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Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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biens ?
    — On les enfouit.
    — C’est l’une des choses que Pierre de Maricourt apprit à frère Roger : retrouver une fortune dissimulée. Parlez aux paysans, Sir Hugh, aux hommes du Dorset et du Somerset. Ils vous expliqueront comment, avec une simple baguette, ils peuvent détecter les filets d’eau souterrains et les puits. Selon frère Roger, Pierre de Maricourt avait établi le moyen de retrouver un trésor enterré. Croyez-moi, Sir Hugh : même sans en savoir aussi long, combien de trésors a-t-on découverts à Londres, or, pièces, argent appartenant à une époque oubliée ? C’était là la source de la richesse de frère Roger. Il n’avait pas l’amour du lucre. L’argent ne l’intéressait que parce que c’était un moyen d’arriver à ses fins.
    — Connaissez-vous cette méthode ? questionna Ranulf.
    Le père Matthew hocha la tête.
    — Je suppose que c’est l’un des secrets qu’il a scellés dans le Secretus secretorum qui, ajouta-t-il en faisant un geste d’impuissance, reste, pour moi comme pour vous, un mur inviolable.
    — Et pourtant vous étiez le disciple préféré de frère Roger ; il parlait de vous comme d’un grand érudit.
    — Il m’aimait aussi beaucoup, comme un frère. Il affirmait que le temps n’était pas venu de dévoiler ces connaissances, que, s’il révélait ses idées les plus personnelles, il me mettrait seulement en danger mortel.
    Le père Matthew se laissa aller dans sa chaire, en joignant les mains.
    — Que puis-je ajouter ?
    Corbett scruta la nef sombre. Une brume légère s’était insinuée sous la porte et par les interstices des volets, si bien que l’endroit ressemblait à un lieu peuplé de fantômes. Au fond, l’autel, dominé par un austère crucifix, était nu et lugubre.
    — Êtes-vous heureux céans ? interrogea-t-il.
    — Oui, Sir Hugh. Je suis originaire de cette région. J’ai l’impression d’être utile. Je m’intéresse vraiment à tous ces gens.
    Il fit une moue.
    — J’ai un peu d’argent de côté, j’ai mes livres. C’est un endroit parfait pour un homme qui aime l’étude et veut se faire discret.
    — Voici ce que j’ai décidé, déclara le magistrat en se levant et en repoussant sa sellette avec brusquerie. Au printemps je vous inviterai à Londres et vous présenterai à l’évêque. C’est l’un de mes amis et il ne sera que trop heureux de vous ordonner prêtre et de faire rédiger une lettre par ses scribes. Quant à votre amitié avec frère Roger, ajouta-t-il en reposant sa chape sur ses épaules, pourquoi ne pas laisser ce secret reposer parmi les autres ?
    — Ai-je votre parole ? s’enquit le père Matthew, l’air soulagé.
    — Vous l’avez, mon père.
    — Alors je vais vous confier quelque chose, dit-il en se levant. Vous avez l’âme généreuse, Messire le clerc, et une belle voix. Quand j’étais au château quelque chose m’a troublé : j’ai rencontré quelqu’un qui, ai-je cru, pouvait me reconnaître.
    — L’un des Français ? Craon ?
    — Non, celui qui se rengorge comme un joyeux moineau. Monsieur Pierre Sanson. Mais, Deo Gratias, la dernière fois qu’il m’a parlé remonte à des années ! Il y a environ douze ans, continua le prêtre, Pierre Sanson faisait partie de la délégation française qui est venue à Oxford. Elle était logée au palais royal de Woodstock. Vous vous souvenez peut-être de l’occasion ? Le mariage de Marguerite, la fille du roi, avec le duc de Brabant ? Il est habituel que les érudits se rendent visite les uns aux autres. Sanson prétendait s’intéresser beaucoup à l’oeuvre de frère Roger et était venu l’interroger sur ses découvertes. Mon maître était âgé et frêle. Il n’a jamais été accommodant, s’empressa-t-il d’ajouter, et a eu vite fait d’expédier Sanson. Quand ce dernier l’a questionné, frère Roger a répondu qu’il cacherait son savoir dans un document dont il ferait des copies et que, si on parvenait à les décrypter, alors qu’on en use !
    Il se signa en hâte.
    — Ce que je veux dire, Sir Hugh, c’est que dès le début les Français savaient que le Secretus secretorum ne pourrait jamais être déchiffré.
    Corbett tendit la main et le père Matthew la serra avec chaleur.
    — Je vous verrai au printemps, mon père. Je vous enverrai une escorte.
    Corbett et Ranulf prirent congé et s’empressèrent de regagner Corfe. Ils essayèrent de ne pas regarder le cordon de

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