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Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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c’était un homme mort. Ufford lui a coupé la gorge, ainsi qu’à Lucienne. Walter a toujours été impitoyable. Quelques minutes après, le Roi des Clefs est blessé et ensuite tué ; vous vous emparez en cachette des clefs. Enfin, vous et Walter, deux espions victorieux qui ont accompli la tâche qui leur était assignée, parviennent à fuir.
    — Alors pourquoi ne nous ont-ils pas arrêtés sur-le-champ ? interrompit Bolingbroke.
    — Ce n’est point une très bonne question, rétorqua Corbett. Ils avaient besoin de vous, William, ils voulaient que vous vous échappiez.
    Il fit une pause et se frotta les mains.
    — Vous et Walter avez fait ce que tout espion aurait fait ; vous vous êtes séparés, mais pas avant de vous être assuré que c’était vous qui emportiez le Secretus secretorum.
    — Les dés ! s’exclama Ranulf. Vous avez des dés pipés – c’est ainsi que je prendrais toute décision. Vous êtes aussi rusé que moi, Bolingbroke, et vous vous êtes arrangé pour gagner.
    — Et ce n’était là que le commencement de la manoeuvre, reprit Corbett. L’intrigue ourdie par Craon se développait à plusieurs niveaux. Le premier consistait à faire disparaître certains opposants de l’université de Paris, des érudits qui s’élevaient contre les réclamations exorbitantes de son royal maître. C’est l’unique point commun que partageaient Thibault, Destaples, Crotoy et Vervins. Sanson était bien l’un d’entre eux, mais, à l’insu de ses collègues, c’était l’homme de Craon, corps et âme. Un peu plus tard Philippe de France propose cette rencontre. Il veut un château sur la côte sud, un endroit isolé pour mettre en oeuvre la suite de son plan. Édouard d’Angleterre mord à l’hameçon et choisit Corfe, une forteresse imprenable, pas très loin du lieu de naissance de frère Roger. L’assemblée suscitera peut-être intérêt et curiosité dans la contrée, surtout chez quelque disciple du franciscain qui se cacherait dans les parages. Cependant, cette partie du stratagème d’Édouard...
    Corbett adressa un clin d’oeil à son écuyer.
    — ... n’a pas porté ses fruits. Avez-vous communiqué avec Craon, questionna-t-il d’un ton sec, depuis l’attaque des pirates flamands ?
    — Je ne comprends pas ce que...
    — Je me demande s’il vous trahira. Si je lui propose la discrétion, un passage en France immédiat et rapide, il pourrait vous sacrifier. Eh bien, William...
    Corbett se pencha pour effleurer la joue du clerc.
    — ... vous commencez à transpirer. Auriez-vous trop chaud ?
    — Sir Hugh, vous m’accusez de trahison et de meurtre !
    — En effet, en effet. Vos mains sont tachées du sang d’un vieil ami. Oh, quel bon acteur vous avez été, William ! Vous êtes allé jusqu’à déclarer que Craon avait pu amener ces savants en Angleterre afin de les faire assassiner. Vous disiez vrai tout en vous faisant passer pour un clerc perspicace et loyal de la couronne d’Angleterre qui soupçonnait Craon depuis le début. Oui, oui, dit Corbett en cillant, vous connaissiez la vérité parce que vous étiez complice de ces meurtres.
    — Je dormais quand Destaples a trépassé.
    — Bien entendu. Vous l’aviez déjà tué. Les magistri français n’étaient pas des sots. Destaples se méfiait davantage de Craon que de quiconque. Pourquoi se serait-il défié d’un clerc anglais ? Vous vous êtes assis en face de lui au banquet, le soir où ils sont arrivés. On vous avait dit qu’il avait le coeur faible et quand on a rempli les coupes et apporté les plats, il a dû vous être fort facile de verser une poudre dans son gobelet de vin. Qu’était-ce, William ? De la digitale, pour accélérer les battements du coeur ? Destaples aurait pu mourir à table ou en retournant dans sa chambre. Qui aurait-on pu soupçonner ? C’était un homme fragile, venant d’accomplir un voyage des plus pénibles et qui a eu une attaque.
    Bolingbroke se retourna, l’air suppliant :
    — Ranulf, nous avons partagé la même chambre...
    — Nous avons aussi partagé le même ami, rétorqua l’écuyer. Le même maître, le même serment.
    Le magistrat tapota le bras de Bolingbroke qui se tourna.
    — Louis Crotoy fut le suivant. Il était beaucoup plus circonspect et prudent, mais, bien sûr, il n’a jamais compris que Craon avait un espion dans ma suite. Comme Destaples, il devait se garder de Craon mais pas de l’un de mes clercs. Tard dans

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