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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Losadunaï leur ont proposé de faire du troc.
    — Des réunions de Têtes Plates ? Du troc ? Le
monde change trop vite pour moi, déclara Dalanar. Avant de rencontrer Echozar,
je n’aurais jamais cru que c’était possible.
    — On a beau les appeler des Têtes Plates et les traiter de
bêtes, tu sais très bien que ta mère était une femme brave Echozar, dit Ayla en
lui tendant les mains, paumes vers le ciel. Je sais ce que c’est de ne pas
avoir de peuple, crois-moi. Maintenant, je suis Ayla des Mamutoï. Me
souhaiteras-tu la bienvenue, Echozar des Lanzadonii ?
    Lorsqu’il prit ses mains, elle s’aperçut qu’il tremblait.
    — Tu es la bienvenue ici, Ayla des Mamutoï, fit-il.
Jondalar s’avança les mains tendues, lui aussi.
    — Je te salue, Echozar des Lanzadonii.
    — Sois le bienvenu, Jondalar des Zelandonii, dit Echozar.
Mais tu n’as pas besoin d’être accueilli ici. Tout le monde connaît le fils du
foyer de Dalanar. On voit bien que tu es l’enfant de son esprit, tu lui
ressembles beaucoup.
    — Oui, à ce qu’il paraît, fit Jondalar avec un sourire
joyeux. Pourtant, ne trouves-tu pas que son nez est plus gros que le
mien ?
    — Non, c’est le contraire, protesta Dalanar d’un air jovial
en donnant une tape amicale à Jondalar. Allez, rentrons. Le repas refroidit.
    Ayla s’attarda un moment avec Echozar. Elle allait entrer à son
tour quand Joplaya la retint.
    — J’aimerais dire quelque chose à Ayla, mais ne rentre pas
tout de suite, Echozar, je voudrais te parler.
    Echozar s’écarta vivement pour laisser les deux femmes s’entretenir,
mais Ayla avait eu le temps d’apercevoir le regard d’adoration qu’il avait
lancé à Joplaya.
    — Ayla, je... commença Joplaya. Je... Je crois savoir
pourquoi Jondalar t’aime. Je voudrais... je voudrais vous souhaiter beaucoup de
bonheur à tous les deux.
    Ayla étudia la jeune femme aux cheveux noirs. Elle perçut un
changement, une sorte de repli sur soi, comme l’acceptation d’une triste
fatalité. Elle comprit alors le malaise qu’elle avait ressenti en la voyant
avec Jondalar.
    — Merci, Joplaya. Je l’aime tant, tu sais. Je ne pourrais
pas vivre sans lui. Je resterais avec un vide impossible à combler.
    — Oui, impossible, approuva Joplaya, les paupières closes.
    — Vous n’entrez pas ? s’étonna Jondalar qui venait à
leur recherche.
    — Va, Ayla, dit Joplaya. J’ai encore quelque chose à faire.
44
    Echozar jeta un coup d’œil au grand morceau d’obsidienne et
détourna vivement la tête. Les ondulations de la pierre noire déformaient son
image, mais rien ne le changerait et il ne supportait pas de se voir aujourd’hui.
Il avait revêtu sa tunique en peau de cerf, frangée de touffes de fourrure et
ornée de perles taillées dans des os d’oiseau, de pennes teintées et de dents
pointues. Il n’avait jamais rien possédé de si beau. C’était Joplaya qui lui
avait fabriqué cette tunique pour la cérémonie qui avait officialisé son
adoption dans la Première Caverne des Lanzadonii.
    En se dirigeant vers la partie centrale de la caverne, il
caressait le cuir avec vénération en pensant aux mains de Joplaya qui l’avaient
tanné. Penser à elle lui était presque douloureux. Il l’avait tout de suite
aimée. C’était Joplaya qui lui avait parlé, qui l’avait écouté, qui lui avait rendu
goût à la vie. Sans elle, il n’aurait jamais osé affronter tous les Zelandonii 
à la Réunion d’Été, et lorsqu’il avait vu comment les hommes s’attroupaient
autour d’elle, il avait eu envie de disparaître à jamais. Il avait attendu des
mois avant d’avoir le courage de faire sa demande : comment un homme aussi
laid oserait-il rêver d’une telle beauté ? Elle n’avait pas refusé et ses
espérances avaient grandi, mais elle réservait sa réponse depuis si longtemps
qu’il avait fini par comprendre que c’était sa manière de lui dire non.
    Alors, le jour où Ayla et Jondalar étaient arrivés et qu’elle
lui avait demandé s’il voulait toujours d’elle, il avait été abasourdi. S’il la
voulait ! Mais il n’avait jamais rien désiré avec autant d’ardeur. Il
avait attendu que Dalanar fût seul pour lui parler, mais les visiteurs étaient
toujours avec lui, et il n’osait pas les déranger. En outre, il avait peur.
Seule la crainte de perdre son unique chance de bonheur, un bonheur qu’il avait
toujours cru inaccessible, lui avait donné le courage

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