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Le Japon

Le Japon

Titel: Le Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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pour l’utilisation de « soleil couchant » pour désigner le continent, que par l’emploi du terme de « souverain » pour le chef des Japonais. Dans la vision chinoise du monde, il ne pouvait y avoir qu’un seul souverain, celui de Chine. À la fin du siècle, l’empereur japonais se désignait pourtant comme tennô .
    Chose extraordinaire, dans cette période où le processus de sinisation fut intense, on compte un nombre considérable de femmes régnantes, le plus souvent pour éviter des querelles de succession : cinq en moins de deux siècles dont deux régnèrent deux fois. Cela constitue une vraie divergence par rapport à la norme continentale. Si l’institution des eunuques ne fut jamais adoptée au Japon, en revanche, le poids des familles des épouses impériales était, lui, comparable. Mais les conséquencesfurent très différentes. Très vite, au Japon, une seule famille monopolisa le rôle de fournisseur d’épouses impériales, les Fujiwara.
    Occupant les fonctions de régents et de grands chanceliers, ces derniers réussirent à s’emparer de la réalité du pouvoir en choisissant des souverains très jeunes qu’ils faisaient abdiquer assez rapidement. Seiwa qui accéda à la fonction impériale en 870 avait 9 ans. Après lui, les souverains arrivant aux affaires après 20 ans devinrent l’exception. La fonction impériale fut donc réduite à un ensemble de charges rituelles. Tout était fait au nom du souverain, mais lui-même n’avait pas son mot à dire. Quand, à la fin du XI e  siècle, la famille impériale réagira contre la mainmise des Fujiwara, elle utilisera la même méthode : les empereurs prétendument « retirés » dirigeront en fait le pays au nom d’un souverain confiné dans son palais.
    Ces empereurs retirés étaient très majoritairement entrés en religion (bouddhiste) à leur abdication. Ce lien étroit entre le bouddhisme et la maison impériale va se maintenir tout au long de l’histoire jusqu’à l’empereur Meiji en 1868. Il avait commencé très tôt. Le bouddhisme apparaît d’abord comme une affaire de la Cour. Le roi Syöng Myöng de Paekche (dans le sud-ouest de la Corée) envoya au souverain japonais Kinmei au VI e  siècle une statue du Bouddha, des moines, des sutras (textes présentant les paroles du Bouddha), des objets rituels, autrement dit tout ce qui est nécessaire pour assurer un culte. À la génération suivante le prince Shôtoku (574-622) mit le bouddhisme au cœur de l’État en train de se créer. Dans son admonestation connue sous le nom de Constitution en dix-sept articles , il demanda que l’on vénérât les trois trésors du bouddhisme : le Bouddha, la Loi et la communauté (lesmoines). On peut considérer que, dès lors, le bouddhisme était devenu une religion d’État. Les principaux monastères furent fondés par le souverain ou sa famille. Ils furent dotés et surveillés par la Cour. Dans les premières capitales, Fujiwara, Nara, ils étaient implantés au cœur même de la ville. La construction du Tôdaiji à Nara et de la statue monumentale (16 mètres de haut) de Vairocana (le Bouddha cosmique) qu’il abrite illustre la place éminente du bouddhisme dans l’État antique. Son inauguration fastueuse eut lieu en 752 en présence de l’empereur Shômu qui avait lancé le projet, et de toute la Cour. Le Tôdaiji était conçu pour couronner le système des monastères provinciaux, kokubunji . Chaque chef-lieu de province possédait deux monastères, un d’hommes, l’autre de femmes, qui devaient accomplir régulièrement des rites pour le pays et la famille impériale.
    Le déplacement de la Cour à Heian (Kyôto) marqua une certaine prise de distance par rapport au bouddhisme. On n’autorisa pas la construction de monastères dans l’enceinte de la capitale pour essayer de maintenir le clergé à distance. Pourtant le bouddhisme resta omniprésent. Les offices bouddhiques (lectures de sutras, rite du feu, etc.) ponctuaient la vie de la Cour. Les grands établissements bouddhiques étaient dirigés par des princes. Enfin, à partir du VIII e  siècle, la mort fut entièrement prise en charge par le bouddhisme dans les milieux de la Cour : l’incinération devint le mode normal des funérailles au lieu des inhumations fastueuses des temps protohistoriques.
    Les différentes écoles du bouddhisme chinois furent progressivement transmises au Japon. L’architecture, les arts plastiques, la musique,

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