, et la large croupe de la doni étaient
sculptés avec précision mais la tête n’était guère plus qu’une simple busse et
les bras comme les jambes étaient à peine suggérés, Dalanar se campa à côté du
foyer et regarda l’assemblée.
— Je tiens d’abord à vous annoncer que nous irons encore à
la Réunion d’Été des Zelandonii cette année, commença-t-il, et j’invite ceux
qui veulent rejoindre nos rangs à y assister. C’est un long Voyage, mais j’espère
persuader un jeune zelandoni de venir vivre parmi nous. Nous n’avons pas de
Lanzadoni et nous avons besoin de Celui Qui Sert la Mère. Nous prospérons, nous
aurons bientôt une Seconde Caverne et un jour, nous organiserons nos propres
Réunions d’Été.
« Il y a une autre raison pour y aller. Non seulement l’Union
de Jondalar et d’Ayla sera consacrée par une Cérémonie, mais nous aurons une
autre célébration.
Dalanar ramassa la figurine qui représentait la Grande Terre
Mère et fit signe à Joplaya et Echozar d’approcher. Echozar se mit à trembler
bien qu’il sût que Dalanar se bornerait à annoncer la cérémonie future,
autrement plus terrifiante avec ses rituels purificateurs et ses tabous. Lorsqu’ils
furent devant lui, Dalanar déclara :
— Echozar, fils de la Femme que Doni a bénie, membre de la
Première Caverne des Lanzadonii, tu as demandé pour compagne Joplaya, Fille de
Jerika, unie à Dalanar. Est-ce vrai ?
— Oui, c’est vrai, balbutia Echozar d’une voix si faible qu’on
l’entendit à peine.
— Joplaya, Fille de Jerika, unie à Dalanar...
Les mots étaient différents, mais le sens restait le même et des
sanglots secouèrent Ayla qui se souvenait d’une cérémonie similaire où un homme
à la peau foncée la regardait avec la même adoration qu’Echozar avait pour
Joplaya.
— Ne pleure pas, Ayla, c’est un grand moment de bonheur,
dit Jondalar en la serrant tendrement.
Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle comprenait ce que devait
ressentir Joplaya, mais c’était sans espoir pour elle. Jamais l’homme qu’elle
aimait ne transgresserait les coutumes pour s’unir à elle. D’ailleurs, il
ignorait qu’elle l’aimait et elle n’osait pas le lui avouer. C’était son
cousin, son proche cousin, davantage un frère qu’un cousin, un homme
interdit... et il en aimait une autre. Ayla souffrait en même temps que
Joplaya, et pleurait dans les bras de l’homme qu’elles aimaient toutes deux.
— Je me revoyais au côté de Ranec, finit-elle par articuler
entre deux sanglots.
Jondalar ne comprenait que trop bien. Sa gorge se noua et il
serra farouchement Ayla contre lui.
— Hé, tu vas me faire pleurer aussi ! fit-il.
Il jeta un coup d’œil à Jerika, assise bien droite et digne, les
joues baignées de larmes.
— Pourquoi les femmes pleurent-elles quand tout le monde se
réjouit ? s’étonna-t-il.
Jerika lui adressa un regard insondable, et vit Ayla en larmes
dans les bras du géant.
— Il est temps qu’elle s’unisse, qu’elle oublie ses rêves
impossibles. Nous ne pouvons pas toutes avoir l’homme idéal, murmura-t-elle d’une
voix douce avant de reporter son attention sur la cérémonie.
La Première Caverne des Lanzadonii accepte-t-elle cette
Union ? demanda Dalanar en relevant la tête.
— Nous l’acceptons, fut la réponse unanime.
— Echozar, Joplaya, vous êtes promis l’un à l’autre. Puisse
Doni, la Grande Terre Mère, bénir votre Union, conclut le chef en touchant le
front d’Echozar et le ventre de Joplaya avec la statuette en bois.
Il remit la doni à sa place, devant le foyer, en enfonçant dans
le sol les jambes en forme de piquet.
Le couple se retourna pour faire face à l’assemblée et marcha
lentement autour du foyer central. Dans le silence solennel, l’air d’ineffable
mélancolie de la belle jeune femme lui donnait un charme encore plus exquis.
Son compagnon était un peu plus petit. Son
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