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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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crieur qui déterminait la cible et dirigeait le tir d'un groupe d'archers, sous le commandement de Beaufort.
    — Il était donc partisan des Lancastre ?
    — Sans réserve, admit le père John. Mais Gurnell aussi.
    Il a été capturé à Towton, mais a prêté serment et a changé de camp.
    Kathryn posa la main sur celle du chapelain.
    — Que pouvez-vous m'apprendre d'autre ?
    — Sir Walter s'inquiétait aussi pour sa santé. L'hiver dernier, il a eu des coliques et du sang dans les selles. Je l'ai prié de consulter un médecin et il est allé à l'infirmerie de Greyfriars. Frère Ralph, tout comme le père prieur, l'a un peu soulagé et aidé.
    — Il y avait donc un lien entre les frères et Maltravers, n'est-ce pas ?
    — En effet. L'ignoriez-vous ? dit le chapelain avec un rire caustique. Le prieur et frère Ralph, sans parler d'un ou deux autres frères de l'ordre, tous soutenaient un camp ou l'autre.
    — En tant que prêtres ? s'exclama la jeune femme.
    Frère John gratta son crâne qui se dégarnissait.
    — Oh, non ! En 1461, il y a eu deux grandes batailles dans le Nord : Wakefield, où Édouard IV a perdu son père et son frère, et Towton. Plus d'un soldat, devant les atrocités qui s'y sont déroulées, s'est mis à réfléchir à sa vie. Je connais à Cantorbéry un grand nombre d'hommes d'Église, séculiers ou réguliers, qui sont entrés dans les ordres suite à ce qui s'est passé lors de ces combats.
    — Et le Lacrima Christi ? interrogea Kathryn.
    — Ah, Sir Walter estimait qu'il ne l'avait qu'en dépôt. Il n'a été que trop content de le prêter aux franciscains qui l'avaient aidé...
    — Mais sa disparition? J'ai cru comprendre que vous et votre maître vous étiez rendus à Greyfriars hier et que Sir Walter en est revenu bouleversé.
    — Par ses souvenirs, répondit le chapelain avec un mince sourire. Le fait que ce rubis soit vénéré à nouveau en public après dix-neuf ans l'a ému. Néanmoins, ajouta-t-il, il pensait aussi que les Athanatoi étaient responsables du vol. Il était fort tourneboulé mais, comme c'était un vendredi, il a refusé de recevoir l'envoyé du prieur.
    — À votre avis, qui a volé le joyau ?
    Le chapelain fit la moue.
    — Un habile larron. Cette chapelle était bien protégée.
    J'ai essayé de pousser la porte mais elle a tenu bon. Frère Simon, le sacristain, a insisté pour nous montrer qu'avec lui l'unique clé était en sécurité.
    Kathryn baissa les yeux sur le morceau de parchemin posé sur la table ; le Lacrima Christi attendrait. La remarque de frère John sur le passé des frères ne l'avait pas étonnée. La rencontre de Colum et de Gurnell au portail était un exemple parfait de la solidarité qui avait existé entre soldats. Elle avait souvent entendu parler d'hommes qui, comme Gurnell, avaient combattu pour un parti puis pour l'autre, avaient changé de camp ou, comme dans le cas du prieur Barnabas, avaient quitté le monde de la guerre et opté pour l'ordre et la tranquillité d'une maison religieuse.
    — Le prieur Barnabas venait-il souvent ici ?
    — Non. Cela fait à peu près un an et demi ou deux ans qu'il est prieur. Frère Ralph, l'infirmier, nous rendait visite plus fréquemment.
    Kathryn décida de tirer le maximum de la présence du prêtre.
    — Et Gurnell ?
    — C'est un bon soldat, loyal à Sir Walter. Il restera sans doute ici au service de Lady Elizabeth.
    — Et Mawsby ?
    — Plus d'ombre que de substance, rétorqua le chapelain. Je le connais à peine ; il est secret et réservé.
    C'est un soldat et un clerc, ce qui est une combinaison rare, Maîtresse. Lui et Gurnell ont été fidèles à Sir Walter.
    Le père John esquissa un sourire.
    — Thurston, l'intendant, est lui aussi un ancien partisan des Lancastre. Il est originaire de la contrée et connaît bien Ingoldby Hall. Sir Walter estimait que c'était une aide des plus précieuses.
    — A-t-il combattu à Towton ?
    — Non, mais il y a perdu deux fils.

    — Et Lady Elizabeth ?
    — Ah ! Elle est ce qu'elle semble être : gâtée, belle, pleine d'assurance et, oui, je dirais égoïste. Elle considérait son mari comme un bon parti.
    — Sir Walter l'aimait-il ?
    — Autant qu'il pouvait aimer. Il espérait un fils, mais elle n'a jamais été grosse. Leurs relations étaient amicales. Sir Walter ne parlait pas d'elle. J'ai eu parfois l'impression qu'il s'inquiétait à son sujet, mais il ne m'en a pas expliqué la raison.
    — Eleanora, sa servante ?
    — C'est

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