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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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l’humiliation et la rage se lisaient dans ses yeux.
    — Je
ne suis pas vous, ni mon père, ni mes frères ! Je sais que je ne suis pas assez
bien. Je le sais bien ! Mais j’ai toujours fait de mon mieux !
    Jacques
regardait son neveu avec surprise. Il ne l’avait jamais entendu parler avec
autant de rage. Et en voyant le visage couvert de sang et de larmes du garçon,
lui revint nettement une autre image, celle de son frère Raoul de Lyons.
    Raoul
gît dans une rue poussiéreuse de Mansourah, le dos brisé et la poitrine
perforée par trois flèches. Son cheval l’a mis à terre après qu’un groupe de
Mamelouks, sous le commandement de Baybars, a jeté des poutres depuis les toits
pour bloquer les rues avoisinantes et piéger les chevaliers. A côté, les deux
fils aînés de Raoul sont morts. Le combat s’est déplacé en laissant la ruelle
pleine de cadavres, et c’est pour échapper au fracas des armes que Jacques
s’agenouille auprès de son frère et serre son corps ensanglanté dans ses bras.
    ,
Frère, prends soin de ma femme et de mon fils.
    Tels
avaient été ses derniers mots. Il était mort avant que Jacques n’ait le temps
de répondre.
    — Garin,
dit-il à son neveu en pleurs.
    Jacques
s’approcha du garçon et posa les deux mains sur ses épaules.
    — Regarde-moi.
Crois-tu que j’aime te punir ainsi? Je le fais parce que je sais que tu peux
réussir.
    Garin
fixait le chevalier. Son œil droit était enflé, il serait bientôt fermé.
    — Je
serai chevalier, mon oncle, dit-il d’une voix enrouée. Je remettrai le nom de
ma famille à sa place et je rendrai ma mère heureuse. Je le jure !
    — Je
ne pensais pas au fait d’être chevalier, répondit Jacques avec frustration,
mais à des choses que tu ignores.
    Il
se tourna vers la fenêtre et s’accouda au rebord. Il pouvait entendre le nom de
Will qui n’en finissait plus d’être scandé.
    — Il
y a plus au Temple que ce que tu crois.
    Il
se tut un long moment.
    — J’appartiens
à un groupe d’hommes, à un Cercle à l’intérieur de l’Ordre. Nous ne sommes plus
nombreux maintenant, mais nous sommes toujours puissants. Beaucoup de gens ont
aidé notre cause, volontairement ou non, depuis que nous nous sommes établis il
y a un siècle. Le roi Richard Cœur de Lion fut l’un de nos patrons pendant un temps.
Mais nous travaillons en secret, même le grand maître ne sait pas que nous
existons. Nous nous appelons l’Anima Templi : l’Âme du Temple.
    Garin
secoua la tête, incrédule.
    — Je
ne comprends pas. Que fait ce groupe ?
    Jacques
leva la main.
    — Je
ne peux pas encore te le dire. Pour le moment, nous sommes en grand danger. On
nous a volé quelque chose de précieux. Si la chose tombait entre de mauvaises
mains, cela pourrait nous être fatal, et peut-être même au Temple lui-même.
    — De
quoi s’agit-il ?
    Jacques
hésita, il semblait incertain.
    — Dites-le-moi,
mon oncle, le supplia Garin. Si je ne sais pas ce que vous attendez de moi, je
ne peux pas vous aider.
    Jacques
le regarda longuement. Puis il parla d’une voix calme.
    — Il
s’agit du Livre du Graal . C’est notre code, il contient notre cérémonie
d’initiation et les détails de
    nos
plans pour l’avenir, des plans que personne ne doit ! connaître tant que nous
ne sommes pas prêts. Quand j’aurai escorté les joyaux de la Couronne à Paris,
je resterai là-bas pour rechercher le livre.
    Il
s’approcha de Garin.
    — J’ai
toujours espéré que tu ferais un jour partie de notre Cercle. Tu resteras avec
moi et tu rencontreras celui qui dirige le groupe, Everard.
     
     
    Le Nouveau Temple,
Londres,
    19 octobre 1260
après J.-C.
     
    Elwen
faisait les cent pas dans sa chambre. Elle était vêtue d’une longue robe de
toile vert pâle et d’une ceinture en soie dorée qui soulignait ses hanches.
Elle n’avait pas touché à son ragoût, resté sur la table près du lit, là où un
domestique le lui avait déposé une heure plus tôt.
    La
chambre petite et sommairement meublée jouxtait la draperie de la commanderie.
Owein lui avait dit que la pièce servait d’ordinaire d’entrepôt pour les
fournitures des drapiers. Elle sentait la laine et le vieux cuir. Dans le coin,
contre la fenêtre, des robes et une cape bleu foncé pendaient à une patère.
    Elwen
s’approcha de la fenêtre. Le soleil apparut derrière les nuages et la lumière
l’éblouit. Quelqu’un frappa.
    — Elwen
?
    Reconnaissant
la voix d’Owein, elle

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