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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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emplacement couvert d'herbe.
    — Montrez-moi dans quelle position il se trouvait.
    L'homme haussa les épaules, mais obéit. Il alla s'allonger, jambes étendues, le visage vers le ciel.
    —
    Merci, dit Kathryn en l'aidant à se redresser.
    Quel est votre nom ?
    — Catgut4.
    L'homme sourit pour ajouter :

    4 Corde de boyau. (N.d.T.)

    —
    Enfin, c'est ainsi qu'on m'appelle. C'est un surnom.
    Kathryn sourit, elle aussi.
    —
    Dites-moi, Catgut, si vous veniez à tomber dans cet enclos, que feriez-vous?
    — J'essaierais de m'en échapper.
    Kathryn se mit à rire.
    —
    Non, vous êtes un bagarreur, et vous avez une dague, n'est-ce pas?
    —
    Bien sûr ! murmura Catgut. Cet homme n'a même pas dégainé la sienne.
    Kathryn se tourna vers Colum.
    — Et vous, qu'auriez-vous fait?
    — Je me serais défendu comme un beau diable.
    — Quoi d'autre?
    Colum fit la grimace.
    — J'aurais hurlé, crié.
    Il sourit.
    — Et évidemment, personne n'a entendu Fronzac.
    — Qu'auriez-vous tenté encore? insista Kathryn.
    L'Irlandais ferma les yeux.
    — Disons que vous avez perdu votre dague, poursuivit Kathryn, et vous ne pouvez pas atteindre la clôture. Je suis sûre que vous auriez roulé sur vous-même pour vous protéger la tête et le visage. Or la plupart des blessures de Fronzac sont sur le devant de son corps, sauf le coup terrible qu'il a reçu derrière la tête.
    Kathryn descendit vers l'enclos, les hommes à sa suite. Elle grimpa sur la souche d'arbre, près de la clôture, et regarda à l'intérieur. Les animaux se pressaient en se bousculant, dos hérissés de poils, oreilles velues, petites queues dressées, yeux rouges furieux réduits à des fentes. Elle vit aussi leurs pattes vigoureuses et les petites défenses, de part et d'autre de leurs groins.
    — Merci mon Dieu, murmura-t-elle. Au moins on a épargné à Fronzac cette chose terrifiante.
    Elle promena son regard sur le parc à sangliers : c'était un vaste carré entouré de planches solides clouées à des poteaux fichés dans le sol. Il s'y trouvait seulement un baquet et des auges à nourriture, sinon rien d'autre que de la fange.
    Kathryn repéra le petit portillon, de l'autre côté, un peu moins haut que la clôture elle-même. Elle descendit de la souche d'arbre et fit lentement le tour de la palissade.
    — Que cherchons-nous? demanda Colum.
    Kathryn s'immobilisa et jeta un regard vers la taverne dans son dos. Elle voyait les fenêtres à losanges du second étage, sous le toit en tuiles rouges. Cependant, lorsqu'elle fut du côté du portillon, l'auberge n'était plus visible. Elle descendit le chemin jusqu'à un portail construit dans le haut mur de brique. Elle en souleva le loquet et regarda dans la ruelle.
    — Où mène cette voie?
    — Elle retourne à la ville, répondit Catgut.
    Kathryn referma le portail et s'y adossa.
    — Colum, avez-vous une pièce de monnaie ?
    — Certes, j'en ai deux. Les voulez-vous?

    — Non, elles seront pour Catgut, déclara Kathryn qui s'adressa ensuite à ce dernier : Je désire que vous fouilliez les buissons autour de l'enclos.
    — Que dois-je chercher?
    — Oh, vous le saurez quand vous le trouverez.
    Une massue, un gourdin, qui peut être souillé de sang et porter encore des cheveux de la victime.
    Catgut ne se le fit pas dire deux fois et partit en courant tête baissée dans les halliers. Foliot, qui était sans doute rentré à la taverne pendant que Kathryn examinait le cadavre de Fronzac, reparut, contournant l'enclos d'un pas pressé. Après un regard à Kathryn et à ses jolies joues toutes rouges, il eut un sourire grinçant.
    — C'était un meurtre, n'est-ce pas?
    Il porta les yeux sur les fourrés que battait encore Catgut.
    — En effet, dit Kathryn. Pour commencer, Fronzac n'était pas idiot : il était né à la campagne et savait que les sangliers sont dangereux. Il n'aurait jamais escaladé la clôture pour s'asseoir en haut, pieds ballants comme un enfant. Non, Fronzac est venu de ce côté du parc parce que son meurtrier le lui a demandé, et quand il a tourné le dos, son assassin l'a frappé sur l'arrière du crâne avec un gourdin ou une massue. C'était facile : de ce côté, la palissade cache l'auberge, et le mur d'enceinte ainsi que la ruelle derrière empêchent les passants de voir à l'intérieur de la propriété.
    — C'est ce qui explique que Fronzac n'ait pas hurlé ?

    — Exactement, répliqua Kathryn. Soit on a jeté son corps par-dessus la clôture, soit on l'a

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