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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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quelque chose à l'oreille. Il se redressa, intimant à Kathryn de se taire.
    —
    Je suis capable de voir qu'elle est âgée. Et je sais qu'elle s'occupe de potions, mais cela ne l'empêche pas d'être une meurtrière, non, Maîtresse Swinbrooke?
    Il s'inclina.
    — Je crois comprendre que vous êtes médecin dans cette ville, et que vous aussi vous vous intéressez aux potions.
    — Je suis guérisseuse, rétorqua Kathryn.
    — En effet, et vous êtes quelqu'un qui me fait perdre mon temps.
    — Je perds également le mien en venant ici m'adresser à la justice, répliqua Kathryn. Moi aussi je suis mêlée aux affaires royales, Votre Honneur.
    Je travaille avec Colum Murtagh, le commissaire du roi à Cantorbéry ; nous nous efforçons en ce moment de découvrir le meurtrier du mage Tenebrae.
    Le magistrat ouvrit tout grand la bouche. Il écouta de nouveau son clerc qui lui parlait à l'oreille, et cette fois, il eut un sourire contraint.

    — Comme un plateau d'argent sur le couvercle d'un cercueil, murmura Thomasina.
    — Je ne voulais offenser personne, Maîtresse Kathryn, reprit le juge.
    — Vous l'avez fait ! s'écria Robert Talbot.
    — Taisez-vous, riposta sèchement le magistrat.
    Qu'alliez-vous dire, Maîtresse Swinbrooke?
    Kathryn avait maintenant conscience des murmures qui couraient parmi les jurés et dans le public au fond de la salle.
    — Merci pour votre bonté, Votre Honneur, commença-t-elle.
    Elle abaissa les yeux sur Mathilda appuyée contre la barre.
    — Je désirais expliquer simplement ceci : Maîtresse Sempler a peut-être maudit Sir Peter, et elle avait une bonne raison pour cela, cependant en termes de loi, il n'y a pas de preuve que cette malédiction ait causé la mort de Talbot.
    Le magistrat, maintenant sur ses gardes, hocha gravement la tête.
    — En effet, en effet.
    Robert Talbot prit la parole.
    —
    Votre Honneur, Maîtresse Swinbrooke ne peut pas prouver que la malédiction de la sorcière n'a pas tué mon frère.
    Le juge hocha encore la tête et porta un regard interrogateur aux jurés.
    — Qu'en dites-vous?
    Le chef des jurés était assez perspicace pour flairer ce qui se produisait. Il se mit lentement debout.

    —
    Nous pensons qu'il y a matière à procès, Votre Honneur, cependant...
    Le cœur de Kathryn bondit dans sa poitrine.
    —
    Cependant, si Maîtresse Swinbrooke peut apporter des preuves permettant de clarifier la situation, alors...
    Avec un geste de la main, il se rassit comme le regard du juge se posait d'abord sur lui, puis sur Mathilda. S'adressant à celle-ci, le vieil homme annonça :
    —
    Vous allez retourner à la prison de la ville jusqu'à ce que Maîtresse Swinbrooke nous apporte de nouvelles preuves.
    Il eut un regard apitoyé pour Kathryn.
    —
    Faute de quoi, vous, Mathilda Sempler, passerez en jugement.
    Le visage du magistrat se durcit.
    —
    Si vous êtes jugée coupable, la peine sera terrible. On vous pendra dans une cage au-dessus d'un grand feu jusqu'à ce que mort s'ensuive.
    Kathryn saisit vivement Mathilda Sempler qui autrement se serait effondrée sur le sol.
    — Reconduisez la prisonnière ! rugit le juge.
    Deux guichetiers prirent la vieille femme par les bras et l'entraînèrent en la malmenant. Kathryn remonta la salle pour en sortir en même temps que le clerc commençait à lire l'accusation suivante.
    — Vous avez bien fait, Kathryn, chuchota Thomasina en la tirant par la manche.
    Kathryn lui glissa un regard triste.

    — Le crois-tu? Quelle preuve supplémentaire y a-t-il?
    Elles rejoignirent Rawnose et les autres au fond de la salle, et tous sortirent dans le jour déclinant.
    — Pouvez-vous aider Mathilda? demanda anxieusement le mendiant.
    Kathryn s'adossa à l'un des arcs-boutants du mur du château, les yeux fixés sur l'oie qui se promenait, tendant son long cou pour chercher ce qu'elle pouvait manger. Deux gamins passèrent en courant, portant un broc d'eau qu'ils étaient allés remplir aux baquets près de la garenne. Quelque part dans les étables, une fille jeune fredonnait une berceuse. Kathryn ferma les yeux. Il était difficile de concevoir les choses aussi simples de la vie après avoir entendu prononcer une sentence tellement dure. Elle regarda Agnes et Wuf.
    — Vous n'auriez pas dû venir.
    Agnes, qui était livide, demanda :
    — Vous croyez qu'ils feront ce qu'ils ont dit?
    — Oui, ils le feront, ces salauds cruels, s'interposa Thomasina. Cela s'appelle une double peine. On vous brûle à cause du

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