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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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n’est pas le cas, je ne pourrais venir avec
vous. Je ne veux pas laisser Laura seule en ce moment.
    –  Pourquoi cela ?
interrogea Cassandra comme il se taisait.
    –  Elle
vit difficilement le brusque départ de Gabriel, expliqua-t-il à contrecœur.
    Il
se détourna, et Cassandra l’entendit respirer à longues et profondes bouffées.
    –  Je ne veux plus parler de
lui, chuchota-t-il.
    Un long moment, ils
demeurèrent silencieux.
    –  Laura
peut venir avec nous en France, déclara subitement Cassandra.
    Julian sursauta.
    –  Avec
nous ? Vous n’y pensez pas ! Ce voyage pourrait être dangereux.
    –  Il
s’agit simplement de récupérer un tableau. Du reste, j’emmène Andrew avec moi.
Je préfère ne pas le laisser en Angleterre alors qu’Angelia est en liberté. Je
me sentirais plus rassurée de l’avoir à mes côtés.
    Julian secoua de nouveau
la tête.
    –  C’est de la folie.
    –  Julian,
j’irai en France, avec ou sans vous. Mais je préférerais que vous soyez avec
moi plutôt que contre moi.
    Il
hésita encore, tenté par l’idée de s’éloigner de son père, d’Aerith et de
Gabriel, avant de céder enfin.
    –  D’accord,
mais à une condition : si nous découvrons que ces gravures peuvent
constituer un réel danger, quelle qu’en soit la nature, nous ne les donnerons
pas à Aerith.
    Cassandra pâlit, se
mordit les lèvres, mais se résolut à acquiescer.
    –  Marché conclu, dit-elle
en lui tendant la main.

XXV
    Les
mains profondément enfoncées dans les poches de son manteau, Gabriel, pâle et
défait, avait arpenté toute la nuit les rues de Londres. Il marchait au hasard,
sans prêter attention aux véhicules qui le frôlaient, tantôt une carriole du
marché qui s’en retournait vide à la campagne, tantôt un fiacre chargé de
bagages et de voyageurs somnolents qui allaient prendre le premier train ou
bateau à vapeur du matin. Gabriel se sentait étranger au monde dans lequel il
évoluait ; plus rien ne semblait avoir d’importance. Ce sentiment ne lui
était pas inconnu. Il l’avait déjà éprouvé deux ans plus tôt, lorsqu’il avait
brusquement quitté Julian en prenant prétexte de l’existence de sa fille. Après
être parti du manoir Jamiston, il avait de la même façon erré sans but dans la
grande cité familière. Mais à l’époque, il était désespéré ; aujourd’hui,
il ne ressentait que de la colère et de l’amertume au souvenir des billets
laissés par Julian. Comment avaient-ils pu, en l’espace de quelques semaines à peine,
en arriver à ce point de non-retour ?
    Pour
l’heure, la capitale s’éveillait autour de lui. Des tenanciers bouffis de
sommeil retiraient les volets des tavernes tandis que des vapeurs grasses
s’exhalaient des gargotes. Un ouvrier en retard pour son travail heurta Gabriel
dans sa course, mais le jeune homme en eut à peine conscience. Il voyait
renaître autour de lui l’exubérante vitalité de la ville, qui formait un
contraste douloureux avec le vide qui avait pris possession de son cœur.
    *
    Avec
un bâillement, Jeremy s’étira et promena un regard las sur la salle de
rédaction du London City News. « Pour trouver l’Astrum, suivez
le Dragon Rouge et les Ellylldan. » Cette injonction ne quittait pas ses
pensées. Il croyait savoir à présent où voulait l’envoyer l’inconnu de Hyde
Park, mais il se heurtait encore à une difficulté non négligeable : il ne
voulait pas y aller seul.
    S’il
y avait bien une qualité dont Jeremy ne manquait pas, c’était la lucidité. Il
ne se faisait ainsi aucune illusion sur ses capacités de combattant. Il savait
que si, par malchance, son chemin croisait celui d’adversaires dangereux, à
commencer par les responsables des meurtres de la Dame Noire, il ne serait pas
de taille à les affronter seul. Il avait donc besoin d’aide. Mais à qui faire
appel ? Malgré la promesse qu’il lui avait faite, il n’envisageait pas
d’en parler à Clayton. Celui-ci s’emparerait de l’affaire et compromettrait son
article.
    Jeremy
émergea de l’immeuble, ébouriffé et dépenaillé après une nuit de travail
intense. Il mourait de faim et s’apprêtait à aller déjeuner quand il s’arrêta
net au milieu de la rue, bousculant un petit vendeur de journaux qui, en
représailles, usa à son encontre d’un langage fort peu châtié. Jeremy n’y prit
pas garde, absorbé qu’il était dans la contemplation d’une vieille
connaissance. Sur le

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