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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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affaire de la plus haute importance, argua
Cassandra dans un français impeccable, je lui ai écrit un mot à ce sujet. Lord
Ashcroft et moi-même avons fait le voyage exprès depuis Londres pour parler à
votre maître.
    –  C’est
impossible, madame, s’obstina le serviteur. La santé de M. le baron est
fragile, il ne souhaite rencontrer personne.
    Cassandra
et Julian eurent beau parlementer, l’homme demeura inflexible, et ils n’eurent
bientôt d’autre choix que de rebrousser chemin. Dans le fiacre qui les ramenait
à Paris, Cassandra confia à Julian :
    –  Je
craignais cette réaction en vérité. Si le baron a eu vent de mes recherches sur
le tableau, nul doute qu’il veuille le protéger des regards indiscrets. Mais
nous n’avons pas complètement perdu notre temps puisque j’ai pu repérer les
lieux.
    –  Repérer les lieux ?
J’ai peur de comprendre…
    –  Voyons
Julian, quel autre choix avons-nous ? Si le baron refuse de nous recevoir
et de nous montrer le tableau, il faudra le voler. Habituez-vous dès maintenant
à cette idée. Enfin, essayez tout du moins, ajouta-t-elle devant son expression
réprobatrice.
    Une
fois de retour à l’hôtel, Cassandra s’empressa de vérifier qu’Andrew allait
bien.
    –  Pourquoi
n’irions-nous pas passer la soirée à la Comédie-Française ? proposa Julian
lorsqu’elle l’eut rejoint dans le hall. On dit beaucoup de bien d’une jeune
actrice qui vient d’y débuter, Sarah Bernhardt.
    Comme
souvent au cours des derniers jours, Cassandra remarqua que son ami se donnait
beaucoup de mal pour donner l’illusion qu’il allait bien et que sa séparation
d’avec Gabriel ne l’avait pas le moins du monde affecté. Elle doutait fort
qu’il ait réellement envie de se distraire au théâtre, mais elle feignit d’y
croire pour ne pas le contrarier.
    Huit
heures venaient de sonner quand Julian et Cassandra prirent place dans une loge
de la salle Richelieu, au Palais-Royal. Ce soir-là, la troupe jouait Iphigénie de Jean-Baptiste Racine.
    Peu
après le lever du rideau, Cassandra eut vaguement conscience que quelqu’un
venait de s’asseoir dans la loge, juste derrière elle, mais elle était trop
captivée par ce qui se déroulait sur scène pour s’intéresser au nouvel
arrivant.
    Soudain,
elle sentit quelque chose la serrer violemment à la gorge. Elle y porta
vivement la main ; ses doigts rencontrèrent une cordelette qui, passée
autour de son cou, se resserrait de plus en plus. Elle tenta de l’arracher,
mais déjà elle n’en avait plus la force. Penché vers la scène, Julian ne
regardait pas dans sa direction. Cassandra étouffait. Dans une sorte de
brouillard, elle entendit une voix déformée chuchoter à son oreille :
    –  Quittez la France au
plus vite, et ne revenez jamais.
    Julian se tourna vers
elle à l’instant même où elle allait défaillir.
    Elle
tendit la main vers lui et perdit connaissance. Frappé d’horreur, il la prit
dans ses bras et, apercevant la cordelette, la desserra aussitôt.
    –  Cassandra,
répondez-moi ! Cassandra ?
    Un
frémissement parcourut le corps de la jeune femme, et elle ouvrit les yeux.
Haletante, elle aspira l’air à grandes goulées. Lorsque sa respiration eut
repris son rythme normal, elle se redressa sur son siège, désorientée. Puis
elle porta la main à sa gorge d’un geste convulsif.
    –  Comment vous
sentez-vous ? s’inquiéta Julian.
    –  Beaucoup
mieux à présent, murmura-t-elle en fixant d’un œil sombre la cordelette qui
serpentait sur le sol de la loge.
    Elle
se retourna vers le fauteuil placé derrière le sien, mais naturellement la place
avait été désertée. Julian et elle se trouvaient de nouveau seuls dans la loge.
    –  Julian,
avez-vous remarqué l’homme qui était assis derrière moi ?
    –  Non, il est arrivé après
que les lumières se sont éteintes.
    Cassandra se leva
péniblement. Chancelante, elle dut s’appuyer au bras de Julian pour ne pas
tomber.
    –  Partons, souffla-t-elle.
    Elle
eut beau scruter les couloirs et les escaliers, elle ne vit rien de suspect. En
sortant du Palais-Royal cependant, une silhouette postée de l’autre côté de la
rue attira aussitôt son attention. Se voyant repéré, l’homme disparut
promptement à l’angle d’un mur, mais Cassandra l’avait reconnu.
    Clayton Blake.

XXXI
    Julian
ajustait sa cravate devant la glace de la penderie en noyer. Lorsqu’il eut
terminé, il posa son regard sur le

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