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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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en pensant
à ce qui serait arrivé si Ayla ne s’était pas réveillée, insistant pour fuir au
plus vite. Sans les chevaux, ils n’en auraient même pas eu le temps. Il scruta
les environs. Whinney et Rapide, tête basse, pattes écartées, semblaient
exténués. Loup se tenait à côté d’Ayla, et quand il s’aperçut que Jondalar l’observait,
il tendit le cou vers le ciel et poussa un long hurlement. Jondalar se souvint
vaguement d’un hurlement de loup qui avait dérangé son sommeil, juste avant qu’Ayla
ne se réveillât.
    Un autre éclair fusa, et quand le tonnerre gronda, Jondalar
sentit Ayla trembler violemment dans ses bras. Ils n’étaient pas encore à l’abri
du danger. Ils étaient trempés, ils avaient froid et toutes leurs affaires
ruisselaient. Ils étaient sous l’orage, à découvert, et Jondalar ne savait pas
où chercher refuge.
8
    Le pin foudroyé brûlait toujours. Le feu, alimenté par la
résine ardente, devait lutter contre les rafales de pluie. Les flammes
crépitantes répandaient une faible lumière, suffisante pour que se devinent les
contours du paysage le plus proche. Pas un abri en vue, à part quelques buissons
le long d’un fossé, la plupart du temps à sec, maintenant submergé.
    Ayla, le regard fixe, comme envoûtée par le spectacle auquel ils
venaient d’assister, contemplait toujours la vallée plongée dans l’obscurité.
La pluie redoubla de violence, inondant leurs vêtements déjà trempés, et vint à
bout des flammes.
    — Allons, il faut trouver un abri, déclara Jondalar. Tu as
froid, moi aussi, et nous sommes trempés.
    Elle le dévisagea sans comprendre.
    — Nous... nous étions en bas, bredouilla-t-elle. Jondalar,
nous serions morts si l’ouragan nous avait emportés.
    — Oui, nous l’avons échappé belle. Il faut absolument
chercher un abri tout de suite. Si nous ne trouvons pas d’endroit pour nous
réchauffer, il n’aura servi à rien d’avoir échappé à la catastrophe.
    Saisissant la longe de Rapide, il marcha vers les buissons. Ayla
appela Whinney et le suivit, Loup sur ses talons. Arrivés près du fossé, ils s’aperçurent
que là commençait un hallier assez haut qui avançait dans la steppe. Ils s’y
engagèrent.
    Ils se faufilèrent jusqu’au centre de l’épais bosquet de saules.
Le sol était imbibé d’eau mais les minces feuilles vert argenté atténuaient le
ruissellement de la pluie. Après avoir déblayé un espace en arrachant quelques
pousses de saule, ils déchargèrent les paniers. Jondalar sortit le lourd paquet
qui contenait la tente et le déballa. Ayla s’empara de quelques piquets, les
planta et aida Jondalar à y étendre les peaux encore attachées au tapis de sol.
C’était une construction de fortune, mais au moins étaient-ils abrités de la
pluie.
    Ils arrachèrent des feuilles pour recouvrir le sol humide, et y
étendirent leurs fourrures. Ils enlevèrent leurs vêtements du dessus, se
mettant à deux pour essorer les peaux mouillées qu’ils accrochèrent ensuite aux
branches. Enfin, tremblant de froid, l’un contre l’autre ils s’emmitouflèrent
dans leurs fourrures. Loup entra, s’ébroua avec une telle énergie qu’il
éclaboussa le refuge, déjà tellement gorgé d’eau que les dégâts furent
dérisoires. Les chevaux, protégés par leur épaisse robe laineuse, préféraient
de loin le froid sec aux violentes averses estivales, mais ils avaient l’habitude
de dormir dehors. Serrés ensemble à l’entrée du hallier, ils paraissaient
insensibles à la pluie battante.
    Loup se coucha sur Ayla et Jondalar, enroulés dans leurs
épaisses fourrures, et la chaleur de leurs trois corps finit par les
réchauffer. L’homme et la femme s’assoupirent, mais dormirent peu. A l’approche
de l’aube, la pluie se calma et leur sommeil s’alourdit.
    Ayla sourit avant même d’ouvrir les yeux. Dans le concert de
chants d’oiseaux qui l’avait réveillée, elle distinguait les notes précises et
compliquées d’un pipit. Elle entendit ensuite des trilles joyeux d’une
intensité croissante, mais elle dut scruter les alentours avec soin avant de
voir se poser la discrète petite alouette au plumage gris-marron. Ayla roula
sur le côté pour l’observer.
    L’alouette qui se déplaçait avec vivacité, bien d’aplomb sur ses
larges pattes, baissa la tête d’un mouvement vif, et la releva une chenille au
bec. Puis elle sautilla prestement vers un buisson de jeunes saules. D’un nid
bien

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