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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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les regards convergèrent sur lui, d'autant que, serrant Kathryn dans une étreinte farouche, il l'embrassa avec feu sur les deux joues. Kathryn lui donna un petit coup de pied badin dans les mollets.
    — Allons-y, Irlandais.

    Colum la relâcha.
    — Etes-vous contente?
    — Oui, admit-elle avec cœur, et je pense à la menace de Maître Foliot. Vous avez la langue déliée, Irlandais, vous feriez un marchand épatant !
    Colum eut un sourire timide, mais sans le laisser la taquiner davantage Kathryn lui rapporta ce qu'avait dit
    Luberon, puis sa visite aux Talbot. L'Irlandais s'immobilisa pour siffler dans sa barbe.
    —
    Je me moque des Talbot. Ils sont riches et ils ont porté plainte.
    Il jeta un regard attristé sur Kathryn.
    —
    Le mieux que vous puissiez faire sera de solliciter la compassion des juges. Mais vous dites que Tenebrae allait se marier ? Je me demande qui était la pauvre malheureuse.
    Kathryn lui fit part de ses soupçons quant à Louise Condosti.
    —
    Mais nous n'en avons pas la preuve, déclara Colum. La fiancée présumée pourrait être n'importe quelle jeune fille du royaume.
    —
    Pourtant Tenebrae a commandé le lit récemment, insista Kathryn. Réfléchissez, Colum.
    Louise est le genre de personne dont il aurait pu faire sa proie : jeune, jolie, riche et vulnérable.
    —
    Vous pensez qu'il aurait pu utiliser le chantage? Que pouvait-il connaître sur quelqu'un de si jeune?
    —
    C'est le mystère, répliqua Kathryn, mais j'ai l'intention de le percer.

    Elle promena son regard dans Hethenman Lane.
    —
    Allons, hâtons le pas. J'aperçois Rawnose : écouter ses sornettes deux fois en une seule journée est plus que le Seigneur lui-même n'en demanderait.
    Kathryn n'était pas d'humeur plus légère quand elle arriva chez elle. Wuf sortit en gambadant, sautant avec excitation.
    — Lublon est là ! Lublon est là !
    — Tu veux dire Luberon? demanda-t-elle.
    —
    Oui, le petit homme gros, répondit le gamin avec irrévérence.
    —
    Je suis peut-être petit, mais je ne suis pas gros ! s'exclama Luberon qui apparut dans l'encadrement de la porte, les joues très rouges, soufflant et haletant.
    —
    Le ciel soit loué, je vous ai trouvée, Maîtresse, et vous aussi, Maître Murtagh. Il faut nous rendre au Faucon Crécerelle.
    — Pourquoi?
    —
    Fronzac a été tué. Il s'est levé ce matin, frais comme un papillon. Il a déjeuné, puis est allé voir les sangliers sauvages.
    Luberon tira Kathryn par la manche, la poussant presque dans Ottemelle Lane.
    — Il aura glissé, acheva-t-il.
    Kathryn se remémora le petit clerc au visage gris.
    — Oh, mon Dieu, le pauvre homme !
    —
    Il a été tué, reprit Luberon. Les sangliers l'ont tué. Que Dieu nous garde, Maîtresse. Je sais que le Seigneur nous rappellera tous, mais parfois il le fait de bien singulière façon.
    — Était-ce un accident? demanda Colum.
    Luberon haussa les épaules.
    —
    Je l'ignore. Foliot est là-bas, et croit que l'affaire n'est pas nette.
    Colum marmotta dans sa barbe, mais Luberon, sans s'en préoccuper, hâta le pas, bavardant d'abondance sur le danger des pourceaux. A leur arrivée, le Faucon Crécerelle était étrangement tranquille : il n'y avait personne dans la cour des écuries, et la salle d'auberge était déserte, à l'exception de Hetherington et de ses amis qui, tous très pâles, s'étaient réunis autour d'une table.
    Foliot trônait en haut de celle-ci, tel un ange du Jugement dernier.
    — Soyez la bienvenue, Maîtresse Swinbrooke.
    Il fit asseoir les nouveaux venus, et cria à un garçon blafard d'apporter du vin coupé d'eau.
    — Que s'est-il passé? demanda Kathryn.
    Hetherington ôta ses mains de son visage et regarda fixement la table, tourné vers Kathryn.
    —
    Il s'est levé, comme nous tous, répliqua-t-il, et il est descendu pour déjeuner.
    —
    Nous étions ensemble, intervint Neverett. Il a dit qu'il voulait respirer l'air matinal. Je savais où il allait, il le faisait tous les matins.
    — Et ensuite?
    Kathryn observait attentivement Louise Condosti qui était assise telle une statue, sa robe vert clair et sa coiffe bordée d'or mettant en valeur sa beauté diaphane.
    —
    Personne n'a rien entendu ! jeta Hetherington.
    Et puis un serviteur est arrivé en courant. Il avait trouvé les sangliers qui grognaient et s'agitaient, plus excités que d'habitude. Quand il a escaladé la clôture, il n'en a pas cru ses yeux : Fronzac gisait là, et les cochons l'éventraient. Le patron

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