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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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qui vivent près de vous. C’était mon devoir
d’ami de vous mettre au courant.
    Il s’appuya au dossier de sa chaise et guetta la
réaction de Victoria. Celle-ci demeura d’abord sans réagir.
    –  C’est un terrible péché,
murmura-t-elle enfin, le visage exsangue. Gabriel est condamné à brûler dans
les flammes de l’enfer pour l’éternité…
    –  Tout à fait, approuva
Jeremy avec de vigoureux hochements de tête. La damnation éternelle, pas moins.
    Il se réjouissait fort peu charitablement du
spectacle de l’effroi de Victoria ; il lui semblait déjà entendre au loin
les cloches de la victoire.
    –  Mais il n’est peut-être
pas trop tard… poursuivit la jeune femme d’une voix sourde.
    –  Je
vous demande pardon ?
    –  Il est peut-être encore
temps de sauver Gabriel, répéta-t-elle plus fort en joignant les mains avec
ferveur.
    Jeremy
la considéra d’un air ahuri.
    –  Le
sauver de quoi ?
    –  De la damnation
éternelle, bien sûr, s’impatienta Victoria. Je dois l’aider à vaincre ses
mauvais penchants et à revenir dans le droit chemin. Il ne fait pas de doute
que cet aristocrate perverti, lord Ashcroft, a usé de sa position pour le
corrompre…
    –  Mais…
Mais… balbutia Jeremy, complètement désarçonné.
    Victoria
se leva d’un bond, les joues empourprées.
    –  Merci Mr. Shaw. Je
n’oublierai pas le service que vous venez de nous rendre.
    Elle sortit en hâte de la pièce. Consterné,
Jeremy quitta l’orphelinat, si absorbé dans ses pensées qu’il ne vit pas
Clayton Blake arriver de l’autre direction. Dès qu’il en eut la possibilité, il
héla un cab et se fit conduire dans le West End, à Queen Ann Street. Tout le
long du trajet, il rumina sa désastreuse conversation avec Victoria, mais une
fois descendu du cab, il se concentra sur son nouvel objectif, à savoir la
demeure de lord Westbury.
    Depuis son équipée au Pays de Galles, Jeremy
était convaincu que le père de Julian était mêlé aux meurtres de la Dame Noire,
sans qu’il sache cependant quel rôle exact il y jouait. Pour le découvrir, il
avait décidé de le surveiller en se postant aux abords de sa résidence. Après
avoir raconté à Clayton ce qu’il savait sur l’Astrum et lord Westbury, il avait espéré que son ami suivrait cette piste, mais, à sa surprise,
le policier s’était contenté de hausser les épaules avec indifférence, lui
signifiant ainsi qu’il n’accordait aucun crédit à ses propos. Jeremy n’avait
donc d’autre choix que d’enquêter par lui-même.
    Il fit le tour de la résidence, à la recherche
d’une cachette d’où il pourrait observer à son aise sans être repéré. À
l’arrière, un mur ceignait le jardin. Jeremy hésita, jeta un regard à droite et
à gauche, puis se hissa en s’aidant du lierre qui tapissait les briques et se
laissa tomber de l’autre côté à l’abri d’un buisson. Il rampa prudemment plus
près de la maison, se dissimulant derrière massifs et bosquets. De sa place, il
distinguait les cinq étages de l’imposante façade. Par où commencer ses
recherches ?
    Il n’eut pas le temps d’y réfléchir. Un
craquement de brindilles dans son dos le fit se retourner vivement. Un coup de
poing l’atteignit alors en plein visage, et il s’effondra sur le sol sans
connaissance.
    *
    Les mains croisées sur son giron, Mary Ann Yeats
répéta d’une voix ténue :
    –  Je suis désolée,
inspecteur Blake, je ne me rappelle de rien d’autre.
    Debout
derrière elle, Victoria lui pressa doucement l’épaule.
    –  Ne
t’inquiète pas, ma chérie, ce n’est pas grave.
    Clayton
ne partageait pas cet avis, mais il se força à rester patient pour
ne pas effrayer la petite bonne de sir Henry Penrose.
    –  Es-tu bien sûre, Mary
Ann, de ne rien savoir qui puisse m’être utile ?
    –  Non, inspecteur. Comme
je vous l’ai dit, j’ai entendu le maître pousser un cri, j’ai voulu aller voir
dans son bureau ce qui se passait, mais là…
    Mary Ann pâlit et se mit à trembler. Elle avala
sa salive avant de poursuivre :
    –  Mais
là, les ténèbres m’en ont empêchée.
    Clayton
réprima un geste d’agacement.
    –  Les
ténèbres, oui.
    –  Je ne pouvais plus
bouger, plus parler, insista Mary Ann, les ténèbres me retenaient prisonnière.
Vous devez me croire, inspecteur.
    –  Je te crois, soupira
Clayton, mais cela ne m’aide pas. Et lorsque les ténèbres t’ont… libérée, et
que tu as pu

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