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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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vit rater l’occasion d’une botte définitive. Son
adversaire avait remarqué le changement et c’était lui qui dominait le combat à
présent. Garin lança un coup sans conviction, sa prise se relâcha et l’épée lui
échappa des mains. Il tenta de la récupérer mais son adversaire était déjà sur
lui et posait l’épée sur son plastron. Le sergent hurla de joie en levant son
épée en l’air tandis que le héraut proclamait sa victoire. Will observa Garin,
qui se tenait sur le terrain sans même ramasser son épée, la tête tournée vers
Jacques. Le regard que lui jetait le chevalier était froid comme la mort.
    Garin
revint vers la tente, seul. Will poussa les sergents pour aller réconforter son
ami, mais on l’appelait pour le duel final. Il hésita, puis se rendit
finalement sur le terrain.
    Garin
entra sous la tente, défit le plastron qu’il laissa tomber au sol, et posa les
mains à plat sur le banc. Il avait l’impression que la boule dans sa gorge
allait l’étouffer. Sa vision devint floue et il se gifla les yeux avec hargne,
déterminé à ne pas pleurer. S’il commençait, il ne pourrait plus s’arrêter.
    — Sors
de là !
    En
entendant la voix de Jacques, ses larmes commencèrent à jaillir, impossibles à
contenir. Le chevalier se tenait à l’entrée de la tente, à contre-jour. Garin
ne voyait pas son visage mais il imaginait très bien l’expression qu’il
arborait. La terreur de Garin se lova dans son estomac comme un serpent froid.
    — Maître,
réussit-il à articuler, je suis désolé. Je...
    — Garde
tes excuses, le coupa Jacques d’une voix monocorde et cassante. Suis-moi.
    Jacques
le prit par le bras et le traîna hors de la tente. Tandis que son oncle
l’emmenait au pas de charge en direction des bâtiments de la commanderie, Garin
jeta un coup d’œil vers le terrain où Will s’activait, l’épée à la main.
    Parvenus
au quartier des chevaliers, Jacques lui fit grimper les escaliers quatre à
quatre et l’emmena à sa cellule.
    — Allez,
fit-il en poussant Garin à l’intérieur.
    Quand
Jacques se retourna après avoir fermé la porte,
    le
jeune homme leva d’instinct les bras pour se protéger.
    — Maître,
je...
    Mais
Jacques lui envoya en plein visage une gifle cinglante et il alla heurter la
table. Le chevalier s’approcha de lui, le poing fermé, et le frappa plusieurs
fois à la tête.
    — S’il
vous plaît ! implora Garin en se protégeant de ses deux bras.
    Les
coups pleuvaient sans discontinuer. Malgré le sang qui commençait à couler de
son nez et de sa lèvre, il réussit à tenir debout. Tomber aurait encore aggravé
la fureur de son oncle. C’est à coups de botte qu’il l’aurait corrigé.
    — Je
t’ai dit que je voulais que tu gagnes ! hurla Jacques. Hein ? Qu’est-ce que je
t’avais dit ?
    — De
gagner, cria Garin, vous m’aviez dit de gagner. Mais je n’ai. ..
    — Je
t’ai vu, espèce d’insolent ! Tu as fait exprès de perdre ! Pour m’énerver !
    Jacques
attrapa Garin par les épaules et le secoua comme une brindille.
    — N’est-ce
pas ?
    — Non
!
    À
travers la fenêtre leur parvint une clameur. Jacques relâcha Garin. Au milieu
des acclamations, ils entendirent le nom de Campbell, crié par le héraut. Le
visage de Jacques, déjà échauffé, s’assombrit encore. Il jura et se tourna vers
son neveu.
    — Tu
entends ça ? Tu as laissé gagner ce morveux !
    Garin
fut trop lent à lever le bras et son oncle lui assena une nouvelle gifle qui le
fit chanceler jusqu’au coin de la fenêtre. Il y resta quelques instants, puis
s’affaissa au sol. Son visage était couvert de sang et deux filets de morve lui
pendaient du nez.
    — Lève-toi
! hurla Jacques.
    — Vous
ne regardiez même pas, s’écria Garin sans se préoccuper des larmes qui
coulaient sur ses joues. Je vous ai vu ! Vous parliez avec le maître d’Irlande
!
    — Je
lui disais à quel point j’étais impressionné ! répondit Jacques d’une voix
acerbe.
    Garin
sanglotait ouvertement maintenant.
    — Ce
n’est pas qu’aujourd’hui, c’est tout le temps. Vous voulez toujours que je
réussisse tout.
    Il
se releva et se dressa devant le chevalier, tout tremblant, mais son visage
avait un air de défi.
    — Il
n’y a aucun moyen de vous satisfaire.
    — Je
t’ai donné toutes les chances, toutes celles que ton père et moi n’avons pas
eues quand nous...
    — Je
ne suis pas vous ! hurla Garin en s’avançant, les poings serrés.
    La
douleur,

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