Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
marque. Kathryn était sûre que l'un et l'autre avaient eu droit à un vif sermon de la part de Colum. L'Irlandais n'avait pas dû mâcher ses mots et souligner que cette attaque contre Kathryn était une attaque contre la Couronne et une trahison, d'où les excuses sincères de la châtelaine.
    — Comment cela a-t-il pu se produire ? demanda Colum.
    — Comment tous ces affreux événements ont-ils pu se produire, plutôt ! releva Eleanora, d'un ton acerbe, les yeux brillants de défi.
    Elle semblait éprouver une antipathie particulière envers Murtagh. Elle déposa l'herbier sur le plancher.
    — Maîtresse Swinbrooke, nous avons peur, nous aussi.
    Je présume que vous ne croyez pas aux Athanatoi ?
    Kathryn adressa un coup d'œil à Gurnell qui parut gêné.
    — Moi, si, quel que soit le nom que vous leur donnez, continua la suivante avec vivacité. Ils crient vengeance contre Maltravers.
    — Comment cela a-t-il pu se produire ? répéta Colum ignorant de propos délibéré l'aigre réflexion d'Eleanora.
    — Sans grande difficulté, répondit le capitaine, l'air penaud.

    Il fit quelques pas en avant.
    — Sous Ingoldby Hall, expliqua-t-il en soulignant de la main ses propos, s'étendent des tunnels et des galeries, les caves et les cachots de l'ancien château qui se trouvait ici.
    Nous en utilisons certains, mais la plupart sont bouchés.
    — Et les accès ? voulut savoir Kathryn.
    — Hockley a choisi celui que nous connaissons tous, admit Gurnell. Mais il y en a d'autres. Un qui part de la vieille tour près de l'étang et un troisième auquel on accède par la resserre près des écuries.
    — Et vous n'avez vu personne ?
    — Maîtresse, cela aurait été aussi difficile que d'attraper un des rats qui grouillent là-bas. Avant que nous ayons pu atteindre le souterrain, il était vide, mis à part le cadavre du pauvre Hockley. Nous n'avons vu personne.
    Colum confirma ses dires.
    — Mais pourquoi ? s'interrogea Kathryn à voix haute.
    Pourquoi m'avoir attaquée à moins que je n'aie découvert un élément important ?
    — Dans ce cas, pourquoi avoir assassiné mon époux ?
    intervint Lady Elizabeth. Et la pauvre Veronica ?
    Kathryn ne put que hocher la tête en signe d'ignorance. Elle comprit que la discussion pouvait bien vite se transformer en une amère querelle. Elle baissa les yeux sur ses mains : elle s'était écorché les doigts sans doute en grimpant sur les sacs de toile rêche et en essayant d'allumer le feu. De petites traces blanches marquaient ses jointures à l'endroit où elle s'était un peu brûlée.
    — Vous avez eu beaucoup de chance, Maîtresse, fit remarquer Lady Elizabeth. Et je remercie Dieu que vous ayez pu vous échapper.
    — Et l'arbalète ? interrogea Colum.
    — Nous possédons une petite armurerie, expliqua Gurnell, ainsi que les armes dont usent en général les chasseurs et les verdiers.
    — Lady Elizabeth...
    Kathryn avait décidé de profiter de l'occasion, mais elle se tut en entendant frapper à l'huis. Mawsby et le père John entrèrent. Ils avaient revêtu chape et bottes. Mawsby portait du noir en signe de deuil public. Le père John arborait une chasuble blanche, une étole mauve autour du cou et il tenait un psautier.
    — Madame, le moment est venu, annonça le secrétaire en saluant.
    La châtelaine se laissa aller contre le dossier de sa chaire et ferma les yeux.
    — J'ai fait mes adieux, chuchota-t-elle. Mon père, accompagnez le corps de mon mari à Cantorbéry. Les moines ont préparé le char mortuaire et les cierges.
    Avez-vous de l'argent pour les offrandes ?
    — Tout est prévu, Madame, la rassura Mawsby. Il y a un autre cercueil pour la servante, Veronica. Quand nous aurons confié la dépouille de Sir Walter aux moines de la cathédrale, nous irons rendre visite à la famille de la jouvencelle.
    Lady Elizabeth était sur le point de dire quelque chose mais elle se ravisa et secoua la tête. Elle prit le chapelet de nacre qui était sur ses genoux et se mit à l'égrener entre ses doigts.
    — Il est temps que vous partiez.
    Le chapelain et le secrétaire s'inclinèrent et sortirent.
    Kathryn eut envie de respecter les convenances et de s'éclipser, mais une telle occasion se représenterait-elle à nouveau ?
    — Lady Elizabeth, je dois vous entretenir en privé.
    — Maîtresse Swinbrooke, je n'ai presque pas dormi. Le corps de mon mari est dans son cercueil en route vers Cantorbéry.
    — Et son âme réclame vengeance, ajouta

Weitere Kostenlose Bücher