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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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Maîtresse Swinbrooke. Mes frères étaient en réunion, expliqua-t-il. On ne peut nous convoquer comme de simples élèves dans une école.
    — Je suis heureuse de vous voir, mon père.
    — Voici frère Ralph, mon infirmier.
    Ce dernier était petit, jeune, avec le teint terreux et des cheveux blond-roux coupés court. Kathryn nota que ses doigts étaient tachés de jaune et de bleu et elle se demanda quelles potions il avait préparées. Un toxique ?
    Ses annulaires étaient gainés de cuir ; herboristes et apothicaires usaient de ces protections pour mélanger les substances dangereuses.
    Le prieur toussa et elle scruta son visage sévère. C'était apparemment un homme bienveillant mais exigeant sur la discipline, avec son nez en bec d'oiseau, sa bouche à l'expression guindée et ses yeux durs. Sa figure et ses mains étaient hâlées. « Voilà, se dit-elle, un prêtre qui a séjourné quelque temps outre-mer. En Terre sainte ou dans l'une des maisons de son ordre, en Provence ou en Sicile ? »
    Il fit tinter le trousseau de clés qu'il tenait.
    — Je... je ne sais si... ?
    — J'ai déjà tout expliqué, intervint Luberon.
    — Alors recommencez ! gronda le prieur.
    — Je peux m'en charger, proposa Colum.
    Il déboucla son ceinturon et le posa sur le sol. Barnabas, désapprobateur, claqua de la langue : les armes étaient interdites dans une église.
    — Je m'appelle Colum Murtagh. Je suis le commissaire du roi à Cantorbéry.
    — Mais le vol du Lacrima Christi... ?
    — Le vol du rubis, trancha Colum, concerne la Couronne.
    L'archevêque et l'échevinage en ont décidé ainsi. C'était un prêt de Sir Walter Maltravers.
    — Qui est membre du Conseil du roi, ajouta le prieur d'un ton las.
    — Je vous connais, Maître Murtagh, mais... ? dit-il en se tournant vers Kathryn.
    — Maîtresse Swinbrooke est médecin et apothicaire en cette ville, bredouilla Luberon. Elle est assermentée auprès de l'archevêché et de la Couronne. Elle aussi a pour mission d'enquêter sur certaines affaires.
    Il était clair que Luberon ne plaisait guère au prieur qui fit tinter ses clés de plus belle.

    — Mon père, observa Kathryn en faisant un pas en avant, le Lacrima Christi a été volé : c'est ça qui importe.
    — Mais comment? interrogea ce dernier, l'air plus détendu à présent. Suivez-moi, Maîtresse Swinbrooke.
    Il se dirigea vers la chapelle Saint-Michel, déverrouilla l'huis, introduisit la clé dans la serrure et ouvrit la porte sans mal. Le petit groupe le suivit à l'intérieur. Kathryn embrassa la scène du regard. Les trois treillis de bois étaient sculptés de la même façon qu'à l'extérieur. La lourde porte épaisse reposait sur quatre gonds de cuir rivés au chambranle. On avait chaulé le mur de pierre qui se trouvait derrière l'autel et peint un ange en adoration de chaque côté du crucifix d'argent posé au centre. Au-dessus, le grand vitrail de la fenêtre cintrée dépeignant la victoire de saint Michel archange sur Satan brillait de mille feux.
    — Les murs sont infranchissables, dit-elle entre ses dents.
    Elle s'agenouilla. Des tapis turcs rouge rubis cousus ensemble avec soin recouvraient le moindre pouce de sol et les marches de l'autel. Kathryn apprécia la chaude douceur du tapis et son épaisseur ; un rapide examen lui apprit qu'on ne l'avait pas dérangé. Elle gagna la première marche et leva les yeux vers la chaîne d'argent qui pendait à hauteur d'homme et montait dans les ténèbres où elle était fixée par un crochet à un chevron.
    — Elle est belle par elle-même, murmura-t-elle.

    La chaîne, en effet, était travaillée avec goût. Elle toucha le bout du crochet où avait été accroché le réceptacle. La pointe acérée en était solide.
    — Où était le rubis, père Barnabas ? demanda-t-elle.
    — Dans un vase doré, de la même couleur que lui, répondit ce dernier. Il y avait un support en haut et en bas.
    Pouce et index écartés, il illustra son explication.
    — Le rubis était calé entre les deux, puis on le suspendait à cette chaîne afin que ceux qui désiraient faire leurs dévotions le voient bien.
    — Et la pierre elle-même ? s'enquit Kathryn.
    — Elle a la taille d'un gros œuf de pigeon et pèse un peu plus de quatre onces. Après matines, continua-t-il, on la sortait de son coffre.
    Il désigna l'arche cerclée de fer près du seuil.
    Kathryn s'en approcha et s'accroupit pour l'examiner. Elle était taillée dans un bois des plus dur,

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