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Le Hors Venu

Le Hors Venu

Titel: Le Hors Venu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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attendre l’officier.
    Hugues était à nouveau entré dans la salle du Trésor, il désigna la blessure du capitaine.
    — Elle ne ressemble pas aux autres : le coup a été administré du bas vers le haut, de façon presque verticale. Peut-être notre homme s’était-il allongé sur le sol pour surprendre son adversaire ? C’est lui qui avait les clés de la salle du Trésor, n’est-ce pas ?
    — Oui.
    — Après l’avoir assassiné, il a dissimulé les cadavres dans la salle, a pris ce qu’il était venu chercher et est reparti comme il était venu. Peut-être portait-il le costume d’un soldat... ou d’un moine ? Un vêtement qui n’attire pas l’attention. À moins que ce ne soit quelqu’un de suffisamment haut placé pour que vos hommes ne se méfient pas.
    — Savez-vous ce que ce ladre a volé ?
    — Oui, on la posait déjà sur ce buste du temps de Roger II.
    Tancrède se demanda de quoi parlaient les deux hommes, mais Hugues continuait :
    — Je désirerais maintenir le sire d’Anaor en dehors de tout cela. Il n’a jamais mis les pieds dans cette salle, ne sait pas ce qu’elle contenait et je ne tiens pas à ce qu’il le sache. Il est des savoirs dangereux pour qui les manie.
    — Je peux y réfléchir, messire. Que me proposez-vous en échange ?
    Non sans déplaisir, le jeune homme comprit que leurs vies étaient l’enjeu de la partie qui opposait son maître à l’émir des émirs.
    — Je trouverai le meurtrier et vous rendrai ce qui a été volé, affirma Hugues.

 
    LES SECRETS
DU SIRE DE TARSE

 
    35
    Hugues et Tancrède étaient de nouveau assis devant l’émir des émirs dans la pièce aux tentures. Un rideau avait été tiré devant la fenêtre haute. Le visage de Maion était plongé dans la pénombre. Seuls ses doigts qui jouaient avec la chaîne d’or restaient visibles. Après un long moment de silence, il demanda :
    — Qu’est-ce qui vous fait croire, messire de Tarse, que vous allez trouver le criminel alors que d’autres s’y sont essayés avant vous sans le moindre succès ?
    Tancrède remarqua que l’émir avait changé de ton et qu’il appelait son maître « messire de Tarse », ce qui semblait plutôt bon signe.
    — Sans doute ces « autres » avaient-ils le choix ? rétorqua Hugues. Pas moi.
    L’émir hocha la tête, la réponse lui plaisait. Bien qu’il s’en défendît, le Gréco-Syrien lui en imposait par sa tranquille assurance et son esprit méthodique. Toutes les qualités d’un bon joueur. Et il n’était pas fâché de contrecarrer d’Avellino. Son arrogance associée au fait qu’il semblait plus soucieux de régler ses affaires personnelles que celles du royaume lui déplaisait. On ne peut se fier à personne et surtout pas à des gens dont on ignore le passé, se répéta-t-il.
    Et puis, le temps lui était compté. Le roi et la reine lui avaient manifesté leur mécontentement. Il fallait en finir.
    Pour toutes ces raisons, l’émir décida de laisser Hugues chercher la solution de l’énigme. S’il échouait, il lui ferait crever les yeux et le jetterait en prison. S’il trouvait la solution... peut-être ferait-il de même ? Un sourire se dessina sur ses lèvres. Non, décidément, il n’avait rien à perdre.
    — Cependant, il y a deux conditions à ma réussite, continuait Hugues. La première est que j’ai besoin de savoir tout ce qui se passe ici... Tout ce que vous savez, vous !
    Cela voulait dire les précédents assassinats et la fuite du mystérieux prisonnier des geôles royales...
    — Accordé, fit l’émir. Et ensuite ?
    — Je resterai votre hôte à la Galca, mais je désire que le duc Ruggero Sinibaldo puisse venir chercher messire d’Anaor et qu’il le garde en son palais jusqu’à ce que j’aie résolu cette affaire.
    Le jeune Normand aurait voulu protester, mais il n’osa pas le faire. Quitter Hugues dans ces circonstances ne lui plaisait pas. C’était comme l’abandonner sur un champ de bataille entouré d’ennemis. Pourtant, un coup d’œil à l’expression résolue de son maître lui donna à penser qu’il ne pouvait qu’obéir.
    — Pourquoi pas ? fit Maion en se tournant vers le jeune homme. J’accepte, à condition toutefois que vous me donniez votre parole de rester à Palerme.
    — Vous l’avez, sire émir, affirma Tancrède.
    — Gaetano ! appela Maion de Bari.
    La porte s’ouvrit si vite que Tancrède se dit que le jeune page avait écouté leur

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